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¡ Adios Colombia !Le 29 avril 2012, nous repartons à 4 de Popayan avec Jen et Dave qui sont en voyage de noces. Originaires de Vancouver au Canada, ils ont traversé les USA et l'Amérique Centrale et sont maintenant en route pour Buenos Aires en Argentine. C'est un vrai plaisir de rouler à nouveau avec des cyclos, mais eux sont très légers et donc très, très rapides. Les paysages changent et les plaines de cannes à sucre d'il y a quelques jours ne sont plus qu'un lointain souvenir. Maintenant nous sommes vraiment dans les Andes, les montagnes sont superbes, mais qu'est-ce qu'il fait chaud ! On passe d'un petit 25° de ce matin à Popayan qui est située à 1800 mètres d'altitude, à un méchant 47° à El Bordo, quelques 1000 mètres plus bas. Mais vous vous en doutez, la chaleur ne durera pas, parce que forcément, la route remonte de plus belle... 1000m de dénivelé en moyenne par jour, comme la montée de l'Alpe d'Huez. Mais quelle route ! Les villages sont plus espacés les uns des autres, on voit des cactus et moins de champs cultivés, mais nous sommes sur un petit nuage, heureux de découvrir cette région de Colombie qui sera sans doute une de nos préférées. En fin d'après-midi, nos amis Canadiens décident de se prendre une chambre dans un hôtel de la bourgade que nous traversons, nous on préfère continuer et camper. Mais comme souvent en Colombie, nous aurons de la peine à trouver un terrain plat et non cloturé, alors on finira par planter la tente dans une aire touristique avec piscine, 12km plus loin. Un saut dans l'eau fraiche plus tard, il est déjà l'heure de nous mettre au lit. Nous sommes proche de l'equateur, et la nuit tombe vite par ici. 18h15 il fait noir, 20h30 c'est extinction des feux. Pour profiter un peu de la fraicheur et de plus de lumière, on décidera de se lever tôt le lendemain matin. Réveil à 5h30, départ vers 7h, ce rythme nous va bien. Nous retrouverons Jen et Dave à l'heure de notre deuxième petit-déjeuner et nous passerons une nouvelle journée à rouler ensemble. A l'heure de nous poser ce soir, une petite pluie fine nous accompagne. La chaleur de la journée et le dénivelé nous fatigue, on roule sur le petit plateau depuis quelques kilomètres et on ne dépasse pas les 5 km/h. Il n'y a plus de maisons depuis longtemps alors quand on voit un restaurant au loin on décide de faire une pause. Sous un auvent il y a déjà une tente de montée et un joyeux "Bonjour" nous accueil. Nous faisons la connaissance de Jean-Luc, retraité français qui réalise sont vieux rêve de faire Carracas (Vénézuela) - Ushuaia (Argentine). ca nous fait du bien de discuter en français, et nous sommes admiratifs de Jean-Luc qui en est à son deuxième essai. En effet, il y a un an déjà, il était au Vénézuela mais après seulement 150 km un accident l'a forcé à un retour en France. 9 mois plus tard, remis et plus motivé que jamais, il remet ça ! Nous partageons une belle soirée à 5 et espérons le recroiser sur la route. Les deux jours qui vont suivre nous ferons réaliser une nouvelle fois de la chance que nous avons de voyager à vélo. Ces deux jours à eux seuls seront synonymes de la réussite de notre tournée en Amérique du Sud. Les montagnes nous donnent le vertiges, les gens qui nous accueillent sont d'une gentillesse rare, nous avons la forme, les kilomètres défilent, les montées et les descentes aussi et nous réalisons que nous avons bien fait de faire tout ce chemin pour venir découvrir ce coin du monde. Nous demanderons l'autorisation pour camper les deux soirs. Parce que c'est difficile de trouver un coin tranquille, et parce que c'est beaucoup plus sûr, dans cette région du pays qui connait encore parfois des troubles avec la guerillas. Contrôle de police sur la route
Nous arriverons à Ipialès le 3 mai avant midi. Jen et Dave étant vraiment trop rapide pour nous, nous les avons laisser partir devant. Nous passerons une journée de pause ici en allant visiter l'église de Las Lajas et à manger des glaces sur la place du village. La Colombie aura été une belle surprise. Nous ne sommes pas prêt d'oublier le sourire des gens, leur gentillesse toujours sincère, les boulangeries, les poulets-frites et bien sur les montagnes. Mais c'est pour ça qu'on est là. De la montagne, on en redemande, et on va en avoir ! Prochaine étape, Quito, capitale de l'Equateur, après quelques montagnes russes entre 1500m et 3000 mètres d'altitude. Adios Colombia, et merci ! Commentaires (13)
