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Le péruvien est incaA Pisac, vide ton sac En partant de Cusco, on file sur Pisac, dernier site inca majeur de la région, à 30 petits kilomètres de là. Et il n'en fallait pas plus car après 2 semaines sans vélo, la reprise est rude, on sent bien qu'on se balade à plus de 3500m d'altitude. Le site est beau, même si une engeulade matinale fait qu'on le visite chacun de notre côté. Cette même engeulade nous mettra d'ailleurs hors délai pour l'étape du jour et on restera donc une nuit de plus à l'hôtel. Mais on retrouvera finalement la joie du camping sauvage facile dès le lendemain. Après des mois de galères en Nouvelle-Zélande, en Colombie et dans une moindre mesure en Equateur, où chaque montage de tente était précédé par d'intenses recherches et / ou négociations avec le propriétaire du terrain, nous avons vécu l'arrivée au Pérou comme une délivrance. Ici, fini les barbelés à perte de vue, fini les heures perdues à chercher quelqu'un pour demander l'autorisation ; on n'arrivait presque plus à imaginer qu'il pouvait y avoir autant d'espace vierge entre deux villages et on se demandait bien comment on faisait avant. Le Pérou est peut être moins peuplé, mais même quand les villages s'enchainent, il reste souvent une petite place pour une tente au coin d'un champ et pas grand monde ni de barbelés pour y trouver à redire. Et dans les pays précédents les gens étaient généralement super sympas quand on devait demander pour camper, mais nous on trouve ça très fatiguant de devoir expliquer "d'où ou vient - où on va - qu'est-ce qu'on fait - qu'est-ce qu'on veut" trop souvent à des inconnus qu'on ne reverra probablement jamais ensuite. Parfois il y a des bonnes surprises et on en garde de très bons souvenirs, mais souvent celà reste un contact superficiel et intéressé d'un soir. Nous ce qu'on aime le soir quand on est bien crevés après une bonne journée de vélo, c'est être chez nous. Dans notre tente. Bon le camping on adore, mais depuis Cuzco ça commence à vraiment cailler. Au réveil, toutes les bouteilles sont gelées, alors on plie le camp et on fait quelques kilomètres avant de manger notre pain - confiture, en attendant que le soleil passe par dessus les montagnes. Il fait -2°C à 7h le matin et on croise des paysans en vélo, en descente, en sandales et t-shirt. A peine une petite veste, pas de bonnet, pas de chaussettes, pas de gants alors que nous on est couverts de la tête aux pieds et on est en montée. On est pas tous faits pareils ... Incas rambolage Les chiens et leur maîtres redeviennent un peu pénibles dans le coin, tout comme les conducteurs qui ne tolère pas d'être ralentis quelques secondes par de vulgaires touristes à vélo. Mais la route est belle et le soir, sur les recommandations des nombreux cyclos croisés, nous allons camper aux sources d'eau chaude du coin, à 4'000m d'altitude. Le lendemain on passe le col de la Raya et ça y est, nous voilà sur l'Altiplano, ce plateau perché à 3'800m d'altitude qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres et surlequel repose le lac Titicaca. Malheureusement, c'est là que les conditions routières vont salement se dégrader pour nous. En sortant de Cusco, un gars en camion s'était déjà volontairement rapproché de nous pour que son copain passager essaie de nous frapper avec une bouteille en verre, mais il nous avait heureusement raté et on se dissait que c'était un cas isolé. Mais à partir du col, les conducteurs sont simplement tous devenus cinglés. Ceux qui viennent en face se dépassent entre eux pendant qu'une ou deux voitures sont déjà en train de nous doubler. On comprend alors rapidement comment il peut y avoir autant de croix sur le bas côté malgré des routes droites, larges et pas vraiment surchargées. On échappera de peu à accident quand une voiture arrive trop vite en face et oublie la petite courbe au bout des 2 km de ligne droite. Ce chauffard manquera d'un rien de s'encastrer dans le bus qui arrive en face et finira sans trop de mal dans la pampa après 3 ou 4 têtes à queue. Le bus ne ralentira même pas une demi seconde pour s'en inquiéter et nous on continue en se disant qu'on a eu du bol de ne pas être là au milieu 30 secondes plus tôt. Inca lifiable Mais le clou du spectacle était encore à venir. 20 km plus loin, on double un de ces tricycles de transport de marchandise. Avec le sourire, en lui disant bonjour et en s'écartant bien. Qu'est-ce qui ne lui a pas plut ? Je ne sais pas, toujours est-il qu'il essaie de nous foutre des coups de pieds dans les saccoches pour nous faire tomber au milieu de la route. C'en est trop, si même les cyclistes nous emmerdent maintenant ! Ni une ni deux, on plante les freins, Lydie ramasse des cailloux et cours vers lui. Là il se rend compte qu'il a oublié son courage à la maison et il déguerpit encore plus vite qu'un clébard. Après une deuxième volée de caillasse, il est déjà loin, trop loin pour venir défendre son véhicule que je ne mets pas longtemps à balancer en bas du talus. Ca devrait bien lui prendre une heure pour tout remonter, juste assez pour qu'il réfléchisse un peu à ce qu'il vient de faire. Et il peut encore s'estimer heureux qu'on lui ait pas crever les pneus ou même détruit son engin. On trouve encore à camper facile, ça soulage. Le matin ça caille encore méchant, -10°C avant que le soleil n'arrive, mais une mamie fait déjà la tournée des champs pour ramasser les bouses, précieux combustible