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Roadbook Paso Mayer
How to get from Chile to Argentina through Paso Mayer with a bicycle.
At Villa O'Higgins (Chile), the Carretera Austral stops and there is no road to go further south. The standard way for cyclist is to cross the lakes and ride to El Chalten (Argentina), but the boats service only runs during high season, from begining of november to april roughly and is bit expansive, about 100US$ as for 2011.
So if you get to Villa O'Higgins when there is no boat service or if the price is a problem for you, the closest other option to go to Argentina is Paso Mayer.
The following pdf file sums up what we remembered from our crossing, with the help of Ian and Andre that crossed there about a month before us.
For those using a GPS, the .gpx file of our crossing is here :
If you think this roadbook is missing important things or if conditions were different when you went there, please write a comment here or send us an email to the address given in the pdf file.
Hope it helps.
Contrastes
On s'était dit qu'on resterait 3 nuits à Villa O'Higgins, mais comme souvent, le confort d'une vraie maison, ajouté à la neige qui tombe presque à l'horizontale dehors met à mal notre motivation. Il doit vraiment être temps de rentrer. On en profite une nuit de plus et le temps nous donne raison. Le lendemain est froid, toujours venteux, mais c'est moins pire. Et ce 4ème jour nous aura aussi laissé le temps de recevoir les indications de Ian pour les 15 km sans route qui nous attendent pour rejoindre l'Argentine.
Une petite journée humide et venteuse (je me répète) nous mène au poste frontière chilien. Accueil sympa car au fond de leur vallée, ce ne sont pas les touristes qui les embêtent trop : les derniers sont passés il y a un mois, c'était Ian justement et Andre, ceux qui nous ont filé deux ou trois indications. Entre temps ils n'ont vus que des chiliens qui viennent "visiter" leurs postes de douane (c'est assez commun visiblement et les douaniers prennent volontiers la pose pour les photos) et quelques gauchos chiliens qui vont travailler dans les estancias, les fermes argentines qui s'étendent sur des milliers d'hectares, juste de l'autre côté des montagnes.
D'ailleurs, alors que le douanier tamponnait nos passeports, un de ces cow-boy arrive. Il n'a pas de jean Levis et ne fume pas de Marlboro. Une casquette et un bonnet troués s'empilent sur sa tête et nos habits paraissent flambants neuf comparés aux innombrables couches de t-shirts, pulls et pantalons qui essaient de le protéger tant bien que mal du climat. Une peau de mouton sur le dos de son cheval fait office de selle. De ce qu'on aura compris, il est parti à 2h du matin à cheval et en a eu au bas mot pour 9h de selle, visiblement pour faire renouveler un papier administratif. Il en profitera pour demander au douanier d'appeler la police à Cochrane, la "ville" à 5h de voiture d'ici, pour qu'ils aillent prévenir son frère qu'il est en vie et qu'il devrait revenir en ville dans deux mois. Son papier tamponné, il repartira directement vers l'Argentine. Il est 18h, il s'enfonce dans la forêt et on se demande bien où il va dormir ce soir.
Assez amusant aussi de voir ce gaucho se faire prendre en photo par ses compatriotes de Santiago venus visités le poste pour le plaisir.
Nous au moins on a une tente, des sacs de couchage et à manger. Et les douaniers nous mettent de bon coeur leur préau à disposition pour la nuit. Ils nous apporteront même du pain chaud. Ils prennent aussi le temps de nous ré-expliquer vaguement le chemin à suivre pour trouver la passerelle, passage presque obligé pour traverser la rivière Carrera, et poursuivre ensuite vers le poste argentin, situé à 10km à vol d'oiseau d'ici. Ils nous disent aussi que demain, un 4x4 devrait aller en Argentine et qu'il pourrait nous emmener. Mais après avoir pensé à cette passerelle depuis des semaines, on a pas envie de la rater. Alors on les remercie et on met le réveil, demain on part en rando.
Et cette rando en résumé, ça donne :
2 petites rivières, un portail, un fermier presque pas saoul, un portail, une barrière à enjamber, une trace de cheval à suivre, un rivière à traverser, une trace de moutons à suivre, un marais infranchissable, rebrousser chemin sur 1km, re-traverser la rivière, remonter un peu, re-re-traverser la rivière, un marais à franchir cette fois, un talus à monter, les chaussettes mouillées et les godasses boueuses depuis la traversée du marais, 1km presque sans problème, 2km dans les broussailles pour enfin voir LA passerelle !
Pour la passer : descendre le talus, enjamber deux barrières, enlever encore tous les bagages des vélos, tourner les guidons car la passerelle est trop étroite, prendre 4 sacoches d'un coup, entendre la passerelle craquer, reposer tout de suite 2 sacoches, faire 3 voyages chacun, encore une petite barrière et voilà !
Là, on a fait la moitié, c'est l'heure du pique-nique.