Pour le (double) plaisir ...Alors vite fait pour rassurer tout le monde après les derniers évènements en Colombie : on est à Ipialès, à 6km de l'Equateur et TOUT VA BIEN !!! On s'est fait toute la route depuis Popayan, genre 5000m de dénivelé, mais les gens étaient toujours aussi sympas, nous laissaient camper chez eux et les paysages étaient tout simplement magnifiques. On en dit plus quand les photos seront passées de l'appareil à l'ordi. Mais en attendant, on s'octroie un jour de pause ici, on aime bien les colombiens et on ne sait pas ce qui nous attend 6km plus loin
Par contre, suite au dernier commentaire d'un certain Quentin à propos de cette inoubliable expérience, je ne résiste pas au plaisir de partager et commenter un article visible sur les sites de la BNP et de La Croix Extrait choisi : " ... Une organisation « sportive »
La charge de récolter les procurations à l’étranger incombe aux équipes des ambassades. Ce qui n’est pas sans poser problème lorsque l’on se trouve dans un pays de 2'700'000 km² comme le Kazakhstan et qu’il faut récupérer celles des Français résidant chez le voisin kirghize. « J’ai fait 600 kilomètres en une journée pour aller à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, récupérer des procurations », soupire Jeannick Blaise-Durand, consule adjointe à Almaty, l’ancienne capitale kazakhe. Et il vaut mieux ne pas manquer cette tournée consulaire, car seuls deux bureaux de vote, à Almaty et Astana, la capitale actuelle, seront mis en place au cœur de ces vastes steppes d’Asie centrale. « J’avais envoyé un mail à tous les membres de la communauté pour leur demander où ils souhaitaient que l’on organise le vote. Je n’ai reçu que deux réponses… », se désole-t-elle. ..." Immanquable ... Donc, si on en croit le journaliste qui l'a interviewée, Mme Blaise Durand a tout d'abord du mal à encaisser les 600km de route effectués dans la journée. Ceux qui font ça tous les jours pour gagner une misère pourraient lui répondre : "Mais ma ptite dame, vous êtes pas morte ? Vous êtes pas en prison pour la vie ? Alors c'est quoi vot' problème ? Vous vous êtes pas fait racketter à la frontière au moins ?" Elle se désole ensuite de n'avoir reçu que deux réponses à son email ! Pour ce point là, j'ai des informations de première main et je m'étonne même qu'elle ait reçu 2 réponses ! Suite à mon vague problème de racket, l'email et les 2 (deux) relances que j'avais adressés au consulat étaient restés sans réponse. Et lors de ma visite au consulat, Mme Blaise Durand en personne m'avait expliqué pourquoi : elle n'avait reçu aucun des 3 messages car : "les boites (ndlr : email) elles sont pleines alors c'est vraiment pas la peine de les utiliser ... (énervée)" !! Fin de mon analyse personnelle de ce bel article. A nouveau, si quelqu'un pense que mes propos tombe sous le coup de la loi contre les "outrages à agent public", ou autre, merci de m'en faire part, je corrigerai le tir au plus vite, dans la limite de mes moyens de communication. (mais d'ailleurs, existe-t-il une loi contre les "outrages PAR agent public" ?) Et pour finir, si quelqu'un a une expérience positive à partager à propos des services consulaires français à Almaty, je serai très heureux de la publier et d'annoncer enfin une amélioration de ce côté là. Aller, nous on va manger un "pollo - papas a la frances" (poulet rôti et frites). Anecdote : le poulet est parfois rôti depuis longtemps et il est donc recuit par friture avant d'être servi pour être sûr de tuer toutes les bactéries qui ont eu le temps de se développer ... Mais on aime quand même :D
PS de Lydie : Moi qui pensais en avoir terminé avec la thérapie "post-Jeannick" je peux tout reprendre à zéro ... Mince de mine, il tremble toujours autant en pensant à elle. Ingrédients pour une montéeAprès 3 nuits de repos à Armenia, on se réveille sous la pluie. Une fois n'est pas coutume, c'est Lydie qui insiste pour rester un jour de plus (qu'elle mettra à profit en en écrivant le dernier article). Un jour de repos de plus pour mon poignet, c'est pas mal non plus. Les anti-inflamatoires font leur effet, et la douleur diminue rapidement, même si ma main prend des tons successivements jaune, rouge et bleu. La tente est réparée mais le nettoyage des saccoches attendra, le style crado c'est pas mal en fait, ça va bien avec la chemise racommodée 4 fois. Bref le lendemain on repart presque en pleine forme et presque sous le soleil. On voulait aller voir Salento, un petit village réputé typique dans la montagne, une petite boucle de 60km. 30km et quelques collines plus tard, on rebrousse chemin alors que le but est en vue, à 9 km de là. Le temps gris et la la dernière vallée à traverser rendent le lieu beaucoup moins attrayant que prévu et ont raison de notre motivation initiale. Y'a des jours comme ça ... On rejoint alors la Panaméricaine pour filer au sud à travers la région du café où les "fincas", propriétés de campagne, souvent magnifiques, sont transformées en hôtels avec piscine pour accueillir les nombreux touristes colombiens. Malgré le café qui sèche à même la rue, on reste quand même un peu sur notre faim car on aura vu plus de bananiers que de plantations de café (mais pourtant les bananes nourrissent plus que le café non ??). 