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Complètement à l'ouestAprès avoir bien profité de la Casa de ciclista pour nous tout seuls, on se décide quand même à repartir et Cristian nous guide pour trouver une route tranquille pour remonter vers El Alto. Ensuite, pas trop le choix, la route vers le sud est du même calibre que les dernières routes péruviennes : les vélos y sont considérés comme une nuisance insupportable, notamment par les chauffeurs de camion et de bus. Il n'y a pas beaucoup de routes goudronnées en Bolivie, alors ils veulent surement en profiter ... Heureusement, tout cela est en train de changer : comme en Equateur, le portrait du "sauveur" socio-populiste local, prénommé ici Evo Morales, est placardé tous les 5 km pour montrer comme il est beau, comme il est fort, et comme c'est lui avec ses petites mains qui fabrique toutes les belles nouvelles routes ; et celà reste bien moins impressionnant que ses spots de pub à la TV où une foule qui pleure de joie scande son nom suite à l'ouverture du nouvel aéroport "international" de Oruro, qui propose toute une gamme de vols : "Oruro - La Paz" ou bien "La Paz - Oruro". Et dire que ce n'est même pas une période électorale ... L'amabilité des lamas Bref, après 2 demi journées de vélo et une nuit dans une rôtisserie, nous on tourne à droite pour rejoindre le Grand Ouest Bolivien. Et si le goudron est encore là sous nos roues pour 200km, le trafic est facilement divisé par 50, car au bout le route, il n'y a rien, pas de ville digne de ce nom, juste une frontière avec le Chili et vu que les chiliens et boliviens ne sont pas les meilleurs amis du monde, on est pas embêtés par les embouteillages. Le Sajama, point culminant de Bolivie a plus de 6500m nous montre la direction sur ces 200km et de magnifiques Chullpas (tombeaux) ponctue la route entre 2 troupeaux de lamas. La nuit, ça caille bien : -10°C un matin en se levant (après avoir fait la vaisselle, l'eau gèle dans les assiettes avant qu'on ait le temps de les essuyer) Alors on apprécie bien les couvertures en polaire qu'on s'est acheté à La Paz, parce que 500g de plume dans les sacs de couchage, c'est un peu trop léger par ici. Arrivés à Tambo Quemado, on tourne à gauche juste avant la frontière, on dit au revoir au goudron pour une durée indéterminée. On sait qu'il y a des pistes qui vont là où on veut et certains de nos prédécecesseurs à vélo ont fait de super roadbook (Andes by bike, tour.tk) pour ces contrées reculées, mais l'état des pistes peut changer en quelques semaines et on ignore donc la quantité de sable et de cailloux qui les recouvre actuellement ; difficile d'estimer le ratio pédalage - poussage. Les premiers jours nous rassurent un peu, on passe facilement la barre des 40km par jour et les paysages sont eux assez inédits : pas d'arbres, mais des montagnes, des volcans, des lacs, des lamas, des lapins à grande queue (vizcachas), encore des lamas, des suris (genre de petite autruche, aperçues seulement de loin tellement elle court vite), encore des lamas et des flamants roses. Avant de se renseigner un peu sur la Bolivie, on pensait que les flamants se cantonnaient dans les régions chaudes, mais ici à plus de 4000m, ils semblent bien se faire aux températures négatives ... Côté population locale, c'est tout aussi surprenant. On savait qu'on ne verrait pas grand monde, mais à ce point là, c'est presque flippant. Chachacomani est presque un village normal, à Macaya, le village est déserté, seul reste un détachement militaire logé dans un fort digne de Lucky Luke, pour surveiller les flamants roses du lac et une église tout aussi typique. Un chien aboie et on entendra des cris d'enfants semblant venir d'une école flambant neuve, mais rien de plus. Pourtant ils doivent bien avoir des parents ces gamins ?!? A la sortie du village, la piste du roadbook n'existe plus, on se perd un peu sous un soleil de plomb, mais on en profite pour voir à nouveau des chullpas. A Cruzani, des bâtiments qui