Ensuite : 2km sur les galets, un raccourci en suivant une trace de cheval, une forêt un peu trop dense, un marais beaucoup trop humide, rebrousser chemin sur 1km, contourner la forêt, encore une rivière à traverser, non pas là c'est trop profond, là c'est mieux, encore une trace de cheval, Ah ! On dirait une trace de pneu !, une balade en forêt, un ruisseau, encore décharger les bagages pour passer une rivière, se réchauffer les jambes après un bain revigorant, un portail, viser le panneau rouge au fond du champ, encore décharger les vélos pour passer la barrière, un dernier ruisseau et voilà !
Le poste argentin est déjà là et il est même pas 17h !
15km en 8h, on a vu mieux, mais aussi bien pire. C'est l'avantage de s'attendre au pire, les choses paraissent plus simples. Merci quand même au GPS ...
Contraste linguistique
Le poste argentin est encore plus paumé que le poste chilien. 150km de piste avant le premier village. Les douaniers ne portent même pas l'uniforme et le poste ressemble plus à une ferme avec les chevaux, chiens, poules, vaches dont les douaniers s'occupent. Les trois chanceux en poste ici vivent en autarcie pendant sûrement plusieurs semaines. Il tamponnent nos passeports dans leur salle à manger, après avoir nettoyer les restes du repas de midi qui encombraient la table. Mais eux aussi sont sympas, ils nous servent à boire et on campera aussi juste dans leur jardin.
On en profite pour se refaire l'oreille à l'accent argentin. Tous les pays avant le Chili parlait un espagnol plus ou moins conventionnel, mais autant le Chili que l'Argentine ont inventé leurs propres variations. Côté chilien, ils se sont dis que les "s" ne servaient à rien et ils ne les prononcent presque jamais et les argentins eux, n'aiment pas les "y" et "ll" (qui se prononcent presque pareil). "Yo me llamo" (je m'appelle) se transforme donc en "Cho me chamo". Pas facile de jongler de l'un à l'autre.
Mis à part ça rien ne change encore vraiment : l'eau est encore limpide (on la boit directement du ruisseau, sans traitement), les arbres encore vert et les animaux encore nombreux. Des milliers d'oiseaux, canards, oies sauvages, encore des condors (presque une 20aine dans la matinée) et même des flamands roses. Des vaches et des moutons aussi, éparpillées à des kilomètres à la ronde des 2 ou 3 fermes de la régions.
Contraste éolien
Mais une fois le col passé, tout change d'un coup. Plus d'arbre, l'eau des rivières devient trouble et les oiseaux ont désertés le ciel. Seul reste le vent. Bienvenue dans la pampa argentine.
J'avais utilisé le mot "inimaginable" dans le dernier article pour qualifier le vent qui nous suivait. On ne m'y reprendra plus. Tous les jours de vent qu'on a eu depuis 2 ans et demi était au mieux des petites brises rafraîchissantes comparés à ce qu'on vit maintenant depuis presque 10 jours.
Ce premier jour en Argentine, j'arriverai à faire 8km de piste sans donner un seul coup de pédale, à 25km/h de moyenne. Et après 100km, on retrouve le goudron pour 50km. Ils seront avalés dans la foulée à plus de 40km/h de moyenne, sans forcer, en papotant puisque même à cette vitesse, nous n'avons toujours pas un brin d'air qui vient siffler dans nos oreilles.
Après 152km, on tombe sur le premier coin camping depuis 40km. La maison en ruine est taguée "No Acampar !" (ne pas camper) mais comme tous les cyclos qui ont du s'arrêter là avant, on a pas trop le choix, alors on va se cacher un peu dans les bois. Mais à 22h, quand la nuit vient juste de tomber, on comprend soudain le pourquoi de cet avertissement. Deux voitures se garent à moins de 20m de la tente, sans nous voir et commence à transvaser des trucs d'un coffre à l'autre. Nous on fait les morts, on ose plus bouger un petit doigt. 10 min plus tard, les coffres se referment et les voitures partent. On a des crampes dans les mollets mais on a rarement eu aussi peur! OUF !!!! C'était long, très très long et on est bien content de ne pas savoir ce qu'ils faisaient.
Le reste de la nuit se passera bien. Dans nos rêves on essaie d'imaginer ce que ça doit être de faire du vélo avec le même vent qu'aujourd'hui, mais de face.On n'aura pas du attendre longtemps avant d'avoir la réponse.
Le lendemain, changement de cap, au sud ouest. Le vent lui, ne change pas, il est même encore plus fort si on en croit les bourrasques qui viennent secouer la tente qui pourtant ne bougeait pas la veille.
10km la première heure, c'est pas trop mal mais Lydie en bave pour rester sur son vélo. Trop légère, le vent de côté lui fait déraper la route arrière ou bien l'envoie dans le décor quand une bourrasque se prend dans ses sacoches avant. C'est un peu plus facile pour moi avec mes 150kg de poids total roulant qui me lestent au sol.