50km plus loin, fini le café, place à la canne à sucre sur 200km de plaine. Les conducteurs sont toujours sympas, une dame nous offre même nos consommations. Mais la route n'est pas très intéressante et on galère pour trouver à camper : les habitants sont très gentils, mais aucun ne veut avoir d'ennuis avec les compagnies de sécurités qui patrouillent la nuit pour surveiller les immenses plantations de canne et qui se demanderaient bien ce que fait une tente dans les parages. A 20h, dans la nuit noire, on finit à l'hôtel dans un petit bled dans une ambiance tendue après 122km. Le lendemain, on trace encore à travers le sucre, en compagnie des camions remplis de canne jusqu'à déborder et qui nous font des caries rien qu'avec leur odeur. Heureusement, ils roulent moins vite qu'en Australie ... A midi, on se dirige à nouveau vers la place centrale d'un de ces petits villages pour trouver un jus de fruit frais à 50 centimes, mais là des policiers en patrouille à moto nous arrêtent. Pas question d'aller plus loin tous seuls, ils nous escortent directement au poste, transformé en place forte. On comprend que c'est dangereux pour les touristes mais la raison nous échappe et on mangera donc notre pique nique dans la salle TV des flics. Au moment de repartir, le grand chef arrive et nous explique alors que cette ville, Punto Tejada, sert de citée dortoir pour les locaux à la peau sombre qui travaillent pour l'industrie de la canne à sucre. Et visiblement l'ambiance est pas géniale, surtout si tu as la peau blanche. Pas de problème pour nous, la patrouille nous escorte à nouveau 1km en dehors de la ville, le pouce toujours sur la gachette. Ambiance. Pas d'autre problème en vue, tous les autres bleds sont sûrs d'après le chef, les problèmes sont concentrés ici. On prend note. 30km plus loin la montée vers Popayan commence ; on prend quand même le temps de goûter le jus de canne local, pressé dans une machine presque toute en bois magnifique ; comme en asie, une demi mandarine pressée complète la boisson qui rafraichit toujours autant (c'est pas vraiment une mandarine puisque ça a la peau verte, mais je ne connais pas le nom local). Mais le soir arrive et dans un grand soulagement, on trouve un terrain de foot abandonné au milieu d'un village bienveillant qui nous laisse l'utiliser pour la nuit. Plat, pas de vent, jolie vue sur la montagne et des chevaux qui font le spectacle. Ca faisait longtemps que le camping sauvage n'avait pas été aussi facile et confortable ... Du café, des bananes et sucre, rien de tel pour avaler les 1500m de déniv sous une petite pluie rafraichissante. Bon, comme d'habitude quand on a un objectif pour la nuit, les derniers kilomètres sont interminables, surtout que là, les conducteurs sont beaucoup moins sympas. Mon majeur à repris du service pour la première fois en Colombie ; après 2 semaines, d'abstinence, c'est presque un record. Mais on trouve un hôtel sympa, des bons coins pour manger et la ville, toute de blanche vêtue (non, pas de neige malheureusement), a conservé son style colonial. On revoit aussi Jen et Dave, entrevus à Cartagène, et on va avec eux prendre un bain d'eau chaude sulfurisée dans des sources dans la montagne. Les 40°C des bassins nous feront oublier la pluie, par contre le trajet en bus et en jeep nous rappelera combien nous sommes devenus sensibles au mal des transport :( Et comme ça nous fait du bien de passer du temps avec des confrères, on repart demain avec eux en direction de l'Equateur. Ca nous change de notre routine, il faut s'adapter un peu, ça fait des nouvelles discussions, ça apporte du neuf de temps en temps ! 4 -5 jours de route et on en aura fini de la Colombie, on regrette presque de ne pas prendre plus de temps mais le sud nous appelle et la pluie nous fait un peu fuir ... Une ligne pas toute droite ...Il fait plus de 40° lorsque nous quittons le centre ville de Carthagène ; on a l'impression d'être dans un four et nous dégoulinons de sueur après avoir fait seulement 10km.
