Ca y est, on y est !
On a passé la frontière bulgare sans problème et nous sommes en route pour Istanbul où nous devrions être mercredi ou jeudi ...

Pour le moment la Turquie ne faillit pas à sa réputation d'accueil ... nous partons ce matin d'un hôtel, invités par la ville de Vize ... !

Plus de détails quand on sera à Istanbul ...

A plus !

Juste pour donner des nouvelles à tout le monde :

Nous sommes bien arrivés à Istanbul il y a 4 jours, l'arrivée sur la mer le long des remparts était magnifique, après ... l'euphorie est un peu retombée ...

L'hostel était pas top, le centre déborde de touristes et on a été très occupés à réparer des bricoles sur les vélos et le réchaud ... bref, on en a pas trop profité et même si on a quasiment rien visité, on quand même envie de s'en aller pour retrouver un peu de calme et des prix un peu plus raisonnables ...

Il faudra donc attendre encore un peu pour plus de détails et des photos ... désolé pour ceux qui s'impatientent ... hein Marc ;)

Grosses bises à tous !

Et ou? ... pas trop de connex?on ces jours ... Les pres dans lesquels on a plante la tente eta?ent trop lo?n des hotels ... :)

La on v?ent de se fa?re r?ncer comme rarement pendant 4 heures sous des trombes d'eau donc on a fa?t une fol?e : un hotel a 20 euros (sans ?nternet)

Bref on devra?t arr?ver dema?n a Safranbolu et tout va b?en ! On a repr?s le moral apres Istanbul ...

A b?entot pour une procha?ne l?vra?son de photos :)

PS : desole pour les "?" c'est le i turc sans accent que j'a? la flemme de taper correctement

Comme à chaque fois lorsque l'on passe une frontière, un nouveau sentiment de liberté nous envahit et il faut tout recommencer... La langue change, les habitudes des gens, la nourriture, la monnaie... Mais cette fois ce sont aussi les tenues vestimentaires, les mosquées et les minarets, le chant du muezzin 5 fois par jour pour l'appel à la prière... Pas de doute, nous entrons dans un pays musulman.

Nous prenons donc la route d'Istanbul en empruntant les routes de campagnes et en traversant beaucoup de petits villages qui n'ont pas vu un touriste depuis un bon moment. Les gens nous regardent fixement et nous devons leur dire bonjour, "Merhaba" en turc, pour leur faire reprendre une activité normale. Ils répondent d'ailleurs à cette salutation avec le plus grand sourire :)

Problem yok !

Le premier soir, on tourne un peu dans un village avant de trouver où dormir. Nos petites phrases préparées pour expliquer qu'on a une tente et qu'on cherche juste un coin tranquille pour la mettre ne suffisent pas vraiment. En plus un mariage se prépare pour le soir même et visiblement tout le village est invité. Deux jeunes nous proposent alors de partager leur barbecue à côté du terrain de foot et avec leurs 3 mots d'anglais tout s'arrangera. Un des deux est un peu insistant pour qu'on lui paie des bières pour le reste de sa nuit mais d'autres jeunes très sympa rappliquent aussi et nous assure que c'est sans problème de rester là ... Problem yok ... On plantera finalement la tente à côté d'une bergerie non sans qu'ils nous ramènent encore quelques tomates, concombre et pain supplémentaire pour être certains qu'on n'aura pas faim ... Ils nous invite aussi au mariage mais on est un peu trop fatigués et sales pour ça ... On est assez impressionné par l'accueil !
Le reste de la nuit sera un peu moins facile avec du vent qui se lève brusquement et nous oblige à bouger la tente et un chien qui aboie jusqu'à 3h du matin ... Réveil le matin en compagnie du berger qui nous observe déjeuner et ranger notre bazar ...

Problem yok ! (ou presque ?)