Mais la route tourne encore plus vers l'ouest et vers 11h, comme tous les jours, le vent forci encore.
La zone roulable sur la piste est trop étroite et ne nous permet aucun écart pour encaisser les bourrasques. Lydie se fait plaquer 2 fois. Bien comme il faut. Son coude s'en souvient encore et son rétro n'a pas survécu. Ce n'est plus possible de rouler. Plus le choix, on se met à pousser. Sans trop réfléchir au début, mais rapidement on se rend compte qu'à 3km/h les 20km de cette ligne droite vont nous prendre la journée. Et même une grosse, grosse, journée. En plus, rien ne nous dit qu'il y a un coin à l'abri au bout de cette ligne droite et pas question de planter la tente au milieu de nulle part, le vent ne s'arrête pas vraiment la nuit. Sans même parler des 150km qu'il reste jusqu'au prochain village, une semaine à ce rythme là, alors qu'on a seulement 3 jours de nourriture. C'est pas la joie. Nos espoirs de finir le voyage tout en vélo jusqu'à Ushuaia sont réduit à néant en l'espace d'une heure.
Contraste humain
Déjà deux heures qu'on pousse et les 4 premières voitures qu'on voit vont dans l'autre sens. Les 3 premières ne font pas cas de nous. Elles ralentissent et s'écartent un peu. On ne verra même que l'objectif de l'appareil photo d'un couple de parisien en 4x4. Un pouce en l'air tout de même, mais pas une parole et la figure bien cachée derrière les vitres.
Le conducteur de la 4eme mérite qu'on parle de lui. (Note : ceux qui en ont marre de m'entendre critiquer la sacro-sainte voiture devrait sauter ce paragraphe.)
Comme les autres, lui aussi nous a en ligne de mire depuis au moins 4km sur cette ligne droite, lui aussi nous voit titubant en train de pousser nos vélos, lui aussi, comme nous, est à plus de 150km de la première bourgade. Enfin, lui aussi doit faire avec une piste faite de sable et de galets parfois gros comme des poings, de 10m de large certes mais qui n'a que 2 petites bandes sur lesquelles il est possible de marcher sans rouler sur les galets. Sauf que lui il a 4 roues, un gros moteur qui fait vroum vroum et il ne veut sûrement pas se laisser emmerder par ces connards de cyclistes qui viennent faire les guignols par là. C'est vrai ça ! Y'en a marre de perdre 6 secondes pour ralentir et se décaler un peu !
Alors 300m avant impact, il commence à faire des appels de phares. Nous on avance toujours en ligne, occupant une moitié de la zone roulable. Sortir de la trace ça nous demande environ 2 minutes montre en main, le temps de quasiment porter les vélos par dessus les cailloux, tout en gardant l'équilibre avec le vent. Soit l'équivalent d'énergie d'une plaquette de chocolat, si on arrive à éviter les crampes pendant la manoeuvre. Et en plus si on se pousse, il ne ralentira pas et on va se prendre des pierres plein la gueule. Et comment il fait quand il doit croiser une autre voiture ou un camion ?
200m avant impact il commence à klaxonner. Là je m'arrête et je lui montre qu'il a environ 7m de marge sur sa droite pour passer. Avec ses 4 roues, les cailloux ne sont pas vraiment un problème pour lui.
100m avant impact, il est encore au moins à 80km/h, les cailloux giclent de tous les côtés de ses roues et il se met à faire des grands gestes genre "Dégage de là !" et je vois ses lèvres s'agiter pour nous brailler des amabilités. Comme si il n'avait plus de freins. J'ai presque le doute. Mais on reste sur place, de toutes manière c'est trop tard pour se pousser et je lui montre qu'il a toujours autant de place pour se pousser lui aussi.
50m avant impact il se rend compte qu'on a pas vraiment l'intention de se pousser et il se rappelle soudain que toutes les voitures ont une pédale qui sert à faire diminuer la vitesse. Moi je ramasse des pierres pour lui montrer mon problème. Une lueur dans mon cerveau m'empêche de les lancer.
Mais lui il s'est senti menacé (oui c'est nous les gens dangereux dans l'historie) alors là il se décide à planter les freins et à ouvrir sa fenêtre pour m'insulter un peu. J'essaie donc de lui expliquer que c'est un peu plus compliquer pour moi que pour lui de se pousser. Lui me répondra que c'est une route et qu'on a rien à faire ici. Mais bien sûr. 2 ou 3 insultes plus tard, je renverse malencontreusement ma gourde en plein dans sa sale gueule figure. C'est de l'eau, ça fait moins de mal que les cailloux que les voitures nous balancent sur ce genre de piste à longueur de journée et je me disais que ça pouvait lui éclaircir les idées. Mais alors là c'est sûr, maintenant, c'est moi le gros gros méchant. Forcément ça ne lui plaît pas alors il sort de sa voiture. Le vent manque d'un rien d'arracher sa portière. Par contre son beau chapeau se retrouve à plus de 100 mètre en moins de 4 secondes (100km/h de vent c'est 27 mètres par seconde) et vu qu'il se croit plus rapide qu'Usain Bolt, il se met à courir après. Bon débarras.
