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2 jours de plus, au moins.
Le port d'Auckland est toujours en grêve donc le port de Tauranga, où nous sommes, est surchargé.
On devait embarquer demain, mais un petit email de la compgnie nous a appris aujourd'hui même que le bateau était retardé de 2 jours puisqu'il doit faire la queue pour se faire charger ses containers. Départ prévu le 17 au mieux.
En attendant, on profite encore une fois de l'hospitalité Warmshowers chez Phillip et Helen et leur 3 enfants chez qui on dors d'un bon lit qui ne tangue pas encore ...
Mais au moins, nous, on voyagera sur un gros bateau, pas comme Olivier et Nadege qu'on a rencontré lors de notre dernier jour de vélo en NZ : ils sont partis de France avec leurs vélos dans le sens opposé au notre et ont traversé tous les océans en "Voilier stop". 7 mois pour faire Panama - Nouvelle-Zélande au gré des vents et des marins rencontrés. Sacré motivation ... Une bonne soirée à échanger nos bons conseils puisqu'on est chacun à mi-chemin de nos voyages en sens inverse !
Et enfin, on reste branchés "Océans" : lors de mon A/R express à Auckland, j'ai pu voir en vitesse les bateaux de la Volvo Ocean Race qui étaient arrivés la nuit précédente en provenance de la Chine, avec le bateau français Groupama en vainqueur d'étape SVP ! Ils repartent presque en même temps que nous à destination du Brésil Peut être qu'on les croisera en mer !
La suite au procahin épisode ...
PS : plusieurs nous on posé la question : notre bateau, le Bahia Grande, est bien un porte-containers et on vous en a même mis une photo dans l'article "dites 33" ! Une petite barque de 250m de long ...
731 jours plus tard ...
En vitesse juste pour donner des nouvelles :
Depuis Dunedin, on a :
- grimpé la rue habitée la plus pentue du monde, 34% quand même, mais sans les bagages non plus, faut pas déconner !
- refait 100km de piste assez chouette, presque sans mauvais conducteur, ni sandflies, ni etc ...
- fait 3 jours de kayak - camping et ça c'était vraiment bien !
- revu Ben, rencontré 1 mois plus tôt alors qu'il rentrait chez lui après 9 mois de voyage, et qui nous a accueilli comme des princes chez lui et ses parents à Nelson pour 3 jours ! Un bon matelas, une douche chaude, une machine à laver, des repas qui nous font oublier les pâtes et plein de bonnes anecdotes sur la vie en Nouvelle-Zélande. Merci !!
et enfin, on a fait le plein d'émotion en fêtant nos 30'000 km et 2 ans de voyage presque en même temps et ça, ça vaut bien un sandwich jambon-beurre-cornichon avec une vraie baguette et une bouteille de rouge !
Ces célébrations coïncidaient presque avec la fin de notre voyage à vélo en NZ ; après avoir repris le ferry pour rejoindre l'île du Nord, nous avons sauté dans un bus pour Tauranga d'où partira finalement notre bateau puisque le port d'Auckland est en grêve ! Plus que quelques jours pour se préparer pour la suite. Lydie devrait détailler tout ça bientôt, moi je dois faire un aller-retour express (en bus) à Auckland pour aller chercher un colis qui nous attend avec de quoi réparer un peu la tente et les vélos. Merci père, mère et frère !
Dites 33
Non, on y va pas.
...
Ouais, mais si en fait t'as raison, on y va !
Ouais, bof ... non moi je veux plus j'en ai marre.
...
Bon en fait t'as raison, ça sera trop bien !
Alors c'est bon t'es sûr(e) ?
... "
Répétez cette discussion 1 fois par semaine depuis 5 mois en inversant les rôles de temps en temps et vous obtenez une bonne dose d'angoisses, d'envies, de tensions et d'excitation. Tout à la fois.
Bien plus difficile que de partir : décider de continuer, ou pas.
Pendant plus d'un an, on adoré cette sensation de ne pas avoir de date de retour. La gestion de notre budget ne nous imposait rien à moyen terme et nous n'avions pas a rentrer pour un travail puisque nous avons démissioné. Mais plus la NZ s'approchait, plus cette liberté commençait à nous peser, comme un grand trou noir angoissant une fois l'objectif initial atteint. On pensait que la question du retour se règlerait toute seule, que petit à petit grandirait en nous un nouvel objectif commun évident et que celà nous permettrait d'envisager sereinement la suite une fois arrivé en Nouvelle-Zélande. Sur les vélos, on se pose beaucoup de questions, mais on ne trouve pas beaucoup de réponses. Et la même question nous revenait toujours : aller en amérique du sud ou rentrer directement ?
De jours avec, des jours sans.
Nous ne sommes ni l'un ni l'autre du genre à prendre des décisions facilement, mais à un moment donné nous n'avions plus vraiment le choix, il a fallu trouver la force d'écrire la dernière phrase de ce dialogue de sourd et il a fallu encore plus de force pour ne pas la modifier 1000 fois.