Après une nuit à l'hôtel à Kirklarelli pour acheter un dictionnaire et s'acclimater à la langue et aux magasins turcs, on repart en direction de Istanbul sous les nuages mais sans se douter que nous n'aurions pas besoin de sortir la tente le soir.
Sur la route, on s'arrête manger des köfte dans un boui-boui dans une petite ville et on discute un peu avec le gérant - cuistot - serveur. Voulant nous aider à nous loger, il nous écrit un mot qui devrait nous aider à trouver un endroit où dormir dans les petites villes. On ne comprend pas trop ce que ça veut dire, simplement que ça parle de commune et de guest house. (Il nous dira par ailleurs que Jean-Marc et Marie (voir les liens) ont mangés ici même 10 jours avant nous ... le monde est petit parfois et ce n'est pas fini ...)

Arrivés à Vize, on commence à regarder où dormir et on essaye de déchiffrer le mot de ce cher monsieur avec notre petit dictionnaire mais des passants veulent déjà nous aider et on leur montre donc ce mot magique ... Sans nous expliquer, une gentille demoiselle nous mène vers la mairie et fait appeler le maire. Le maire arrive (un dimanche à 18h), en même temps que Thorgay, un jeune qui nous avait vu passer et qui se doutait qu'on avait peut être besoin de quelqu'un qui parlait anglais. S'en suit une discussion animée et plusieurs coups de téléphones sans qu'on comprenne quoi que ce soit.
Pour finir on apprend dans le même temps que :
- Le mot qu'on a présenté voulait dire à peu près les choses suivantes :
"Nous souhaitons parler au maire.
Nous voudrions dormir dans l'appartement communal pour cette nuit"
- Qu'il n'y a pas d'appartement communal disponible dans cette commune
- Mais que la maire a réservé pour nous une chambre double avec petit déjeuner dans un hotel 3 étoiles de la ville et que c'est la commune qui paiera.
- Ok merci bonne soirée !

Thorgay nous servira alors de guide jusqu'à l'hôtel où il faudra quand même encore quelques coups de téléphone pour être bien sûr de qui va payer et jusqu'au lendemain pour nous faire visiter un peu la ville.

Honnêtement c'était très agréable de dormir dans un bel hôtel, mais c'était aussi très gênant de voir l'attitude des gens. Notre demande a visiblement mis le maire dans l'embarras mais il n'a pas osé nous dire qu'il nous faudrait dormir sous notre tente ou qu'il nous faudrait aller voir plus loin et Thorgay a pris très à coeur son rôle de guide au nom de l'hospitalité turque selon ses propres propos. Nous ne savions donc plus du tout si le plaisir de la rencontre était partagé, ou pas. Ce sentiment de malaise s'est prolongé le lendemain où il nous a fait faire le tour de la ville sans vraiment beaucoup d'entrain et ne sachant pas trop quoi nous dire non plus... Nous reprendrons donc la route vers midi un peu désorienté par nos dernières 24h.

La route qui nous mène à Istanbul est jolie mais vallonnée : on croirait être sur un plateau sans village mais ils sont en fait cachés dans les petites vallées crées par des rivières. Le minaret dépasse à peine. Ce qui implique pour nous beaucoup de descentes pour arriver au village et donc de montées à pic pour retrouver la route qui semble interminable.

Et voilà que finalement en ce début du mois de mai, nous arrivions dans cette grande ville mythique ! Après 40km de banlieue, de trafic intense, de bruits et d'odeurs d'orient, nous nous retrouvons ici, au bord de la mer de Marmara, entre Europe et Asie, au croisement de deux continents et au début de la Route de la Soie !

Nous sommes donc arrivés à Istanbul par le nord ... Evitant ainsi l'autoroute du sud et les divers axes menant en ville depuis l'aéroport international. Beaucoup de circulation, des gens partout, beaucoup de pollution sur la route et dans l'air mais nous n'avons qu'une idée en tête: trouver la mer ! Assez facile finalement puisque nous avons trouvé notre hostel sans trop tourner en rond. Il faut quand même imaginer que cette ville grouille de plus de 18 millions d'habitants. Derniers kilomètres parcouru au bord de la mer de Marmara, de jolis parcs rempli de familles venues pique-niquer et une piste cyclable en plus ou moins bon état ... Nous sommes un peu euphorique ! Depuis le temps qu'on y pense, difficile de réaliser que nous y sommes ! ISTANBUL !