Mais pas d'inquiétude, nous aurons le temps de récupérer : le bus de 14h est plein, ainsi que celui de 15h30. Nous achetons donc des billets pour le premier bus disponible qui partira ce soir à 19h30. Plus de 5h à patienter dans la gare de bus, à regarder les gens arriver ou repartir. On prend notre mal en patience, mais nous ne sommes pas très rassurés de savoir que nous allons arriver à Bogota en pleine nuit. L'idée de devoir rouler dans la capitale, en plus de nuit, ne nous amuse pas du tout, mais nous n'avons pas tellement le choix ! 19h30. Comme à chaque fois lorsqu'on charge les bagages, le chauffeur refuse de prendre nos vélos. Manque de place, trop encombrants, trop sales, trop gris ... A chaque fois il trouve une excuse pour nous mettre la pression et nous faire payer le maximum. Cette fois en s'en sortira à 25'000 Pesos chacun, soit environ CHF 12.-. Les heures qui suivent sont confortables mais très longues. 24h à travers la campagne Colombienne que nous ne voulions pas faire en vélo, les montagnes plus au sud nous attirent et nous n'avons pas le temps de tout faire. Le bus est confortable, étonnamment peu bruyant (d'habitude il y a la TV à fond jusqu'à 2h du matin) mais difficile de dormir à cause de la clim'. Il doit faire 12° et même si nous avions prévu une veste, nous avons oublié nos bonnets ...
On nous avait dit que nous arriverions à Bogota vers 16h30 le lendemain, mais évidement il est presque 20h lorsque nous arrivons finalement dans la capitale. Une fois les vélos remontés, les bagages chargés et le GPS allumé, nous nous mettons en route pour les 10 km qui nous séparent de la maison de la famille de Vicente, le copain de ma soeur Cosette qui va nous accueillir. La route se passe pour finir pas trop mal, il y a pas mal de pistes cyclables, et même si comme partout dans le monde on perd du temps du fait des trottoirs et des voies sans issues, on gagne un peu en tranquillité. Après une douche chaude et une bonne nuit de sommeil, les deux jours qui vont suivre seront surtout dédiés à la réparation des vélos. Nous avions achetés des pièces en Nouvelle-Zélande mais certaines se sont révélées incompatibles (merci Shimano :( ), alors Eric n'a plus qu'à tout recommencer. Heureusement il y a quelques bons magasins de vélos, un peu loins certes, mais bien mieux fournis que dans beaucoup d'autres pays. Pour ce qui est de l'accueil, Cosette nous en avait dit beaucoup de bien, et on ne sera pas déçu. Ça sent bon la Suisse ! De la tresse pour notre petit-déjeuner, des sandwichs au gruyère, et même une fondue ! La grand-mère de Vicente est d'origine suisse et en bonne bernoise elle a inculqué les "valeurs" suisse à ses enfants. Nous aurons le plaisir d'avoir d'excellentes discussions le long de nos 5 jours ici, et ce fût un réel plaisir de faire leur connaissance ainsi que de pouvoir en apprendre un peu plus sur la Colombie pour la suite de notre séjour.
