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MagellanLa pause à Puerto Natales se prolonge. La flemme de tout remballer au petit matin, la neige qui tombe dehors, le poele qui ronrone dans la cuisine, il ne nous en faut pas beaucoup pour rempiler pour une nuit supplémentaire dans notre petite auberge. L'après-midi la neige a déjà fondu, on va se promener un moment au bord de la mer. Les montagnes au loin, le soleil qui fait son timide et les oies sur la berge.
Le vendredi 9 novembre on se motive, nous sommes si près du but pas question de lézarder ici plus longtemps. En plus la route est globalement en direction de l'est, on devrait avoir le vent dans le dos. Quelques kilomètres pénibles quand même puisque les bourrasques nous prennent de côté et on a de la peine à suivre la ligne blanche. 100km avalés tout de même dans l'après-midi qui dure ici jusqu'à 19h, un arc-en-ciel, une maison abandonnée et une nuit de plus à l'abri.
Le lendemain on recommence. Lorsque le vent forci on roule même à gauche, les bourrasques nous projetant ainsi dans l'herbe et pas au milieu de la route. Une première depuis un bon mois, on rencontre même des cyclos. Partis d'Ushuaia on discute avec Shawn dans la matinée, suivit par Menno et Marije juste après notre casse-croûte. L'après-midi est identique mais avec plus de trafic routier ce qui nous "oblige" par sécurité à rouler sur la bande de côté non goudronnée.
Des cailloux, un coup de fatigue, le vent qui ne faibli pas et je me retrouve par terre. Rien de cassé mais une vilaine douleur à la cheville. Si près du but on imagine déjà devoir renoncer. 6km plus loin on arrive en boitillant à un poste de contrôle de police routière. Une nuit au chaud, du pain frais et tous ces hommes aux petits soins rien que pour moi, on repart revigorés le lendemain matin pour arriver presque aussitôt à Punta Arenas.
La vue du détroit de Magellan nous redonne de l'espoir. On s'imagine voir déboucher au loin les voiles du mythique explorateur du début du 16e siècle... L'absence d'un ferry demain nous oblige au repos dans une auberge cette fois bien remplie. Un tour au musée et dans zone hors taxe de la ville, demain si tout va bien on quittera officiellement le continent américain pour entrer dans la dernière étape de notre voyage : La terre de feu !
Commentaires (16)
Roadbook Paso MayerHow to get from Chile to Argentina through Paso Mayer with a bicycle. At Villa O'Higgins (Chile), the Carretera Austral stops and there is no road to go further south. The standard way for cyclist is to cross the lakes and ride to El Chalten (Argentina), but the boats service only runs during high season, from begining of november to april roughly and is bit expansive, about 100US$ as for 2011. So if you get to Villa O'Higgins when there is no boat service or if the price is a problem for you, the closest other option to go to Argentina is Paso Mayer. The following pdf file sums up what we remembered from our crossing, with the help of Ian and Andre that crossed there about a month before us. For those using a GPS, the .gpx file of our crossing is here : If you think this roadbook is missing important things or if conditions were different when you went there, please write a comment here or send us an email to the address given in the pdf file. Hope it helps.