dans ces contrées sans arbres. Voyant la tente, elle sourit et s'exclame qu'il devait vraiment faire froid et nous souhaite bon voyage. Sans rien lui dire elle avait tout compris de ce qu'on faisait ici rien qu'en voyant la tente et les vélos. Et ça, c'est super rare ; d'habitude on à droit à quelques questions épatantes, genre "Et ça fait loin pour venir de France en vélo ?" Un éclair de perspicacité dans un océan d'ignorance. En plus il fait beau, comme tous les jours en fait, même plus besoin de se poser la question en se levant. Même si ça gèle le matin, 1 h après l'arrivée du soleil, il fait 15°C et ça aide bien à supporter le froid de la nuit. Mais voilà, à 8h du mat', on a déjà épuisé notre quotat de bonheur pour la journée. On commence par 30km de travaux incompréhensibles : sur 15km, des gars balancent du sable à la pelle sur toute la chaussée qui est déjà goudronnée et sur les 15km suivant, leurs collègues nettoient la chaussée pleine de sable avant de couler une nouvelle épaisseur de goudron. Les péruviens ne nous paraissaient déjà pas très doués pour faire des routes mais là c'est grandiose (c'était déjà le seul pays où ils doivent bloquer des routes principales pendant 8h de suite pour réparer 200m de voie). Fin des travaux, début du cirque routier. 200km devant nous, en Bolivie, c'est la fête de la Vierge de Copacabana et les péruviens, ils adorent cette vierge. Alors ils s'y rendent par milliers pour aller faire bénir leur voiture et boire quelques bières. Et en revenant, ils se sentent pousser des ailes et se disent qu'à 3 de front sur 2 voies avec 2 vélos en face, ça passe largement. On ne connait que trop bien cette scène. On passe ensuite à Juliaca, qui concentre tout ce qu'on a vu de plus moche, sale et inhospitalier au Pérou. On verra d'ailleurs le lendemain dans les journaux qu'un conducteur de tricycle s'y est fait littéralement écrasé par un camion, photo gros plan à l'appui (il adorent ça dans les journeaux et à la télé, les images bien crades des gens qui sont morts). Et on arrive finalement à Puno, au bord du lac Titicaca. Mais moi ça fait longtemps que j'ai la musique sur les oreilles et que je sers les dents avec les larmes aux yeux en pensant au nombre de fois où on a failli se faire tuer. (et non je ne crois pas que ce soit plus dangereux avec la musique sur les oreilles, j'entend moins les klaxons, ça me détend et ça me force à rester bien à droite et à regarder dans mon rétro ; sans ça j'aurai déjà péter un plomb et balancer plus d'un caillou sur les bagnoles).
Incas d'eau avant de partir ? En arrivant à Puno, une fois n'est pas coutume, on réserve un tour d'une demi-journée par l'hôtel pour aller faire un tour sur le lac Titicaca et visiter les îles flottantes habitées par des descendants du peuple Uros (qui s'est développé avant les Incas). Pour 5 soles (2CHF / 1.5€) de plus que le bateau simple (15 soles), on a le luxe d'avoir le transfert en taxi (3min exactement, ça aurait été plus rapide de marcher que de l'attendre ...) et un guide qui nous explique 2-3 trucs. On embarque donc avec une douzaine d'autre touristes (dont la moitié péruviens) et après 30 min de navigation à travers les roseaux, on arrive au "péage" qui marque l'entrée du village. Notre guide négocie avec les 8 gardiens en même temps (Oui oui, il vient là tous les jours, mais il faut négocier tous les jours, et tous les jours ils sont 8 en face ...) et après 10 min et quelques dizaines de soles lâchés par le guide, nous pouvons pénétrer dans ce lieux de "culture vivante". Plusieurs dizaines de maisons flottantes sont là soigneusement disposées de sorte à former une lagune intérieure et 4 dames en habits "traditionnels" sont postées devant chaque maison en faisant des grands signes pour que notre bateau s'arrête chez elles et pas chez les voisines. Bon je suis un peu cynique, j'avoue. Marcher sur ces îles était assez marrant, c'est tout mou et c'est assez fou que ça puisse flotter. En plus certains doivent vraiment vivre dans ces cabanes, il y avait un panneau solaire et le bordel qu'il y avait dedans n'avait rien à envier à une maison péruvienne terrestre. Mais franchement, mis à part le tourisme, je ne vois pas bien ce qui les fait vivre maintenant. Certes les babioles vendues au "marché artisanal" semblent être fabriquées localement, mais le but est uniquement de les vendre aux touristes et ce ne sont probablement pas les 30 truites qui se baignaient dans le filet qui forment un revenu complémentaire substantiel. Comme partout au Pérou (et peut être même en Am Sud et en Asie du sud est), ils vivent ici en accumulant les petits revenus à droite ou gauche sans trop se soucier du lendemain. Rien de mal à ça, c'est juste très différent de notre mode de vie à nous qui avons bien souvent un salaire qui tombe tous les mois sans se poser trop de questions. Enfin, ... rien de mal tant que ça n'atteint pas la bêtise du Cambodge et de ses ONG, mais ici, très peu d'ONG à l'horizon. Fin de la représentation pour nous, retour à l'hôtel. Et on a hâte ! Le lit est pour une fois plus confortable que nos matelas de camping, l'eau chaude est tellement chaude qui faut mélanger de l'eau froide pour se doucher (un truc de fou !), il y a les JO à la TV, on a le petit déj compris, internet marche dans la chambre (même pas besoin d'aller s'asseoir dans les escaliers à côté du lobby !) et il y a même une copie de la joconde encadrée au mur. Le tout pour 40 soles (15CHF, 12€). Royal.