Une chose nous amuse aussi lorsqu'on à l'occasion de parler un peu plus avec les gens : savoir si on se lançait à raconter la version longue ou si on se contente de la version courte.

La version courte, c'est la prochaine grande ville... Pour les Allemands, nous allions à Vienne, pour les Hongrois, à Budapest... Et ensuite nous disions toujours Istanbul... Cette ville nous faisait un peu rêver... Pas seulement pour la mosquée bleue, le bazar et l'ambiance reconnue de la ville mais surtout parce qu'elle signifiait une étape très importante à nos yeux pour notre voyage ...

Pour la version longue, nous la partagions avec certaines personnes seulement... Les gens sont souvent très étonnés de nous imagnier sur la route pour 2 ans... Tant au niveau financier qu'au niveau relationnel, les commentaires vont bons train. Surtout en Turquie, même les jeunes sont étonnés que mon père m'aie laissé partir comme ça... Surtout sans être mariée ! Tous nous demande ce que nous avons fait de notre travail et pourquoi nous avions envie de partir en vélo ! Si nous voulons aller en Chine, pourquoi ne pas avoir pris l'avion ?? Surtout qu'ici, les vacances sont rares et même les jours de weekend sont des jours travaillés... On réalise à quel point nous avons de la chance en Europe d'avoir au moins 2 jours de congés par semaine et au moins 4 semaines de vacances par année !

Quelle sera notre version courte à partir de maintenant ?? Trabzon ? L'Ouzbékistan ?

Toujours est-il que notre enthousiasme est assez vite retombé.
Comment dire ... Istanbul ... C'est trop ...

Trop touristique :
On ne va pas dire qu'il n'y a que des touristes, ce n'est pas vrai, mais à moins de sortir du centre touristique, tout est calibré à la mode pour qu'un européen ne soit pas trop dépaysé : les beau jardins public, les rues toutes propres, le tramway en centre ville, les bus permettant de faire le tour touristique de la ville, ... Tout le centre a un petit côté Disneyland assez étrange avec tous les gens faisant la queue pendant des fois plus d'une heure pour visiter les bâtiments inscrit dans leur guide du routard.
En plus c'est le weekend de l'ascension en France et ailleurs en Europe, donc plein de français et beaucoup plus de touristes que d'habitue on imagine ! On ne peut même pas dire ce qu'on veut dans les rues :)
En fait c'est surtout le contraste avec le reste de la ville et du pays qui est étrange.

Trop grand :
Impossible de sortir de la zone touristique sans faire 1h de marche ou de prendre les transports publics.

Trop cher :
10 euros pour chaque monument à visiter et surtout l'impression de se faire arnaquer à chaque achat. On parle de quelques euros, mais finalement notre problème aura été de voir le "coût réel" sans atterir à Istanbul directement. Pour les exemples ...
Un verre de thé: 0.40 TL (quand il n'est pas offert !) - A Istanbul: 2 TL
Un kebab au poulet: 1.5 TL - A Istanbul: 6 TL
Un kilo d'orange: 1 TL - A Istanbul: 2 oranges: 2 TL
Un petit pain au sésame: 0.25 TL - A Istanbl: 1TL
Un verre de coca dans un café: 2 TL - A Istanbul: 5 TL (euh... PARDON ??!)

Alors oui, c'est partout pareil dans les grandes villes ... Paris, Londres ou Genève sont plus chères que le reste du pays ... Mais c'est quand même démoralisant ! Non ?
Cela nous aura surtout appris que dorénavant, tout va se négocier: chambre d'hôtel et repas en prime. On a le temps, pourquoi s'en priver ? Surout que ça marche ! Alors ... Problem Yok !

Trop différent :
Après n'avoir vu que des petites villes et villages depuis plus d'un mois, le changement a été trop radical pour nous.
Ca nous aurait sûrement paru moins difficile et moins différent si nous avions débarqué directement d'un avion ...