Un bout avant l'autreJe viens de relire le dernier article et je suis en train de me demander si ça sert vraiment à quelque chose d'en écrire un nouveau ; le dernier résume aussi bien les 10 derniers jours de vélo que le dernier mois. On repart de Coyahique avec le plein de réserves ; le sud de la carretera Australe n'est toujours pas réputée pour ses supermarchés. On a le droit à 90km de goudron puis 400 de piste plus ou moins bonne. Et on enchaine comme auparavant les conducteurs sympa et ceux qui devraient moisir en prison, les montées, les descentes, les lacs, les montagnes parfois enneigées, les condors, les galères pour trouver à camper à cause des barrières mais aussi les coins camping de rêve avec du pain au feu de bois au menu. Des photos valent mieux que trop de mots :
Le bout de la route avant le bout du continent On finit tout de même les 2 derniers jours sous la pluie et la grisaille, mais on serait bien bête de se plaindre. 3 jours de pluie depuis 1 mois, on doit pas être loin d'un record, surtout si on ajoute un vent presque toujours dans le dos et d'une force par moment inimaginable : les montées à 15% se transforment en petit faux plat et même à 25km/h, la gore-tex est encore plaquée dans le dos. Reste juste l'état de la piste pour nous ralentir. La Patagonie c'est presque trop facile comme ça. Bon, j'ai bien dit "presque". Après 9 jours de vie sauvage sans presque parler à personne, on arrive un peu fatigués à Villa O'Higgins après plus de 500km et 1'000m de dénivelé par jour en moyenne. Ici finit la Carretra Australe. Ici s'interrompt le réseau routier chilien, pour ne reprendre que 300km plus au sud, la faute aux montagnes et innombrables glaciers (les 2 champs de glace de la région constituent la plus grande étendue glaciaire de la planète si on met de côté les régions polaires). Intermède social Et vu que ce n'est toujours pas l'heure du rush touristique, le village est bien vide et on attérit à l'auberge d'"El Mosco" (le moustique), qui se transformera dans quelques semaines en véritable repère de cyclo-touristes. La Marcella, la propriétaire, (oui, ici c'est la campagne, son mari c'est LE Jorge) nous montre fièrement son livre de compte de l'année dernière avec presque 50% de cyclistes : 400 pour une saison de 5 mois, on a un peu de mal à l'imaginer, tant l'ambiance est calme en ce moment. On comprend mieux pourquoi tous les coins de camping sauvage qu'on a vus ou fréquentés ces dernières semaines ont des restes de feux de bois. Mais aujourd'hui, on est les premiers clients du cru 2012-2013, les deuxièmes tous confondus ; l'auberge est sortie de son hibernation il y a seulement 15 jours et la température intérieure s'en ressent un peu. Une amie à la Marcella, la Fili, est venue l'aider cette année et une touriste française reviendra aussi travailler ici dans quelques semaines. Tous des gens de l'extérieur car c'est d'après elle difficile de trouver des locaux motivés. Le village n'a été connecté à la route qu'en 1999 et les années Pinochet ont visiblement laissé des traces ici. Les locaux se sont contentés pendant des années de probablement très peu ; un peu de travail aux champs, quelques subventions pour les motiver à "peupler" le pays et imposer un peu la frontière avec l'Argentine (qui fait encore débat aujourd'hui !) et ... pas grand chose d'autre puisque les seuls connexions étaient le petit aérodrome et un débarcadère à des heures de bateau d'une ville. Et je peux comprendre que ce genre de vie ne soit pas vraiment en phase avec le buzz touristique des backpackers et des clients des "éco-lodges" qui poussent presque comme des champignons en ce moment (celui d'en face est arrivé en kit, même le bois, alors que c'est une des activité principale dans le coin ; ça ne plait pas trop à la Marcella). Nous ça nous fait du bien de discuter un peu et on en profite pour éclaircir quelques interrogations collectées en route autour d'un verre de vin gracieusement offert par la Fili, contente elle aussi de voir enfin du monde. D'abord, les élections communales. Dimanche, chaque commune change son conseil et son maire ("l'alcalde", ça rappelle Zorro :) ) et c'est tout simplement impossible d'oublier. Chaque village, même minuscule, est placardé d'affiches standardisées mettant plus ou moins bien en valeur le candidat. Une débauche de moyen pour une foultitude de candidats. La Fili nous explique la situation à Villa O'Higgins : 500 résidents, 700 inscrits sur les listes (elle ne comprend pas non plus comment c'est possible), 4 candidats au poste de maire, 25 candidats pour les 4 postes de conseillers. Dans mes souvenirs, en France et en Suisse, les gens se font supplier pour bien vouloir se présenter, ici non. Le poste est trop bon, un peu pour les sous et encore plus pour les petits arrangements. D'ailleurs, comme par magie, les routes du village sont en rénovation depuis quelques mois, juste avant la campagne. Le maire sortant se représente. Il a été a bonne école, il y a 2 ans, alors que la partie sud de la Carretera Australe était presque impraticable depuis des mois, elle a subitement été totalement rénovée pour éviter un tassement de vertèbres au Président Piñera en déplacement par là quelques semaines plus tard. Mais bon, ça reste bon enfant et productif, on est encore loin de Raphaël et Evo, les présidents équatoriens et boliviens à côté de qui Sarkozy serait passé pour quelqu'un de discret et réservé.