Nous ferons aussi la connaissance de Aline, une Jurassienne amie de la famille qui a enseigné pendant 3 ans à l'école suisse de Bogota, à 2 rues de la maison. Elle nous promènera dans la région et nous fera découvrir la ville de Zipaquira et sa fameuse cathédrale de sel. Mine se sel transformée en Cathédrale, elle peut accueillir 8400 personnes. Les lumières et l'ambiance mystique rendent l'endroit vraiment particulier. La mine est toujours en activité, et malgré les 40 tonnes de sel extraites chaque jour, il reste des réserves pour encore 500 ans.
On en profitera aussi pour visiter l'excellent musée de l'or. 4 étages de métal qui brille, un petit air de cité d'or ...
Le dimanche 15 avril, après ces quelques jours de repos et de dernières préparations, nous sommes prêts pour nous remettre en selle, après 37 jours sans avoir véritablement roulé !! Et nous avons bien fait de partir un dimanche, il y a moins de camions, et surtout, une partie de Bogota est fermée à la circulation pour laisser place... aux vélos !! C'est donc dans une ambiance "de vallonnière" (randonnée vélo mondialement célèbre vers Neuchâtel) que nous quittons la capitale, située à plus de 2600m d'altitude. Par contre, dans la banlieue ce sont les travaux, la pluie et la circulation qui nous accompagnent.
Bogota, c'est 8 millions d'habitants, autant que la Suisse, alors même si c'est plus calme le dimanche, il y a quand même beaucoup de monde sur les routes. La descente de 2000m tant espérée se fait un peu attendre, mais malgré ça, nous sommes content de voir la gentillesse des conducteurs. Aucune grosse frayeur, les gens au volant sont pressés, soit, mais ils respectent les cyclos ! Ça nous change ... Et puis 25km plus loin, au détour d'un virage on tombe sur la cascade de Tequendama et on ne peut pas s'empêcher de faire une pause arepas (galette de farine de maïs) et maïs grillé pour en profiter un peu plus longtemps. Même si la rivière sent bon les égouts (peut être à cause des inondations récentes dans Bogota), l'endroit est magnifique. On ne peut pas s'empêcher non plus de repenser au foin que fait parfois le département de tourisme Néo-zélandais pour le moindre truc. Cette cascade est de très loin largement plus belle que toutes celles que nous avons vu en NZ et elle nous fait dire encore une fois que que là bas, ils sont décidément très très forts en marketing touristique (Et qu'ils ne sortent pas assez de leurs îles!)
Cherchez la maison de 3 étages pour vous rendre compte de l'échelle ! Il est un peu plus de 17h ce premier soir de reprise et Eric se retrouve avec son pneu arrière crevé. C'est la poisse puisque sous nos latitude la nuit arrive tôt, et dans moins d'une heure il fera nuit. On répare en vitesse et s'en suit un village rempli d'hôtels ... et de camping. On demande le prix dans 2 d'entre eux, mais à presque CHF 15.- l'emplacement au bord de la route on espérait mieux. On continue donc notre chemin, avec les frontales et on finira pas avoir un coup de bol. On demande un coin d'herbe à un motard qui rentrait dans une "hacienda", une sorte de grande ferme. On sait que derrière les balustrades se cachent des jardins et donc un potentiel coin de camping. C'est gagné, et même plus que ça. Le motard s'appelle Benjamin et c'est un homme des plus sympa que nous ayons rencontrés. Il est en charge d'une quinzaine de villas appartenant à des citadins qui viennent ici une ou deux fois par mois, et en guise de coin d'herbe pour la tente, il nous laissera les clefs pour dormir dans l'une des villas ! La classe !
Le lendemain la descente continue, et la température augmente. Les deux jours qui suivront nous ferons réaliser que nous sommes bien proches de l'équateur. Il fait chaud, mais surtout, le temps est humide. Le soleil cogne et la reprise du vélo nous a mis à plat. Nous n'avions pas fait grand chose ces dernières semaines, et du coup on a mal au jambes, mal aux poignets et oui, on a aussi mal aux fesses ! Mais le jeu en vaut la chandelle. Les paysages sont magnifiques, des montagnes remplies de bananiers, de fleurs exotiques, de petites oiseaux jaunes, de papillons grands comme ma main, des mangues, des fruits de la passion, des oranges, des plantations de café et des gens sympas, surpris et heureux de voir des touristes ; ça nous rappelle la Serbie : les gens savent qu'ils ont une mauvaise image à l'étranger et ils essaient de donner bonne impression aux touristes.