semblent pourtant utilisés sonnent le creux. A 17h on arrive à Julo où la population locale semble avoir résisté à l'épidémie de disparition. On remplit nos réserves d'eau, des gamines nous guident chez leur tante qui fait épicerie (si tant est qu'on puisse utiliser ce mot pour une maison sans enseigne qui vend uniquement des crackers et des sucettes) et on reste finalement dormir dans l'école après avoir fait une partie de basket sur l'insistance de ces mêmes infatigables gamines, toutes contentes de parler avec des étrangers. On apprendra d'elles qu'un autre cyclo à dormi ici il y a une semaine et qu'un autre couple est passé il y a 2 jours. On est pas les seuls à aimer ce genre de coin :) Même scénario le lendemain, on alterne les villages vides et les rencontres furtives. Pour encore se protéger du vent glacial, on dormira dans une école en construction à côté du village, en apercevant seulement une vague silhouette au loin, au milieu de 50 maisons fantômes. Les lamas eux, sont toujours aussi nombreux et sympas ; pas un pour nous cracher dessus. 7 jours depuis La Paz et on arrive à Sabaya pleins d'illusions, avec des poulets-frites dans la tête, puisque d'après notre roadbook, on peut trouver à se loger et un peu plus que des crackers à manger. Illusions rapidement envolées, un resto sert un repas juste mangeable (toujours ce satané riz blanc ...) et les rayons des 2-3 échoppes ne nous promettent pas grande diversité alimentaire. On rachète donc du pain dans LA maison - boulangerie, et on tire jusqu'à Llica, village réputé un peu moins paumé à encore 2 jours de pâtes d'ici. Boulangerie ouverte (si quelqu'un veut bien répondre quand on frappe) Toujours du vent et pas toujours dans le dos (en général quand on en parle pas c'est qu'il est dans le dos justement ...). Au passage, on traverse un premier Salar, celui de Coipasa, probablement un des plus grand au monde aussi, mais dont tout le monde se fout tellement il est proche du maitre en la matière. Mais pour nous c'est quand même magique, car il faut bien avouer que rouler sur de telles étendues blanches c'est assez particulier. Selon comment le sel sèche, c'est par endroit bosselé, presque inroulable tellement ça tape, ou bien mou, marécageux, ou encore dur et lisse avec 20 cm d'eau par dessus et enfin, par endroits, c'est comme une dalle de ciment ultralisse qui n'en finit plus. Inutile de dire quelle configuration on préfère. La retour vers la piste en terre est rude, les 25km avant Llica sont un enfer de sable et de tôle ondulée. 3h pour s'en sortir. 2 jours de repos à Llica, entre internet et poulets-frites et en attendant que les premiers nuages depuis 2 mois veuillent bien se dissiper pour nous laisser un beau soleil pour le ... ... Salar de Uyuni Le 28 août, on repart de Llica, en rêvant encore d'étendues blanches et lisses. Du blanc, on en verra. Pendant plus de 60km. Du lisse, beaucoup moins. On ne sait pas si c'est spécial cette année ou si les autres cyclos rencontrés avaient trouvé ça marrant et nous l'ont caché, mais on ne s'attendait pas à se taper les fesses de la sorte. Presque pas 5 min sans ces petites bosses irrégulières qui nous calent à 12km/h de moyenne, comme si on roulait sur des gros pavés, à perte de vue... Heureusement, le paysage paie largement pour ce désagrément. Du blanc, du blanc, du blanc et au loin, 2 - 3 îles dont il est strictement impossible d'estimer la taille et la distance tant l'uniformité du paysage fausse les perspectives. Mais comme beaucoup d'autres cyclos avant nous, l'ambiance surréaliste nous fera quand même perdre un peu les pédales et on sera pris d'une envie subite de prendre l'air ... On arrive finalement sur une île déserte pour la nuit et on campe sur la plage, en compagnie des cactus, vizcachas et vestiges de récifs coralliens, témoins de l'ancienne mer intérieure à l'origine de ces Salars. Le lendemain c'est reparti pour encore 50km de blanc et de tape-cul direction plein sud, pas loin des mines de lithium ...