Patagonia sin represas ! Deuxième sujet chaud de la région, les barrages et une belle bataille de panneaux de propagande : Notre belle Patagonie. Quel sauvage ferait ça ? Hidroaysen le ferait. (sous entendu : construire des barrages et des lignes électriques au milieu des jolis paysages). Patagonie sans barrrages. HidroAysen - Notre porte est ouverte, le dialogue aussi Hidroaysen est un consortium d'entreprises qui veut soit disant aider le Chili a sortir d'une soit disant crise énergétique en construisant 5 barrages au milieu des rivières, lacs, et glaciers de la Patagonie Chilienne. Honnêtement, je n'en sais pas bien plus que ça. Mais Fili nous explique quand même que par ici, personne ne veut de ça. Eux ils ont leur petite ligne électrique qui leur suffit et ils n'ont pas besoin des GigaWatts des barrages. Les mines oui. Mais les mines elles sont à plus de 3'000km de là, tout au nord du Chili et ça fait un paquet de pylones et d'expropriations en vue, sans compter que les touristes ne viennent pas en Patagonie pour prendre en photos des lignes à haute tension. Alors dans la région ça ne fait pas rêver grand monde et ils sont un paquet à se mobiliser contre le projet ... Nul doute que beaucoup de choses vont changer par là si le projet est validé. Le traffic va légèrement augmenté ... Et à l'autre bout de la ligne en projet, c'est presque le même histoire. Les mines font rarement l'unanimité et chaque nouveau projet est combattu autant que possible par les locaux pour éviter les pollutions. Tout ça pour sortir toujours plus d'or dont je comprend de moins en moins l'intérêt. Un peu moins polémique, sur nos vélos on s'est quand même sentis bien loins de tout dans cette région et on se disait qu'il ne faudrait pas qu'on fasse de trop grosse cascade en vélo. Effectivement, à Villa O'Higgins, pas de médecin, une auxillière de santé sur place et une infirmière qui passe une fois par mois, au mieux. Le bus vient 2 fois par semaine, idem pour le petit avion qui attérit le lundi et le jeudi, si il n'y a pas trop de vent. Celui d'hier a été annulé.Le premier dentiste est à Cochrane, 250km, presque 5 heures de route et les femmes doivent aller à Coyahique, 500km, 9h de route (et 2 bateaux par jour pour traverser le canal) pour attendre leur accouchement plusieurs semaines avant le terme, dans une maison communale surnommée "la maison des fermières". Une échographie ? C'est quoi ça ? Voilà, notre intermède de vie en société touche à sa fin. Les gore tex recousues, les sacs de couchage aussi, les chaussures sont recollées et on a même dû réparer notre sac de nourriture qu'une souris affamée a attaqué dans notre tente (d'habitude on le met en hauteur, là on avait oublité et on a dû se relever dans la nuit tellement la souris faisait du bruit). Mais on se rassure toujours avec la même rengaine : "Ca tiendra bien encore 2'000 km ?!" Et comme ce n'est pas encore l'été, le bateau qui prolonge la route vers le sud et l'Argentine reste encore à quai pour quelques semaines et nous oblige à un petit détour. Retour 6km au nord puis 50km à l'est en direction du paso Mayer. La route s'arrête là-bas aussi sur 15km. Mais certains cyclos s'en sont déjà sortis à travers champs et une fois retrouvé le chemin, le premier village qui n'est qu'à 500km. Alors on a chargé les vélos de réserves et on file, en espérant que la neige tombée hier sur les hauteurs ait un peu fondue. Lydie m'a coupé les cheveux en prévision, c'est toujours ça de moins à porter. Bizarrement elle n'a pas voulue que je l'allège un peu elle aussi. Carretera AustraleNous repartons raisonablement bien reposés de El Bolson, en Argentine. Nous avons pu profiter de la cuisine, du délicieux petit-déjeuner inclus de notre cabana, sorte de petit appartement au fond d'un jardin. (La région en est remplie, à croire que tout le monde s'est donné le mot et veux sa part du gâteau touristique qui atteint son pic normalement aux mois de décembre-janvier et février.) Nous sommes hors saison, les prix sont à la baisse, les lieux pratiquement vides et les propriétaires aux petits soins. De la petite ville de El Bolson nous ne visiterons donc que le quartier entre notre QG et le supermarché. Il