Arrivés à Ibagué, les choses sérieuses commencent. Devant nous se trouve un col à plus de 3200m. A la frontière entre l'Equateur et la Colombie, la Cordillère des Andes se sépare en trois et nous nous trouvons dans la vallée de la Magdalena, entre la Cordillère Orientale, où se trouve Bogota, et la Cordillère Centrale, que nous devons franchir.
Après une nuit dans le jardin de fermiers, à dormir avec les poules et surtout avec le coq, on se promet qu'une fois à Armenia, de l'autre côté de la montagne on mangera un bon plat de "pollo" (du poulet rôti). On pourrait écrire un livre sur les nuits mouvementées qu'on a passé à essayer d'ignorer le bruit du coq, qui contrairement au dicton, ne chante pas au lever du soleil, mais gueule toute la nuit.
Le matin du 17 avril, nous commençons l'ascension du col de la Linea. Des milliers de camions nous accompagnent pendant les deux jours et demi que durera notre montée. Des milliers de camions et de voitures mais pas un seul ne nous aura fait peur, pas un. Ici, voir un camion de 52 tonnes qui ralenti dans une montée à 10% pour ne pas nous écraser, c'est la norme ; dans tous les autres pays qu'on a vu jusqu'à maintenant, ça s'appelle un miracle. Au bout d'une demi journée, on arrête de compter le nombre de pouces en l'air de la part des chauffeurs, on en a vu plus en 2 jours qu'en 2 ans (même si les serbes et les thais étaient aussi assez bons pour ça). Bref, c'est parfois dans une ambiance de Tour de France qu'on monte ce col ! La route sillonne une vallée, ça monte beaucoup et ça descend un peu et parfois un container "Hamburg Sud" nous double et on se demande alors si il était sur "notre" cargo en provenance de la Nouvelle-Zélande. La première nuit dans la montée se fait sous la tente, dans un champ d'un gardien d'une ferme. Au réveil, on réalise que la tente est dans un torrent et que les vélos ont chacun une crevaison :( Mais le soleil revient et on arrive à 1800m dans la petite ville de Cajamarca. On décide de se prendre une chambre à l'unique hôtel et vu son prix, CHF 10.-, on aura bien fait de ne pas se prendre la tête. On passe une très bonne soirée dans une ambiance de montagne, entre les salles de billards, les boulangeries et les marchands de poulet grillé. Il n'y a apparemment pas beaucoup de touristes qui transitent pas cette ville sans grand intérêt. Mais c'est ce qui fait son charme pour nous et la gentillesse des habitants nous donne le sourire. A chaque fois qu'on demande une direction ou un prix, les gens nous répondent aimablement et bien souvent doivent répéter plusieurs fois avant qu'on comprenne. "Con mucho gusto mi vida !" = "De rien ma belle !" "A la orden mi amor !" = "A ton service mon chéri !" Reste les "surtaxes pour touristes étrangers" quand on doit acheter quelque chose sans prix affiché, inévitables, mais toujours si difficilement compréhensibles quand on réfléchi à la moindre dépense depuis deux ans ... On prend sur nous et on se rassure à la boulangerie en faisant un bon stock pour 2 francs.
Plus que 23km avant le sommet en repartant de Cajarmaca. Le long de la route, beaucoup de mendiants qui font la "circulation" pour les camions dans les virages en épingles sans visibilité en échange d'une petite pièce. La pauvreté nous saute à nouveau aux yeux : beaucoup habitent dans de simples cabanes en bois au bord de cette route où la circulation ne cesse jamais, ils dévient le flux du ruisseau pour avoir "l'eau (polluée) courante" et offrent des services de lavage de camion, vendent des bananes ou du café au lait. Quelle misère, surtout à cette altitude où la pluie n'est jamais bien loin ...
Le 19 avril, on passe enfin ce fameux col à 3285m. La dernière fois qu'on était à cette altitude c'était il y a plus d'un an et demi, en Chine. On y arrive après 4h d'efforts, entre soleil, brouillard et pluie, mais l'émotion est bien là lorsqu'on voit le panneau "Alto de la linea" - Le haut de la Ligne.
Comme d'habitude après un col, on s'habille chaudement (il fait 7°C), on fait une petite photo et voilà, s'en est fini de cette première ascension de col Andin ! Et ça a bien failli être la première et la toute dernière ...