Mais son fiston de 25 ans veut prendre la défense de son papounet et il a visiblement envie de montrer ses gros muscles (il y avait sûrement sa copine à l'arrière). Bousculade, insultes, j'essaierai de lui expliquer un peu le problème, en vain, c'est définitivement nous qui sommes les fous dangereux sur cette route. C'est évident. Une deuxième lueur dans mon cerveau m'empêchera de céder à ses provocations musclées. Je fais une petite photo, on ne sait jamais, si ça tournait vraiment mal et on retournera finalement pousser nos vélo au moment où le papa reviendra bredouille, essoufflé par sa course poursuite avec son chapeau. Il leur faudra 1 minute de lutte contre le vent, à 2, pour arriver à refermer la porte de leur voiture. Nous on retourne pousser nos vélos. Tous seuls. Chacun le nôtre.
Sinon, oui, merci tout va bien, non on a pas de problème technique et on a assez d'eau, merci de demander.
Les 10 minutes suivantes, on reste hallucinés par ce qui vient de se passer. Je le tourne et retourne dans ma tête, j'ai toujours du mal à comprendre ce qui s'est passé dans la tête de ce gars au moment où il nous a vu. Dans sa bagnole, complètement déconnecté du lieu où il se trouve, complètement déconnecté de ce qu'il se passe à l'extérieur, tout ce qu'il compte pour lui c'est d'avoir la route pour lui tout seul. Et pourtant quand il y a une bagnole en face, il doit bien se pousser non ? Mais nous on est en vélo, on est des moins que rien, on doit dégager.
Et ben non. Ca ne marche pas comme ça. Et j'espère que celui-là repensera à son chapeau et à son visage humide la prochaine fois qu'il verra des cyclos.
Cette piste me rappelle aussi une étape de mon voyage en Mauritanie. De Atar à Chinguetti, 100km de piste sablonneuse avec le vent de face aussi. Ce jour là je crois bien que 9 voitures sur 10 s'étaient arrêtées d'elles mêmes pour savoir si tout allait bien pour moi. J'ai eu de l'eau fraîche 3 fois dans l'étape sans rien demander. Ici non. On est pas en Afrique, ici c'est le monde moderne, tout le monde est pressé. C'est chacun pour sa peau. Je caricature, mais difficile de faire autrement après ça. On ne demande pas l'aumône, certainement pas. On demande juste que les conducteurs nous traitent un peu mieux que des chiens. Il nous arrive même d'être jaloux quand on voit les précautions que certains prennent avec les chiens justement.
30 min plus tard, je manque de me luxer l'épaule en retenant mon vélo sur lequel vient de s'écraser une bourrasque plus forte que les autres. On jette chacun notre tour un coup d'oeil derrière notre épaule. Juste au cas où. Et soudain au loin on voit la première voiture qui va dans le bon sens. Alors on s'arrête et un vote à main levé rapide entérine la décision de faire du stop. Le conducteur précédent a dû concentrer à lui tout seul toute la connerie humaine à 200km à la ronde, alors nos chances sont bonnes.
On aura à peine le temps d'esquisser un mouvement et le véhicule s'arrête. Analyse de la situation rapide : c'est un pick-up, c'est bon pour les vélos, il est chargé, mais c'est jouable et il doit même resté un peu de place sur la banquette arrière. Le chauffeur baisse sa vitre et une minute plus tard, Daniel et son copain Juan sont en train de nous aider à charger notre barda. 2 minutes de plus et nous voilà entassés, certes, mais à l'abri et en route vers le prochain village, à 3h de là en voiture, à une semaine en vélo.
Vent : 1 - Eric et Lydie : 0
Quelques heures pour discuter de leur vie dans les chantiers de constructions de routes, de gastronomie argentine et nous voilà déjà à Tres Lagos. On attend 17h30, l'heure à laquelle réouvre le magasin après la pause de midi (!!) et on rachète des vivres en prévision de la route. 180km jusqu'à El Calafate, toujours contre le vent, mais avec du goudron cette fois. Ca devrait le faire. Un nuit au camping et on repart sur-motivés.