y a pourtant beaucoup de marches ou autres activités à faire dans le coin, mais nous on est dehors 24h/24 quand on roule, alors quand on arrive dans un endroit civilisé c'est pour se reposer. Ou essayer, comme indiqué plutôt, puisque les Argentins apparemment aiment autant les chiens que leurs voisins Chiliens. Chaque maison semble en avoir 4 ou 5, et ces espèces de bestiaux on les mêmes horaires que leurs maîtres. Ici, on soupe (ou on dîne) vers 22h, et c'est à ce moment là et pour une bonne partie de la nuit que les clébards de toute la ville s'aboient dessus jusqu'à l'agonie... On se réveille le matin avec de petits yeux, les chiens eux vont se coucher... Pas grave, on fera la sieste ! Premier jour du mois d'octobre, nous reprenons donc la route en direction du sud. Le ciel est gris, la route un peu vallonnée mais on a le vent dans le dos. Moins de barbelés qu'au Chili, on se trouve tous les soirs un chouette coin pour camper. On quitte la route nationale 40 un peu trop encombrée à notre goût et on fait le détour par un parc national. Et là encore on a du bol, on parle un moment avec le gardien qui a des soucis de Didymo comme en Nouvelle-Zélande; il nous indique sur une carte les 3 ou 4 campings où nous pourrons camper gratos ce soir et puisqu'on est hors saison, il n'y a pas de frais d'entrée à payer. Hop là, CHF 20.- / 15€ d'économisés ! La route du parc est beaucoup plus tranquille et nous ne croiserons pas beaucoup de monde mais le ciel est menaçant. Nous arrivons vers 18h au bien nommé camping gratuit "El Frances" (Le Français) et nous passerons la soirée et la nuit avec pour seule compagnie le bruit des vagues et un couple de canard. Quelques gouttes lorsqu'on se met au lit, puis la pluie qui ne s'arrête pas jusqu'au matin. Une accalmie pour notre petit-déjeuner puis ça reprend de plus belle et ça ne semble plus vouloir s'arrêter. On réfléchi et on relativise, la dernière fois qu'on a du rouler sous la pluie, ça devait être en Équateur, alors on se dit qu'on a quand même du bol. La règle officieuse étant qu'on a le droit de râler et de se plaindre après 3 jours. Le capuchon bien fermé, les gants dans la gore-tex (qui n'est plus tellement étanches après tous ces mois sur la route) on roule sans grand enthousiasme il est vrai, jusqu'à trouver un petit village et un coin à l'abri pour allumer le réchaud. Un bon chocolat chaud, une omelette et c'est reparti mouillés pareil, la pluie ne s'étant pas calmée. Le soir le baromètre remonte, on mange même dehors. On se relève tout les deux pendant la nuit pour aller au petit coin, la tente est recouverte d'une couche de glace ainsi que nos gants et pulls qui étaient pendus dans l'entrée. Humidité et nuit fraîche ne font pas bon ménage, mais le ciel est clair et au dessus de nos têtes on ne voit que des étoiles. Un peu de nuages le matin, le moral est au beau fixe contrairement au dos de Eric qui le fait souffrir. Nerf déplacé ou faux mouvement on ne sait pas, toujours est-il qu'il arrive plus ou moins à pédaler mais impossible de faire d'autres mouvements. On décide de faire les 10km qui nous séparent du village de Trevelin et de s'y poser quelques jours. C'est ça ou prendre le risque que ça s’aggrave, à 2 mois de la fin de notre voyage ce serait vraiment trop bête de tout chambouler maintenant. Arrivés en ville sous le soleil, on se trouve une auberge de jeunesse sympa où nous pourrons à loisir nous reposer, faire sécher nos affaires et utiliser la cuisine. Le lendemain ça ne va toujours pas mieux, mais la frustration d'être coincé là alors qu'on a envie d'avancer est la plus forte et on repart en direction du Chili en début d'après-midi. La piste devient mauvaise et secoue beaucoup nos vélos, mais par miracle les bosses décoincent le dos d'Eric. La douleur est partie comme elle est venue, d'un coup et sans vraiment en connaître les raisons. On se pose sur une aire de camping gratuite (en tout cas en cette saison) à 200m du poste frontière. Ce soir, c'est pain sur le feu et à nouveau une nuit tranquille au bord d'une rivière. Le lendemain on se présente aux douaniers Argentins les yeux encore un peu endormis, 100m de plus et nous sommes à nouveau au Chili. Petit-déjeuner