Ouvrez la parenthèse Oui, parce que le Salar, c'est beau, c'est splendide, c'est un super terrain de jeu, mais c'est surtout gavé de lithium. Peut être même que 50% des réserves planétaires de ce métal mou seraient cachées dans le sel de la région. Et le lithium, ça prend chaque jour de la valeur, parce que pour stocker l'électricité, on a encore rien trouvé de mieux : c'est léger, efficace, la température n'a aucun effet dessus. Toutes les batteries modernes en contiennent ; nos piles de secours en sont pleines et ça fait 2 ans et demi qu'elles tiennent la charge. Mais évidement, c'est pas vraiment à coup de 3 grammes dans des téléphones que les problèmes arrivent (encore que Apple va probablement vendre plus de 10 millions de son nouvel Iphone5 en moins d'une semaine, ...). Là où ça se complique vraiment, c'est qu'en occident on trouve que le pétrole c'est vraiment pas bien (enfin, surtout quand il n'y en aura plus) mais on ne veut surtout pas se passer de voiture (ben ouais ! On va comment au ski après !!) Alors on commence à acheter des voitures électriques, parce que c'est beau, propre, ultra-écolo, avec de jolies batteries qui contiennent au bas mot ... 3kg de lithium ... Alors les compagnies minières et le gouvernement bolivien, c'est avec des gros dollars dans les yeux qu'ils pensent au Salar. Les uns rêvent de créer des emplois (et d'augmenter leur valeur en bourse) en alimentant la demande mondiale en véhicules "écolos" et les autres veulent enfin en finir avec cette image de pays le plus pauvre d'Amérique du sud (si tout ne disparait pas dans les poches de quelques uns). La beauté unique du lieu ne pèse paradoxalement pas lourd face à la force commerciale de "L'Ecologie". Le pétrole aura abimé l'atmosphère, le lithium va bousiller le Salar. Et on met quoi après dans nos bagnoles quand il y a plus de lithium? On démonte le Mt Blanc pour voir de qu'il y a dessous? Peut être qu'on y trouvera une autre substance magique après tout? Va falloir sérieusement réfléchir à aller au ski en vélo ... Un peu de lecture en prime :
Fermez la parenthèse, retour en selle. Après donc 100km sur du sel, on retrouve la piste et le circuit touristique standard de la région, fréquenté par une horde journalière de 4x4, qui font visiter en 3 jours ce qui nous en prendra 9. Inutile de dire qu'ils n'ont évidemment pas le temps de ralentir quelques secondes pour nous épargner un peu de poussière.
Jour 1 : Jour 2 : Jour 3 : Jour 4 : - C'est quand même un peu cher l'entrée du parc non ? Tout est dit, circulez, bonne journée. Ce n'est donc pas une réserve de faune, mais une réserve de ... touristes. Evidement, celà nous amène une fois de plus à réfléchir au tourisme de masse et à notre comportement à nous, touristes, dans ces contrées tellement différentes de chez nous. Et on arrive presque à penser que ce genre de "réserve" à touristes a finalement du bon : ça concentre la pollution touristique dans des endroits bien précis, faciles à identifier (il suffit d'ouvrir un guide de voyage), tout en laissant le reste du pays indemne de cette fièvre de "l'argent touristique facile". L'inconvénient majeur reste évidemment que ces lieux naturels et historiques splendides seront bientôt inaccessibles pour beaucoup du fait de la flambée des prix d'entrée, même quand ils sont situés dans des pays parmis les plus pauvres du monde. 20CHF pour cette réserve, c'est comme 6 nuits d'hôtel ici en Bolivie. Comme si l'entrée au parc national des Grisons étaient facturée 500CHF (400 euros pour le Parc des écrins en France). Ca ferait cher la rando. Et la flambée des prix est sûrement loin d'être finie. Au Machu pichu, le prix augmente chaque année soit disant dans l'espoir de limiter le nombre de visiteurs ... L'addition moyenne frôle déjà les 200CHF pour un jour et demi de visite (train et hôtel compris). Et si vraiment ils voulaient limiter le nombre de visiteurs, il suffirait de supprimer le service de navettes et de n'autoriser que l'accès à pied pour faire un peu de sélection, mais à 20CHF les 6 km de bus, ils n'ont pas tellement envie de s'en priver surtout avec plus de 1'500 clients par jour ... Bref, on a payé, on a un joli ticket, c'est reparti. Le vent à bien tourné, c'est pleine face maintenant. En plus depuis qu'on est entrés dans la réserve, en plus des jeeps, on voit des camions bennes et des convois de citernes d'acide sulfurique qui débaroulent sur les pistes ensablée. La mine du coin fait son business à travers la réserve ... Va comprendre ... Ca gâche un peu la poésie de la Laguna Colorada et des vigognes ...