2 km plus tard, on descend tranquillement quand soudain je vois Eric tomber juste devant moi et glisser à plat ventre en compagnie de son vélo sur 5 mètres en plein milieu de la route ! Il me hurle de faire attention : il y a de l'huile sur la route ! Une vraie patinoire sur au moins 10 m de long !!! Presque aussi vite, je le vois se relever, ramasser son vélo et venir au bord s'asseoir sur le mur. On a les deux le coeur qui va à mille à l'heure en imaginant ce qui se serait passé si un de ces milliers camions arrivait en sens inverse ou nous suivait d'un peu trop près ... Mis à part son coude et son genou égratignés, c'est surtout son poignet droit qui a tapé très fort et qui lui fait de plus en plus mal, de minute en minute. Ça n'a pas l'air catastrophique, il peut encore le bouger mais l'hypothèse d'un retour anticipé nous trotte quand même dans la tête. Côté matériel, rien de grave : un rétro démonté, des sacoches souillées mais pas trouées, contrairement aux habits et surtout à la tente qui pour une fois séchait en dehors du sac et se retrouve maintenant avec 8 aérations supplémentaires ; pas top quand on voit les trombes d'eaux qui peuvent se déverser par moment :( Un peu de pommade, de cachets anti-inflammatoires et un bandage plus tard, nous voilà à essayer de descendre doucement vers la ville en vélo, avec seulement la main gauche et le frein avant pour Eric. Et nous n'avons en fait pas bien le choix car la circulation dans notre sens est quasi inexistante : on apprendra que la route a été coupée derrière nous juste en dessous du col à cause d'un accident il y a de ça plus de 3 heures. Nous ferons toute la descente sans un seul camion allant dans notre sens. 1500m plus bas nous voilà à Armenia ; il est 17h et on file à l'hôpital pour avoir le coeur net. Eric s'en va voir le docteur pendant que je garde les vélos dehors. 1h plus tard, il revient avec le sourire et un beau bandage tout neuf : tout va plutôt bien, rien de cassé, juste une inflammation des tendons due au choc et qui devrait se calmer avec 2-3 jours d'immobilisation. OUF !!!
Le plus long aura finalement été de faire corriger les papiers pour l'assurance : "Marron Villeurbanne" c'est une couleur d'yeux et un lieu de naissance pas un nom et un prénom ... Le monsieur n'avait pas les yeux en face des trous en lisant son passeport. Reste le plus gênant : un méchante douleur dans sa fesse gauche : l'infirmière ne maîtrisait visiblement pas encore tout à fait les injections d'anti-inflammatoires ... Mais encore une fois tout le monde a été d'une amabilité remarquable. A 19h, nous voilà dans un hôtel à 17'000 pesos la nuit (CHF 8.-) pour s'y reposer 2 jours. C'est pas cher, la petite dame de l'accueil est aussi super sympa, mais on se demande encore pourquoi on ne paie pas 15'000 comme les autres clients ... Armenia est une petite ville un peu bordélique sans attrait particulier si ce n'est les rues remplies des marchands ambulants de toutes sortes : piles, chaussures, lampes, mais surtout coco, mangues, goyaves, churros et empanadas (beignets de poulets, haricots rouges ou patate ou tout ensemble) et des minutes de téléphone. On adore ! Et comme promis, on s'est fait un coq, pardon, un poulet, en récompense de ce premier passage de col dans la Cordillère.
PS. Petite blague pour finir: ça ne s'invente pas: "Entreprise colombienne de drogues - Les meilleurs prix de coopérative"
PPS: "drogas" en français c'est peut-être plutôt des médicaments ... C'est quoi le texte ?On reprend les mauvaises habitudes : un petit mot vite fait avant de repartirde Bogota. Un peu de mécanique de vélo (oui, encore .... :( ), un peu de visites touristiques et beaucoup de pluie, beaucoup de discussions très intéressantes avec nos hôtes qui nous ont même gâtés avec une fondue pour notre dernier jour ! Merci beaucoup à eux ! Et voilà, nos 4 jours à Bogota sont déjà passés ; mais comme la ville est quand même à 2600m d'altitude, le programme du jour ne s'annonce pas trop difficile avec 2000m de dénivelé négatif et 20°C de plus. Mais évidement, ici c'est déjà les Andes alors demain, c'est 2500m positif. C'est parti pour un grand huit cycliste de quelques mois ...