sur la place vide de Futaleufu, quelques courses pour tenir jusqu'à demain et après 80km nous rejoignons la route numéro 7, plus connue sous le nom de Carretera Australe. La route n'est pas goudronnée, mais nous roulons bien, les gens nous saluent ou nous font des pouces en l'air, on traverse des forêts, on longe des rivières et on traverse beaucoup de ponts. Dommage que les quelques conducteurs que nous voyons chaque jour se prennent pour des pilotes du Dakar. Les mêmes qui nous encourageait sur le pas de porte du magasin il y a une heure nous double avec leur beau 4x4 tout neuf à 100km/h en faisant projeter des pierres sur nous et nos vélos. Pas stupides mais vraiment inconscients, c'est rageant !! Les jours et les kilomètres défilent. On adore rouler par ici même si on doit avouer que les paysages sont un peu toujours pareils et que ça en devient lassant. Le temps est gris depuis une semaine, ça n'aide sûrement pas à s'émerveiller devant chaque trou d'eau. Mais il faut bien avouer que l'ambiance dans ce coin du monde est vraiment particulière. Un village tout les 60 ou 80km et au milieu plein de vide. Et quand sur notre carte il y a un village annoncé on tombe parfois sur un petit groupement de maisons. Deux fermes, des poules, des vaches, des cochons, des moutons, des chevaux, des chèvres, tout ça en petites tailles aussi. C'est le printemps et certains nouveaux-nés sont tellement frais qu'ils tiennent à peine debout. Les coins camping s'enchaînent et se ressemblent. A 17h on commence à être attentif à un éventuel bout d'herbe où nous pourrions planter la tente. L'attente n'est jamais très longue, un ruisseau ou une cascade et la vue sur les montagnes. Et vu le temps qu'on passe à chaque fois sur « nos » coins il vaut mieux qu'on s'y sente bien et en sécurité puisqu'on n'y repart souvent que 14h plus tard ! Les soirées sont longues, nous sommes au printemps et chaque jour nous avons droit à un peu plus de lumière. Pour le moment, le soleil se lève vers 6h30 et ne se couche qu'à 20h30. Il faudra vraiment qu'on trouve une technique pour avoir nos heures de sommeil, d'après notre GPS, vers Ushuaïa vers fin novembre il fera jour de ... 4h30 à 23h ! Une fois par jour en moyenne on retrouve quand même la civilisation. Une boulangerie, une petite épicerie pour faire le plein de pâtes, de riz ou de polenta, des tomates ou des carottes et quelques biscuits et c'est reparti. Les Chiliens par ici sont courtois mais discrets, nos échanges se limitent souvent des formalités lors de nos achats, mais c'est en partie cette ambiance particulière de bout du monde qui rend cette Carretera Australe si spéciale. Le 10 octobre on se paie l'entrée du Parc National de Queulat (CHF 7.- / 5€ quand même !) ;) pour aller voir de plus près le glacier Ventisquero. La ballade est sympa, le glacier craque au loin et la vue magnifique 1h de marche plus tard. Le lendemain on retrouve le goudron et on file sur Coyhaique avec un vent toujours aussi clément avec nous et qui nous pousse dans les montées. Le soleil joue à cache-cache et nous laisse apercevoir les sommets enneigés des montagnes. Une dernière montée et nous voyons LA ville au loin. 1h plus tard on trouve le bon plan du jour, petit appartement chez une grand-mère attentionnée, une machine à laver et un four pour les 3 jours de repos qui vont suivre. On prend comme d'habitude le temps de trier nos photos, de mettre à jour le site, de raccommoder un pantalon qui se fait vieux et de graisser des roulements plus tout jeunes non plus et puisque c'est samedi on se paie même un bon resto. Y a pas a dire, un bon steak ça fait quand même toujours du bien! On calcule aussi plus précisément ce qu'il nous reste à faire avant Ushuaïa. 