Jour 5 :
Jour 6 :
Jour 7 :
Jour 8 : - Vous avez escaladé le Licancabur hier ? Et le voilà parti pour 30 min de recherches intensives dans son bureau de 10m2, meublé de 2 petites armoires sur lesquelles trainent 2 ou 3 classeurs. Pendant ce temps, son collègue, tout excité à l'idée de se partager le pactole déchiffre péniblement à voix haute les 2 circulaires affichées au mur dans l'espoir de trouver un petit indice qui abonderait dans le sens de leur arnaque. - Vous voyez ce livre, c'est le registre des gens qui escaladent et qui ont payé Il nous menacera ensuite d'appeler le poste d'immigration pour qu'ils nous retiennent à la frontière. Beaucoup moins drôle, mais on a bon espoir d'être dans notre bon droit. Et il finira par essayer d'écrire un semblant de règlement sur une feuille volante. Alors là on lui dit stop, on reprend nos vélos et on le laisse rouspéter, en espérant qu'il ne soit pas trop bon copain avec les gars de l'immigration 6 km plus loin. 6 km et 1h de vélo plus tard (oui le vent est toujours de face) on arrive au poste frontière. Les officiers nous accueillent avec le sourire et ont pitié de nous avec le vent glacial. En 2 minutes nos passeport sont tamponnés et ils ne nous demandent même pas la "taxe" de sortie de 3$ réclamé à certains qui passent par là. (Buffy qui passera 5 jours plus tard aura confirmation par les officiers eux mêmes, que ça dépend des jours, des fois ils la réclament, des fois pas ...) Merci de votre visite en Bolivie, à bientôt ! Eclats de rire et congratulations mutuelles pour avoir résister calmement aux intimidations de ce garde en uniforme. Le gardien du parc c'est pareil : au début les touristes sont contents de lui donner 3-4 balles, on a un peu pitié d'eux, ils ont pas grand chose en Bolivie. Et un jour le gardien il réalise qu'il a du pouvoir ; pas le pouvoir de séduction du petit lapin mais le pouvoir de l'uniforme. Alors il augmente le prix d'entrée ; 20 balles ; finalement pour un touriste c'est toujours pas grand chose pour acheter sa tranquillité face à un uniforme. Mais certains jours le gardien en veut plus. Et vu que nous, on a le culot de venir ici sans louer de jeep (qui rapporte un max à ses copains), il trouve qu'on ne paie pas assez et nous harcèle un peu. Tout comme les vizcachas qui se prennent parfois des pierres, le gardien se prend parfois la honte. Mais tout comme les vizcachas, il s'en fout, il sait que son arnaque marchera peut être la prochaine fois. Généralement, les touristes s'en foutent de payer 30$ en vacances ... Finalement on ne sait toujours pas si c'est vraiment obligatoire d'avoir un guide pour aller se promener sur le Licancabur ; évidemment j'ai voulu en avoir le coeur net, mais depuis presque 2 semaines, mes emails à la direction de la réserve restent sans réponse. A suivre, mais il y a fort à parier que d'ici peu de temps, l'accès à la réserve sera totalement interdit sans prendre un guide avec jeep à 100$ par jour, pour des raisons de sécurité sûrement. Sauf que actuellement, le plus dangereux dans la réserve, ce sont les guides qui conduisent les jeeps justement : sur les quelques 200 jeeps qu'on a vu en 7 jours, l'immense majorité n'a pas daigné levé le pied de l'accélérateur en passant à 80km/h dans les pierres à moins d'un mètre de nous. Une petite dizaine a ralenti poliment en nous saluant, 2 sont arrêtés pour nous demander si tout allait bien et 1, dont les clients étaient des cyclos qui avaient laissés leur vélo au repos, s'est arrêté pour nous donner des pommes et des biscuits. Des 4 jours qu'on aura passé dans la réserve, on aura aussi vu plus de 4x4 que de n'importe quoi d'autre : quelques flamants (mais il y en avait bien plus au nord), quelques vigognes et beaucoup de cailloux, de sable et de 4x4 ... Réserve à touristes on disait ... Bilan ... Encore 6 km de route défoncée et on retrouvera le goudron, le vrai, pour la première fois depuis 15 jours, après 740km de piste d'affilé à 10.5 km/h de moyenne. Pas sûr qu'on ait l'occasion et le courage de se lancer dans un truc plus long un jour. On aura poussé à cause du sable, à cause des pierres, de la pente trop raide, de la tôle ondulée, du vent, des fesses trop douloureuses ou bien à cause de tout ça en même temps. Je me surprendrai même a essayer de changer de vitesse quand pousser devenait trop dur et que les muscles chauffaient trop, comme pour changer la démultiplication de mes jambes. Ca n'a pas marché. Mais encore une fois, on a eu notre dose de chance. Le vent a été plutôt dans notre sens, il n'y a pas fait extrêmement froid (mais le froid c'est bien quand même quand on prend seulement 2 douches en 3 semaines, ça évite les odeurs ...) Et même si on sort avec quelques bobos et crevasses aux mains qui ne cicatrisent pas depuis des semaines du fait de l'air ultra sec et salé, c'est finalement rien de significatif. Le soleil d'altitude avait tendance à me brûler les yeux malgré les lunettes mais je me suis fait des oeillères sur mon casque qui ont très bien remplies leur fonction.