13km plus loin, la motivation est déjà retombée. Lydie vient de manquer de se faire shooter par la seule voiture de la matinée qui nous a doublé d'un peu trop près pendant une bourrasque. On ne peut à nouveau plus rouler puisque qu'on risque à tout moment de finir au milieu de la chaussée. Et on se retrouve au même rythme qu'hier: on pousse les vélos à 3km/h, sur du plat mais sur le goudron cette fois. La moindre flaque d'eau fait des vagues de plusieurs centimètre de hauteur, tous les oiseaux et insectes sont cloués au sol. Vent force 9 ou 10, difficile à dire. Parfois c'est nous qui retenons les vélos, le reste du temps ce sont les vélos qui nous retiennent. La route est un peu moins rectiligne alors on garde espoir d'avancer un peu mieux et de pouvoir trouver des endroits pour se planquer le soir. Enfin, on essaie de se faire croire qu'on a espoir. On marche encore 1 heure. Vers 13h, Nestor et Omar s'arrêtent pour nous demander ce qui nous arrive. Petite explication rapide et ils nous proposent tout de suite de nous emmener un peu plus loin, genre, 150km. C'était pas prévu, mais on doit bien avouer qu'on a pas beaucoup d'arguments sous la main pour refuser leur offre. On ne se sent pas vraiment à notre place avec nos vélos par là. Le vent est un peu trop hostile en ce moment. Les arbres et les animaux l'ont bien compris, on va suivre leur exemple et aller voir ailleurs.
Vent : 2 - Eric et Lydie : 0
La route, c'est tout droit, une bourrasque m'a fait dévier, j'ai juste eu le temps de serrer les freins. Une demi seconde plus tard et je me fracassais dans la rambarde alors que je roulais à 4km/h.
Pas de banquette arrière cette fois, mais bien caché derrière la cabine du pick-up, on se croirait dans un salon de thé à comparé de la soufflerie incessante qu'on s'est encore tapé pendant 3 heures ce matin. Ils nous laissent finalement à 30km de El Calafate, plus loin il y a des contrôles de police et on a pas nos ceintures ... Mais impossible de camper ici et le vent est toujours bien là. Alors on refait du pouce en espérant qu'un des nombreux pick-up avec des sièges nous emmènent pour les 32 derniers kilomètres. 2h et quelques dizaines de pick-up vides plus tard, la première voiture s'arrête. La voiture est petite et pleine à craquer de matériel, ce n'est pas pour nous emmener. Juan s'inquiète juste de savoir si on a un problème. Il s'excusera de ne pas avoir de place et se fera pardonner en nous offrant une plaque de chocolat. On reprendrait presque espoir en l'être humain. 30 min plus tard, on est toujours bredouilles et, chocolat aidant, le vent nous parait un peu moins fort. Il est 17h30, et on se lance donc dans un nouveau round dans notre match contre le vent. Les 32km nous prendront 4h30. 6.5km/h de moyenne et presque que du plat. On arrive en ville à 22h et ça fait bien longtemps que le dernier carreau de chocolat est parti en fumée dans nos cuisses.
Vent : 2 - Eric et Lydie : 1
Une nuit au camping permet de calmer l'ambiance orageuse. Le matin, le vent aussi s'est calmé et nous donne même des envie d'aller voir l'attraction incontournable du coin en vélo : 80km pour aller au Glacier Perito Moreno. On vérifie quand même les prévisions météo, le vent devrait venir, mais vers 15h seulement et 3 fois moins fort qu'hier. On plie tout, on charge les mules, 2-3 courses et à 11h45 on sort de la ville. 12h05, quelqu'un a rebranché la prise, la soufflerie est à nouveau à puissance maximale. C'est un coup bas. Demi tour, retour au camping.
Vent : 3 - Eric et Lydie : 1
On doit donc se résigner à aller admirer la bête en bus. L'occasion de prendre conscience qu'on est à nouveau dans un vrai zoo touristique.
Quelques indices en vrac :
- Jusque là en Argentine on pouvait retirer au moins 400$ au distributeur automatique de n'importe quelle banque. Ici, toutes les banques se sont mises d'accord, c'est 200$ max, ça fait plus de commissions. Et ils se sont même mis d'accord avec le supermarché qui est le seul rencontré jusque là qui n'accepte pas les cartes de crédit.
- Pour le trajet en bus, tout le monde te le dis en ville, le tarif c'est 140 pesos par personne, 30$. Pas le choix, toutes les compagnies se sont mise d'accord et ne s'en cache pas le moins du monde. Bon en cherchant bien à la gare de bus, un vilain petit canard à le culot de proposer le même ticket à 120 pesos. Banco.
- Le gouvernement local raque aussi là où il peut et impose depuis le mois de mars 2012 une taxe de 5 pesos par personne pour utilisation du terminal de bus. C'est vraiment pas cher (1$) mais multiplié par 350'000 visiteurs annuels on arrive presque à comprendre que eux aussi veulent leur part de gâteau.
- Le glacier est dans un Parc National, payant. 20$ l'entrée. Un peu cher, mais pas le choix. Pour les Argentins, c'est 8 et les autres pays d'amérique du sud, c'est 14. Là on se sent un peu comme une vache à lait quand même, parce que le niveau de vie Argentin n'a pas grand chose à envier au niveau de vie européen. Passons.