1600km au bas mot, c'est peu et beaucoup en même temps. Il nous reste 6 semaines si on veut pouvoir remonter en bus jusqu'à Buenos Aires l'esprit tranquille. Assez de bla-bla, on est à la bourre, alors en selle ! PS: Pas assez de place pour répondre à certaines de vos questions très pertinentes alors on a complété notre billet sur les questions-réponses ... A lire ici Et sinon, vous rentrez quand ?Nous quittons la petite ville de Los Andes après avoir bien profité de l'hospitalité de la Casa de Ciclistas de Eric Savard et en ayant essayé de calmer nos accès de boulimie. Sortir de la Bolivie et de ses restrictions alimentaire nous aura fait nous ruer sur à peu près tout ce qui se mange et dans une quantité non avouable ici. Encore un de ces coins où on serait bien restés plus longtemps mais voilà, le sud nous attend et c'est bientôt le printemps. Nous avons eu droit à notre journée de ski, maintenant il faut se remettre en route. 80km sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute (seule route!) qui mène à Santiago, un peu de trafic mais surtout pratiquement dès l'entrée de la ville, une jolie piste cyclable qui nous mènera directement à la station de bus. C'est la fin des vacances pour les Chiliens, nous aurons donc droit à un bus quasiment vide et une réduction de plus de 50% pour nos billets (par contre pas de promo pour les vélos, on aurait eu meilleur compte d'acheter un ticket pour eux aussi...) Quelques heures d'attente dans la capitale et nous sommes en route avec un bus de nuit en direction de Temuco, quelques 676 km plus au sud. Le jour se lève à peine lorsque nous arrivons en ville... Du brouillard et des gouttes qui viennent s’écraser contre la vitre, on est un peu dépité. Malgré toutes nos préparations psychologiques comme quoi le temps clair et sec de l'Altiplano était bien fini, c'est un peu dur de retrouver un temps froid et humide. Mais aujourd'hui c'est notre jour de chance, le sud à décider de nous accueillir en douceur et le temps de boire un café et de se rendre au centre, le brouillard à disparu laissant place au soleil. La suite ressemblera à une belle semaine de vacances... Du brouillard le matin, grand soleil l'après-midi ! On se ballade au milieu des champs, de villages en villages nous redécouvrons une atmosphère pas bien différente de notre vieille Europe. Nous sommes tout émerveillés de revoir des arbres, de l'herbe verte bien grasse pour camper (bien humide aussi!), des vaches dans les champs, des WC propre et avec du papier (!), des gamins qui jouent dans les parcs, des voitures neuves et de marque française et les prix du supermarché qui ont plus que triplé par rapport aux « tiendas » du Pérou ou de Bolivie... On claque en une seule fois ce qu'on a peiné à dépenser en un mois en Bolivie... C'est le jeu, on ne peut pas avoir du choix et du nutella et payer 3 fois rien ! La route goudronnée se transforme en piste par endroits mais facile à rouler, plus question de pousser les vélos dans le sable ! Le volcan Villarica au loin nous montre le chemin pour l'Argentine. Parce que depuis là, nous allons zigzaguer entre les deux pays jusqu'à notre destination finale : La Terre de Feu et Ushuaïa. Un ferry et un tampon nous voilà sur le sol argentin. Mis à part l'accent et la vitesse à laquelle parle les gens par ici, la monnaie et la couleur des plaques d'immatriculation, la vie n'est pas bien différente qu'au Chili. Ici aussi il a du WIFI gratuit sur les places de village, et ici aussi on mange un pique-nique à midi puisque les menus du jour sont redevenus trop cher pour notre budget. Mais ça nous va bien, ça nous manquait de grignoter un sandwich à l'ombre et de faire un peu clochard. C'est toujours amusant de voir que suivant les pays nous sommes tantôt de riches touristes, tantôt presque des sans-abri. Depuis la petite ville de San Martin de Los Andes, nous roulons entre lacs et montagnes, chaque virage nous fait découvrir un nouveau sommet enneigé et nous campons au bord de l'eau ou dans la forêt. Le soleil fait place à la pluie, le vent est parfois dans le dos, souvent de face. Nous ne comptons plus le nombre de lacs que nous longeons. Tantôt bleus, tantôt noirs à cause des nuages, l'eau des rivières est incroyablement claire et la vie sauvage toute proche. Nous avons le droit à beaucoup de pouces en l'air et d'encouragement de la part des argentins, quelques doigts du milieu aussi et des conducteurs stupides et dangereux, mais malgré cela nous sommes sur un petit nuage puisque nous venons d'entrer en Patagonie. Et sinon, vous rentrez quand ? Depuis que nous avions pris la décision de continuer notre voyage en Amérique du Sud, nous