Pour finir, comme tous ceux qui viennent dans la région, à vélo ou en jeep, on a eu notre dose d'émerveillement. Même si en vélo, le plaisir est un peu différé du fait de la difficulté : on est content quand on en sort et quand on revoit les photos qu'on a eu le courage de prendre entre deux poussages de vélo. On s'en souviendra. Retour à la civilisation, fin des restrictions ! La frontière est à 4'600m d'altitude, San Pedro de Atacama à 2'400m. 42km à rouler, plus de 2km à descendre, un toboggan géant de folie, presque apeurant. 50km/h pendant quasi 1 heure, sans donner un coup de pédale malgré le vent de face qui ne se calme pas ; la température, elle, monte à vue d'oeil, de 11°C au col, on passe à 28°c à San Pedro. Et le choc n'est pas seulement thermique. D'une région reculée du pays le plus pauvre du continent on arrive directement dans un ghetto touristique du pays le plus riche. Les bâtiments sont une succession d'agences touristiques qui vendent des tours et louent des vélos et les rues sont remplies de jeunes baba cools pieds nus qui veulent se faire croire qu'ils sont pauvres entre deux sorties en bar branchés et deux paquets de clopes (on avait presque oublié l'odeur ...). Difficile à nouveau de distinguer les locaux des touristes, la peau et la mode vestimentaire ont tout d'une station balnéaire branchée. Tout comme les prix des chambres et de la nourriture. On réalise que finalement on aura pas vu grand monde en Bolivie et on a un peu la nostalgie de l'ambiance des marchés péruviens. Mais voilà, c'est comme ça, il faut toujours choisir car on ne peut pas tout voir et maintenant c'est au Chili qu'on est de toutes façons ... Alors on se pose sur la place et on profite de revoir des gens, de retrouver de la chaleur, des arbres, des oiseaux et ... du poulet - frite :) La douche attendra encore un peu ... Bolivivants !Partis il y a 11 jours du nord du Salar de Uyuni, nous voilà, 11 jours plus tard, au Chili, à San Pedro de Atacama, où nous comptons bien nous reposer un peu. En route, on aura vu du sel bien sûr, exactement 3km de goudron, mais plein d'autres choses inoubliables (le meilleur comme le pire, on ne va pas perdre les bonnes habitudes ...) On prendra le temps de raconter tout ça avant de se remettre en route. Pour patienter, une petite photo et 3 videos plus ou moins récentes, qui n'attendaient qu'une bonne connexion internet pour être publiées. (Désolé Olivier, on va encore faire péter le serveur ... :D ) Y faut LlicaQuelques nouvelles vite fait depuis la mégapole de Llica (prononcer "Yica" en bon espagnol) et son (unique) café internet, juste en face de la mairie qui sert aussi d'hotel à 4 euros la chambre double. A près avoir vu 2000 véhicules le premier jour en partant de La Paz, on en a vu 20 au total les 9 jours suivants une fois que le goudron a disparu de sous nos roues. Les lamas, volcans (à 6500m), lacs et flammands roses ont avantageusement remplacé les bolides et compensés les mauvais traitements que les pistes ont infligées à nos vélos et nos fesses. Elles sont d'ailleurs encore imbibées de Bépanthène pour essayer de les cicatriser un peu avant de repartir. Llica est à 10km du Salar de Uyuni et, luxe incroyable dans ces contrées, a même un restaurant qui sert du poulet - frite - ketchup. ca change des "almuerzitos", "petit" repas du midi (tout a doit a un diminutif ici) qui est systématiquement servit avec du riz blanc presque immangeable. Si si, c'est possible. On se repose donc un peu pour pouvoir profiter à fond de ce qui va suivre. Demain on file à travers 80km de sel, on refait du stock de provisions à San Juan et on enchaine pour 10 jours dans la pampa et retrouver nos amis et ennemis préférés du moment : lamas, volcans, flamands et pistes défoncées. La prochaine fois on sera au Chili. Ca c'est si les nuages veulent bien s'en aller. C'est un comble, pour la première fois depuis 2 mois le ciel est couvert alors que c'est exactement maintenant qu'on aimerait avoir un bon gros soleil de plomb pour en prendre plein les yeux sur le sel ... Si les nuages restent là demain, nous aussi, on aime le poulet - frite. |