- En route, le chauffeur nous montre le seul logement disponible dans l'enceinte du Parc National : un hôtel à 1'200$ par personne et par nuit. Toutes les chambres et toilettes ont soit disant vue sur le Glacier. Là, je commence à me dire que le but de ce Parc National n'est plus tellement de protéger la nature mais plutôt d'en tirer un maximum de fric.
En plus, à l'office de tourisme, on nous a indiqué que les campings du parc ont été fermés cette année. On n'a pas pu savoir pourquoi mais le dépliant du parc qui date de l'année précédente donne un indice quand même : on peut y lire un discours très juste sur l'impact des campeurs sur la nature : il faut faire attention de ne pas polluer l'eau, ne pas laisser de traces et revenir avec ses déchets. Très bien. Sauf que tout ça, la majorité des campeurs, le font, plus ou moins bien certes, mais sûrement beaucoup mieux que le client de l'hôtel à 2'400$, qui reste pourtant le seul à pouvoir loger ici. A la louche, une chambre dans un hôtel de standing consomme 200 litres d'eau par jour. Et ce n'est pas pour la boire. Pour ça ils ont de l'eau en bouteille avec des bulles, mais pour se faire des shampoings, tirer la chasse d'eau, laver les draps tous les jours, laver la jolie salle du restaurant, les véhicules de courtoisie, etc etc ... 200 litres d'eau par jour qui retournent dans le sol avec un bon paquet de détergents et autres substances (je doute que les égouts soit arrivés ici, à 80km de la ville). Et au prix de la chambre, je doute aussi qu'on se permette de faire la morale au client quand on lui donne sa clé à la réception. Donc sensibiliser, 100% d'accord, encore faudrait-il que tout le monde le soit de la même façon.
- Arrivés sur place, quelques tonnes de ferrailles permettent à tout le monde d'accéder aux points de vue sans se salir les chaussures dans la boue et comme il pleut souvent (aujourd'hui par exemple), il y a même une immense cafeteria - restaurant pour se mettre à l'abri, un magasin de souvenir et des toilettes en marbre (gratuites!). Là, pas de problème pour raser des arbres, bétonner un peu et gaspiller encore de l'eau et de l'électricité. Tiens, c'est le groupe électrogène que j'entends au loin ? Mais tout va bien, les méchants campeurs pollueurs sont interdits de séjour cette année. Décidément, en étant campeurs à vélo, on a rien pour nous par là ...
Le glacier est magnifique mais je trouve que l'organisation tout autour est totalement anachronique. Un tel phénomène naturel mériterait un peu plus de sensibilisation et un peu moins de mise en scène. Tous les alentours sont domestiqués à l'extrême et on se croirait finalement dans un musée. Tu viens en roupillant dans le bus, tu paies, tu prends ta photo, t'es content, tu remontes dans le bus, merci au revoir. La nature ? Quelle nature ? Pas un seul panneau d'explication sur la chronologie de formation du glacier, sur ses évolutions, sur son éventuelle protection, sur les montagnes aux alentours. Juste des panneaux qui te disent d'où prendre des jolies photos pour épater tes amis. Un peu triste. On repart dans notre bus et on fait comme tout le monde, on s'endort, bercés par la pluie qui tombe toujours dehors.
Une fois revenu de cette visite, on ressent un peu un vide. C'était la dernière fois qu'on faisait un détour conséquent pour aller visiter quelque chose. Le prochain objectif maintenant, c'est Ushuaia. C'est la fin. Depuis quelques semaines, je passe de plus en plus de temps sur mon vélo à imaginer ce moment où enfin on verra ce panneau mythique : Ushuaia - Fin del Mundo. Ca ne sert à rien, mais impossible de me sortir ce moment de la tête, qui marquera la fin de presque 3 ans sur la route. La fin de quelque chose qui nous paraissait complètement impossible.
Les jours suivants, la route va un peu plus dans le sens du vent et on trouve refuge auprès des postes de chantiers routiers. Alors qu'on plantait la tente, Umberto insiste pour nous loger dans une cabane de chantier et offre même de partager son repas du soir avec lui, la spécialité locale, des côtes d'agneau grillées au four. Royal.
Une journée de pluie glaciale plus tard, on repasse au Chili pour la troisième fois. Les officiers sont toujours aussi sympas avec nous malgré les strictes réglementations sur l'importation de nourriture.
La descente se fait sous le soleil et on arrive finalement tout secs à Puerto Natales.
Il fait maintenant jour de 5h du matin à presque 22h le soir. Ca nous donne l'impression d'être constamment en décalage horaire. On ne s'y fait pas.
Ushuaia - 700km
On ne s'y fait pas non plus.
10 jours de vélo, à peine.
Et une grosse boule dans le ventre.
PHOTOS ARGENTINE 1
28-09-2012
Arrozo partido - ruisseau partagé : ça n'a l'air de rien, mais la rivière se sépare ici: A droite pour l'atlantique, à gauche pour le pacifique


PHOTOS CHILI 1
12-09-2012
Visite de la mine de cuivre de Chuquicamata - Village fantôme près de la mine, finalement il y a aussi des réserves là dessous !