Trop de choses à faire :
Des monuments à visiter, des vélos et un réchaud à réparer, mettre le site à jour (!) Nous avons été plus frustrés de se rendre compte que nous n'arrivions pas tout à faire et de prendre aussi le temps de se reposer ! Parce que finalement, c'est surtout de ça qu'on avait besoin.

Pour résumé, à Istanbul, nous n'aurons pas:
Visité la Mosquée Bleue, visité Aya Sofya, acheté de tapis ni de loukoums, visité le palais de Topkapi, fumé de chicha dans un bar branché, fait de croisière sur le Bosphore (enfin, est-ce notre escapade pour réparer notre réchaud compte comme une croisière ?) Nous n'aurons pas non plus fait de photo du grand Bazar ni des marchés au épices et Egyptien, nous n'aurons pas non plus assisté à un spectacle de danse traditionel et surtout, nous repartirons encore plus fatigués qu'en arrivant !

Mais Istanbul, c'est aussi ... Très ...

Très beau
Les remparts pour rentrer dans la ville avec la mer de Marmara et tous les bateaux, l'esplanade de la Mosquée bleue et Aya Sofya, les parcs au centre ville et la vue sur le Bosphore

Très propre
Capitale de la culture européenne 2010. Beaucoup d'effort pour garder cette ville grouillante très propre et du wifi dans les parcs

Très sûr :
Tous les petits bus bleu sont remplis de monnaie sans que cela ne pose apparemment de problème. Les magasins de vélo laissent les vélos dehors sans cadenas, aucun problème pour se promener le soir, même dans les petites ruelles sombres ...

Très, très cool:
Nous avons enfin pu rencontrer Marie et Jean-Marc (voir la rubrique: ils nous ont fait rêver) avant de les voir partir sous le soleil direction la Capadocce.

Nous avons aussi récupérer nos 2 kg de chocolat et bonbons reçus par l'intermédiaire de deux amies d'une connaissance de la maman de Lydie qui venait passer le weekend au chaud. Nous n'aurons pas été sur-chargés très longtemps puisque les 2 kg n'auront pas tenus 5 jours !
Merci Dominique, Merci Nicole et Merci maman !

Notre plus beau souvenir sera sans doute notre "petite" escapade pour tenter de trouver un magasin capable de nous aider à réparer notre réchaud qui foire un peu depuis quelques semaines ... Nous avons donc repérer sur internet quelques adresses de magasins et nous voici en route plein d'espoir pour le bon rétablissement de notre petit primus. Premier essai dans un magasin de sport-trekking qui nous donne l'adresse de l'importateur pour la Turquie qui est le seul habilité à nous changer notre engin si un défaut devait effectivement être découvert.
Et c'est là que ça commence à être amusant.
Nous avons donc pris un ferry pendant 30 minutes pour traverser le Bosphore, attendu pendant 15 autres bonnes minutes que la personne à qui nous avions demandé de l'aide pour prendre le bon bus se mette d'accord avec les 3 autres gars venu voir ce que ces deux touristes faisaient là. 30 minutes de bus, 1 heure de marche puisque le chauffeur avait oublié (#%§¢&%%#) de nous dire à quel arrêt descendre et 2 coups de téléphone fait par des boulangeries de notre part pour trouver la bonne adresse. 2 heures plus tard, nous arrivions dans un petit quartier et dans les bureaux du fameux importateur. Problème résolu en 2 petites heures et retour dans nos quartiers par le même chemin sauf que le responsable nous conduira en voiture jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche.
Nous avons donc bien profité de voir l'autre visage d'Istanbul et sommes un peu réconcilié avec la ville. Ville que nous quitterons au bout de 4 nuits, bien décidés à aller voir la mer noire !

L'aventure continue ... Nous longeons la mer Noire depuis un peu plus d'une semaine et avons fait un petit crochet à Safranbolu où nous venons de passer deux nuits et d'où nous repartirons dans l'après-midi en direction de Amasra pour retrouver la mer et continuer en direction de Trabzon.

PS: Les photos ont été mises à jour !    :)