"C'est quoi le texte ? - aahh - aahh ?? - AAAAAHHHHHHHHHH !!!!!!!! " Acclimatation caraïbesqueBuenas ! 4 jours que nous sommes revenus sur la terre ferme. 4 jours pour se réacclimater au ... climat et aux standards de vie "routard". Lire : se réhabituer à l'ambiance du quartier à touriste (là où on trouve à se loger pas cher), qui est la même à peu près partout dans le monde, se réhabituer à faire rentrer nos 10 sacoches dans des chambres à peine plus grande que le lit, se réhabituer à dormir avec des boules quiès pour ne pas trop subir le bruit du ventilateur et le rythme de vie décalé de la majorité des autres "routards" (ou bien c'est nous qui sommes décalés à nous lever avant 10h ??), se réhabituer à se faire à manger et donc à manger du riz et des pâtes. Pour ce qui est de la Colombie, on doit dire qu'on ne s'attendait pas à ça : le centre de Cartagène est tout beau, tout propre, avec des beaux bâtiments coloniaux, une jolie enceinte fortifiée, avec plein de touristes colombien (c'est la semaine sainte, donc les vacances et visiblement ils adorent cette région) et plein de touristes comme nous aussi. Ce qui fait que c'est aussi beaucoup plus cher que prévu et ça c'est pas vraiment une bonne nouvelle. Ah oui, on a aussi vu plus de policiers en 4 jours qu'en 2 ans réunis, mais c'est probablement à cause du "Congrès des Amériques" à partir du 14 avril, qui regroupera tous les chefs d'état du continent américain, du Canada au Chili. Ca c'était pour le centre ville. Quand on en sort c'est une autre histoire. Pour le fun, on s'est fait un aller-retour de 20 km à la gare de bus pour anticiper un peu (on y reviendra) et là, fini le calme et volupté, c'est retour au chaos. Au delà de 3 km du centre ville, les routes sont dans le pire état qu'on ait jamais vu, des trous de 10 cm de profond cotoient une chaussée en béton brut de chez brut pas terrible pour un vélo sans suspension ... Pour ce qui est du code de la route, on en revient aux bonnes habitudes de la conduite à l'oreille, on écoute les klaxons, on suit le flot et tout va bien. Passé cette frontière des 3 km, fini aussi les jolis centres commerciaux Carrefour, on retrouve les petits marchés sympathiques dont l'odeur se rapproche étrangement de celle d'une décharge. Il y a aussi les charettes avec les chevaux, mais les touristes sont remplacés par du bric et broc et les chevaux sont un peu mois propres et fringuants ... Tout en contraste donc. Par contre les gens sont jusqu'à maintenant plutôt sympathiques, souriants et assez tolérants avec notre espagnol qui tire encore un peu sur l'anglais. C'est assez marrant car pour la première fois de ce voyage, la langue par défaut pour se saluer entre touristes est bien l'espagnol et plus l'anglais. L'immense majorité des touristes rencontrés sont depuis plusieurs semaines ou mois en Amérique centrale ou du sud et n'utilisent plus que l'espagnol ou presque. C'est très bien comme ça, pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression que mes 8 ans d'études d'espagnol me servent à quelque chose :) Maria Dolorès Pirès Dominguez, si tu me lis ... (blague privée pour mes ex-collègues du lycée). Bon il y a toujours quelques malins qui essaient de profiter de notre couleur de peau (on est à nouveau un peu clairs par rapport à la moyenne) mais on devrait arriver à s'en sortir. Aujourd'hui on se remet sur la route, on retourne à la gare routière donc, pour prendre un bus à destination de Bogota. Un bus oui, car ces 800km de presque plaine nous prendraient au moins 2 semaines et qu'on préfère passer du temps dans la montagne. 20h de route au programme, si toute fois on arrive à passer l'épreuve de la négociation du prix pour les vélo et du chargement sans rien casser. Jamais un moment de plaisir pour nous, mais en prévision on s'est bien relaxés à la plage hier après avoir dégusté quelques croissants (ça a du bon la colonisation) et quelques fruits tropicaux.
PS pour le petit Rémy A. : ton email ne marche visiblement plus ... fait nous signe quand tu lis ça ! |