On va pas en faire tout inca Un dernier bivouac magnifique au bord du lac et nous voilà à la frontière, s'en est fini du Pérou ! Heureusement pour nous, ces derniers jours de vélos ne sont pas représentatifs de nos deux mois au Pérou. Avant d'arriver, les discussions et autres lectures de blogs nous avaient fait imaginer un enfer permanent de klaxons et de "Gringos ! Gringos !", mais il faut croire que cette préparation psychologique nous a bien aidés à profiter du pays (et l'indonésie aussi ...) car c'était largement moins pire que prévu. Le fait d'être restés dans les montagnes et d'avoir éviter les routes côtières a probablement été un choix assez judicieux de ce point de vue ... En plus, les paysages étaient eux largement plus impressionnant que tout ce qu'on avait vu jusque là en Amérique du sud. Avec les rizières du nord, les pistes autour de Cajamarca, les sommets enneigés de la Cordillera Blanca, les sites incas autour de Cusco et le Lac Titicaca pour finir, on ne peut pas dire qu'on ait été en manque de nature. Mon estomac ne s'est jamais vraiment fait aux standard culinaires des boui-boui (même Lydie a été malade une fois, c'est dire !) mais on a jamais eu faim : le riz, les patates et le poulet, ça nourrit bien. A la frontière bolivienne, le douanier fait des blagues à 2 balles pendant 10min avant chaque coup de tampon mais il nous donnera quand même un visa de 60 jours et ça devrait largement suffir pour ce qu'on veut faire. Juste un peu plus loin, la fête de la Vierge touche à sa fin et quelques retardataires sont toujours en train de se saouler pendant que le chaman local bénit leur véhicule. Une goutte de bière pour Pachamama (La terre, mère de tous dans les croyances locales), une goutte pour la voiture et tout le reste pour le conducteur. On longe le lac encore un bout, un dernier col et on plonge sur La Paz pour aller se reposer à la Casa de Ciclista de Cristian (réseau de maisons communes pour cyclistes, mises à disposition par des âmes charitables). Là, on y rencontre évidement encore des cyclos, Jons et Martina, Xavier, Steward, Martin, Florence (et Franck) et eux aussi rentreront à la maison bien après nous. Pas grand chose à visiter à La Paz mais les services postaux français et boliviens m'ont occupé (moi et mes parents en France) une bonne journée pour arriver à localiser un colis expédier il y a plus d'un mois. La banque aussi, trouve marrant de me faire perdre une journée avec un distributeur qui plante au moment de me rendre ma carte. Le reste du temps, on le passe devant les JO, à discuter avec les autres, à monter les pneus et freins finalement reçus dans le colis, à étudier la suite du parcours et à mettre à jour le site web. Le tout en profitant pleinement de l'appartement et de la cuisine que Lydie exploite au mieux en enchainant les quiches, gratins et même jambon au madère ... En plus les autres sont tous repartis il y a deux jours alors on a l'appartement pour nous tous seuls ! Mais voilà, après 8 jours, il est temps de se remettre en route, route qui s'annonce belle mais dure. De La Paz, on va tirer presque plein sud vers Sajama, Sabaya et le Salar de Uyuni, et toujours plus au sud par la route des Lagunes vers San Pedro de Atacama au Chili. Fini le luxe de la grande ville, de l'appart, du pain frais au petit déj et des cafés internets à chaque coin de rue à 20 centimes de l'heure. Retour aux échoppes presque vides, aux pistes en sable et tôle ondulée et au camping par -10°C. Mais finalement, c'est ça qui nous fait encore tripper.
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