nous étions toujours dis que si nous poursuivions le voyage, c'était avec un nouvel objectif et une date de retour. L'objectif, c'était facile. La route des Andes et la Patagonie sont des endroits mythique et très courus pour les cyclos. Pour nous, le chemin était tout tracé. Si nous allions en Amérique du Sud, nous mettrions le cap au sud et le point final serait Ushuaïa. Pas pour la ville en elle même que l'on imagine pareille aux autres, mais pour tout ce qu'il y a au milieu et pour conclure notre tour en vélo au bout du monde. Pour la date de retour, c'est plus compliqué ! Notre expérience en bateau pour faire le trajet depuis la Nouvelle-Zélande nous a enchanté. Ce moyen de transport nous a parfaitement convenu puisqu'il est pratiquement sans contrainte lorsqu'on voyage à vélo avec un gros surplus de bagages, qu'il nous a permis de nous reposer, de faire un tri dans nos photos et dans nos vidéos, d'apprendre un peu l'espagnol et surtout de nous préparer en douceur à une nouvelle étape de notre voyage. Pour nous il était donc évident que le retour en Europe se ferait sur le même modèle. Dès notre arrivée sur le sol colombien nous avons donc commencé les démarches pour réserver un passage sur l'Atlantique. Jusqu'en mai, tout suivait son cours normal et on autorisait même la compagnie Grimaldi (la moins chère pour ce trajet) à nous débiter un acompte pour une cabine au départ de Buenos Aires, en Argentine. Mais en juin, les mesures protectionnistes de l'Argentine ont finit par se répercuter sur le trafic maritime : de 1 bateau par semaine, le trafic est passé à 2 par mois --> toutes les réservations se sont annulées pour la fin d'année. Finalement un nouveau planning a enfin été validé à partir de Montevideo en Uruguay (car c'est visiblement devenu un peu la panique dans les ports Argentins ...). Tout cela reste donc un peu aléatoire, la date exacte et le lieu de départ vont probablement encore changer un peu, mais nos nerfs se sentent tout de même un peu mieux maintenant. De là, il nous faudra entre 25 et 35 jours pour traverser l'atlantique, selon le temps passé dans les ports brésiliens, à Dakar, en Angleterre et en Allemagne, et aussi selon la force de la houle hivernale. Ça, ça serait vraiment dommage, le mal de mer n'aide sûrement pas à digérer un repas de Noël ... C'est donc vers début janvier 2013 que nous devrions finalement arriver à Anvers, en Belgique ; bien malin celui qui peut dire où nous serons pour la nouvelle année. La date exacte d'arrivée en Suisse restera donc à déterminer en fonction de notre date de débarquement, de la quantité de neige sur les routes européennes et du nombre d'arrêts dans les boulangeries et autre charcuteries rencontrées en route, mais on se débrouillera pour arriver le samedi 12 ou le samedi 19 janvier 2013. Mais avant ça il nous reste encore quelques 2500 km à pédaler, entre montagnes et glaciers et un trajet en bus pour remonter depuis Ushuaïa. Nous repartons de El Bolson demain en direction de Futaleufú, au Chili et rouler un moment sur la Careterra Australe.
PS : pour ceux que ça peut intéresser, voilà les chiffres provisoires depuis le début. Note : les dénivelés ne sont pas jour, on a probablement dépassé les 300'000m. Ski faut pas faire ...4h pour trouver des billets de bus à Calama car c'est la fête nationale et que tous les bus sont pleins pour les 5 prochains jours, 20h de bus pour arriver avant que les stations ne ferment (ici c'est le printemps), 3h d'attente pour trouver quelqu'un qui veuille bien nous monter en stop, car il n'y a toujours pas de bus. (Et pourtant on était sans les vélos et finalement c'est LE gars sympa, qui se fera 1h de route juste pour nous tellement il aura pitié de nous voir au bord de la route si longtemps), 50CHF (40 euros) par personne pour la location de matos, 50CHF (40 euros) par personne pour les remontées (enfin ... LA remontée encore ouverte), Avec 2 pistes ouvertes, dans le brouillard, sur de la glace, ... Mais à la fin :
Skier au Chili, fallait vraiment en avoir envie ...
PS : Avec tout ça, la rédaction de notre mois Bolivien a pris un peu de retard ... On y travaille, au chaud dans la Casa de Ciclistas de Los Andes ... |