13-09-2012
Après 20h de bus, nous sommes largués au milieu de l'autoroute, proche de Llay Llay à 80km au nord de Santiago. Enorme choc culturel après la Bolivie et ses pistes ensablées.


17-09-2012
26 laçets pour accéder à la station et c'est le minibus des employés de l'hotel qui nous redescend ! Merci !


Un bout avant l'autre
Je viens de relire le dernier article et je suis en train de me demander si ça sert vraiment à quelque chose d'en écrire un nouveau ; le dernier résume aussi bien les 10 derniers jours de vélo que le dernier mois.
On repart de Coyahique avec le plein de réserves ; le sud de la carretera Australe n'est toujours pas réputée pour ses supermarchés. On a le droit à 90km de goudron puis 400 de piste plus ou moins bonne.
Et on enchaine comme auparavant les conducteurs sympa et ceux qui devraient moisir en prison, les montées, les descentes, les lacs, les montagnes parfois enneigées, les condors, les galères pour trouver à camper à cause des barrières mais aussi les coins camping de rêve avec du pain au feu de bois au menu. Des photos valent mieux que trop de mots :
Merci pour la poussière ...
J'ai faim !!!
Ca vient !!!
Pain au feu de bois
Forêt dévastée par l'explosion du volcan Hudson en 1991
Trop de mâles, dans la dernière fournée, désolé gamin !
Le con dor dans les andes
Le bout de la route avant le bout du continent
On finit tout de même les 2 derniers jours sous la pluie et la grisaille, mais on serait bien bête de se plaindre. 3 jours de pluie depuis 1 mois, on doit pas être loin d'un record, surtout si on ajoute un vent presque toujours dans le dos et d'une force par moment inimaginable : les montées à 15% se transforment en petit faux plat et même à 25km/h, la gore-tex est encore plaquée dans le dos. Reste juste l'état de la piste pour nous ralentir. La Patagonie c'est presque trop facile comme ça.
Bon, j'ai bien dit "presque". Après 9 jours de vie sauvage sans presque parler à personne, on arrive un peu fatigués à Villa O'Higgins après plus de 500km et 1'000m de dénivelé par jour en moyenne.
Ici finit la Carretra Australe. Ici s'interrompt le réseau routier chilien, pour ne reprendre que 300km plus au sud, la faute aux montagnes et innombrables glaciers (les 2 champs de glace de la région constituent la plus grande étendue glaciaire de la planète si on met de côté les régions polaires).
Intermède social
Et vu que ce n'est toujours pas l'heure du rush touristique, le village est bien vide et on attérit à l'auberge d'"El Mosco" (le moustique), qui se transformera dans quelques semaines en véritable repère de cyclo-touristes. La Marcella, la propriétaire, (oui, ici c'est la campagne, son mari c'est LE Jorge) nous montre fièrement son livre de compte de l'année dernière avec presque 50% de cyclistes : 400 pour une saison de 5 mois, on a un peu de mal à l'imaginer, tant l'ambiance est calme en ce moment.
On comprend mieux pourquoi tous les coins de camping sauvage qu'on a vus ou fréquentés ces dernières semaines ont des restes de feux de bois. Mais aujourd'hui, on est les premiers clients du cru 2012-2013, les deuxièmes tous confondus ; l'auberge est sortie de son hibernation il y a seulement 15 jours et la température intérieure s'en ressent un peu.
Une amie à la Marcella, la Fili, est venue l'aider cette année et une touriste française reviendra aussi travailler ici dans quelques semaines. Tous des gens de l'extérieur car c'est d'après elle difficile de trouver des locaux motivés. Le village n'a été connecté à la route qu'en 1999 et les années Pinochet ont visiblement laissé des traces ici. Les locaux se sont contentés pendant des années de probablement très peu ; un peu de travail aux champs, quelques subventions pour les motiver à "peupler" le pays et imposer un peu la frontière avec l'Argentine (qui fait encore débat aujourd'hui !) et ... pas grand chose d'autre puisque les seuls connexions étaient le petit aérodrome et un débarcadère à des heures de bateau d'une ville.
Et je peux comprendre que ce genre de vie ne soit pas vraiment en phase avec le buzz touristique des backpackers et des clients des "éco-lodges" qui poussent presque comme des champignons en ce moment (celui d'en face est arrivé en kit, même le bois, alors que c'est une des activité principale dans le coin ; ça ne plait pas trop à la Marcella).
Nous ça nous fait du bien de discuter un peu et on en profite pour éclaircir quelques interrogations collectées en route autour d'un verre de vin gracieusement offert par la Fili, contente elle aussi de voir enfin du monde.
D'abord, les élections communales. Dimanche, chaque commune change son conseil et son maire ("l'alcalde", ça rappelle Zorro :) ) et c'est tout simplement impossible d'oublier. Chaque village, même minuscule, est placardé d'affiches standardisées mettant plus ou moins bien en valeur le candidat.
Une débauche de moyen pour une foultitude de candidats. La Fili nous explique la situation à Villa O'Higgins : 500 résidents, 700 inscrits sur les listes (elle ne comprend pas non plus comment c'est possible), 4 candidats au poste de maire, 25 candidats pour les 4 postes de conseillers.
Dans mes souvenirs, en France et en Suisse, les gens se font supplier pour bien vouloir se présenter, ici non. Le poste est trop bon, un peu pour les sous et encore plus pour les petits arrangements. D'ailleurs, comme par magie, les routes du village sont en rénovation depuis quelques mois, juste avant la campagne. Le maire sortant se représente. Il a été a bonne école, il y a 2 ans, alors que la partie sud de la Carretera Australe était presque impraticable depuis des mois, elle a subitement été totalement rénovée pour éviter un tassement de vertèbres au Président Piñera en déplacement par là quelques semaines plus tard.
Mais bon, ça reste bon enfant et productif, on est encore loin de Raphaël et Evo, les présidents équatoriens et boliviens à côté de qui Sarkozy serait passé pour quelqu'un de discret et réservé.
Patagonia sin represas !
Deuxième sujet chaud de la région, les barrages et une belle bataille de panneaux de propagande :
Notre belle Patagonie. Quel sauvage ferait ça ? Hidroaysen le ferait. (sous entendu : construire des barrages et des lignes électriques au milieu des jolis paysages). Patagonie sans barrrages.
HidroAysen - Notre porte est ouverte, le dialogue aussi
Hidroaysen est un consortium d'entreprises qui veut soit disant aider le Chili a sortir d'une soit disant crise énergétique en construisant 5 barrages au milieu des rivières, lacs, et glaciers de la Patagonie Chilienne. Honnêtement, je n'en sais pas bien plus que ça. Mais Fili nous explique quand même que par ici, personne ne veut de ça. Eux ils ont leur petite ligne électrique qui leur suffit et ils n'ont pas besoin des GigaWatts des barrages. Les mines oui. Mais les mines elles sont à plus de 3'000km de là, tout au nord du Chili et ça fait un paquet de pylones et d'expropriations en vue, sans compter que les touristes ne viennent pas en Patagonie pour prendre en photos des lignes à haute tension. Alors dans la région ça ne fait pas rêver grand monde et ils sont un paquet à se mobiliser contre le projet ... Nul doute que beaucoup de choses vont changer par là si le projet est validé. Le traffic va légèrement augmenté ...
Et à l'autre bout de la ligne en projet, c'est presque le même histoire. Les mines font rarement l'unanimité et chaque nouveau projet est combattu autant que possible par les locaux pour éviter les pollutions. Tout ça pour sortir toujours plus d'or dont je comprend de moins en moins l'intérêt.
Un peu moins polémique, sur nos vélos on s'est quand même sentis bien loins de tout dans cette région et on se disait qu'il ne faudrait pas qu'on fasse de trop grosse cascade en vélo. Effectivement, à Villa O'Higgins, pas de médecin, une auxillière de santé sur place et une infirmière qui passe une fois par mois, au mieux. Le bus vient 2 fois par semaine, idem pour le petit avion qui attérit le lundi et le jeudi, si il n'y a pas trop de vent. Celui d'hier a été annulé.Le premier dentiste est à Cochrane, 250km, presque 5 heures de route et les femmes doivent aller à Coyahique, 500km, 9h de route (et 2 bateaux par jour pour traverser le canal) pour attendre leur accouchement plusieurs semaines avant le terme, dans une maison communale surnommée "la maison des fermières". Une échographie ? C'est quoi ça ?
Voilà, notre intermède de vie en société touche à sa fin. Les gore tex recousues, les sacs de couchage aussi, les chaussures sont recollées et on a même dû réparer notre sac de nourriture qu'une souris affamée a attaqué dans notre tente (d'habitude on le met en hauteur, là on avait oublité et on a dû se relever dans la nuit tellement la souris faisait du bruit). Mais on se rassure toujours avec la même rengaine : "Ca tiendra bien encore 2'000 km ?!"
Et comme ce n'est pas encore l'été, le bateau qui prolonge la route vers le sud et l'Argentine reste encore à quai pour quelques semaines et nous oblige à un petit détour.
Retour 6km au nord puis 50km à l'est en direction du paso Mayer. La route s'arrête là-bas aussi sur 15km. Mais certains cyclos s'en sont déjà sortis à travers champs et une fois retrouvé le chemin, le premier village qui n'est qu'à 500km. Alors on a chargé les vélos de réserves et on file, en espérant que la neige tombée hier sur les hauteurs ait un peu fondue. Lydie m'a coupé les cheveux en prévision, c'est toujours ça de moins à porter. Bizarrement elle n'a pas voulue que je l'allège un peu elle aussi.
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