Alors rentrer ? Pour se glisser sous la même couette tous les soirs sans se demander où sera notre lit demain, pour ne plus devoir réparer les vélos, la tente, ..., pour cuisiner au four quand on le veut, pour refaire des apéros-chips-au-lard les jeudis, pour retourner skier, pour ne plus (trop) se prendre la tête à économiser encore quelques dollars, pour retrouver un rythme de vie avec un travail, des week ends, pour retrouver une vraie vie sociale avec des gens qu'on ne voit pas seulement quelques jours, pour arrêter de jouer au touriste 24h / 24 et avoir à nouveau le sentiment d'être utile à quelque chose, pour ne plus avoir mauvaise conscience de ne pas visiter le truc immanquable du coin, pour ne plus avoir peur d'offenser quelqu'un pour des raisons incompréhensibles pour nous ?
Ou bien continuer ? Pour finalement faire le Tour du monde, pour finalement rouler 40'000km, pour réviser notre espagnol, pour aller skier au Chili, pour ne pas être déjà obligés de décider ce qu'on fera en rentrant, pour ne pas finir ce voyage avec le goût amer de la Nouvelle-Zélande, pour allonger encore ce plaisir de prendre un accompte sur une hypothétique retraite, pour encore discuter sans tabou avec des compagnons de routes de quelques jours, pour encore avoir le droit manger sans retenue des quantités indécentes de pâtes, de McDo, de Nutella, de bonbons qui viendront seulement user quelques pignons de plus, pour s'habituer à d'autres cultures et essayer encore d'élargir la bulle dans laquelle nous vivons, pour ne pas encore regretter d'y être allé trop tard alors que c'est tellement facile de le faire maintenant, pour finalement voir Ushuaïa en vrai après l'avoir tant regardé à la TV ?
Le 24 novembre 2011, on a enfin réussi à mettre sur papier un itinéraire ultra pécis qui, c'est une première dans l'histoire de nos plannings, inclus une date de retour. Et pour le moment malgré quelques péripéties morales et administratives on s'y tient et on peut enfin écrire la dernière réplique de notre dialogue :
"Vendu !"
Enfin ... "Acheté !" plutôt, puisqu'on a enfin effectué le paiement pour une croisière tout confort à bord du Bahia Grande qui partira le 16 mars de Auckland avec pour destination : la Colombie.
Ce programme tient finalement en peu de lignes malgré une gestation assez longue. Décider c'était difficile et pour concrétiser la décision, il a fallu encore répondre à pas mal de questions.
Quand rentrer ?
Après presque 2 ans de voyage, on arrive maintenant à dire qu'on a envie de rentrer ; les contrats EDI (Errance à Durée Indéterminée) ne sont pas fait pour nous. Ca ne veut pas dire rentrer tout de suite, mais juste qu'on aime l'idée de rentrer et qu'on a maintenant besoin de savoir quand on rentrera. Pas au jour près, mais l'hiver commence en décembre, alors on se disait que ça serait bien de ne pas rater trop de chutes de neige ...
Une fois là bas, par où passer ?
Ca, on ne le sait pas trop. Les incontournables touristiques ne manquent pas et dicteront probablement la ligne générale, mais nous devrons nous adapter à la météo (ce sera l'hiver) et essayer de ne pas trop déraper sur la date de retour prévu. Rien de très précis donc entre début avril et début décembre 2012 mais on s'en contente, ça fait parti du charme.
Ca c'était facile, c'est la règle pour ce voyage : pas d'avion tant que c'est décement possible (on met ce qu'on veut derrière "décement" ; attendre un hypothétique bateau 2, 3 semaines ou plus au Timor Leste, ce n'était par exemple pas décement possible pour nous).
Pourquoi cette règle ?
2 raisons principales : d'abord l'avion n'est a priori pas très sain pour notre planète, mais c'est aussi un moyen de transport qui permet de se "téléporter" ultra facilement d'un endroit à un autre, en laissant un choix de destinations totalement illimité. Quand on préparait le voyage c'était vraiment difficile de choisir un itinéraire, chaque pays mériterait une visite, alors en excluant l'avion dès le départ, le tracé a été grandement simplifié et nous a fait passé dans des endroits inoubliables que nous n'aurions jamais visité si nous avions eu le choix de prendre l'avion. Aller en Chine et faire une croisière Sydney - Auckland ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. C'est radical, mais on ne l'a pas encore regretté une seule seconde.
Pourquoi un bateau cargo ?
Sans avion, il ne reste que le bateau pour aller de la Nouvelle - Zélande à l'AmSud. Un bateau à rame : c'est un peu long et pas facile à organiser. Un voilier : on en a pas. Des propriétaires cherchent parfois des équipiers mais ce trajet est principalement contre vents et marées et donc trés peu adapté à notre absence d'expérience, sans parler des vélos qui ne trouveraient pas forcément leur place sur une petit voilier. Les bateaux de croisière : on en pas trouvé qui vont en AmSud, seulement vers les USA.
Reste donc le cargo.
Alors ce prix là, c'est sûr qu'on a du faire une croix sur la nouvelle Audi Q7 et même sur le home cinema quand on rentrera. Question de choix. Et oui, on sait, c'est bien plus cher que l'avion, mais au moins il n'y a pas de surtaxe pour les vélos ! Waouhh !
Après question "ambiance", ce ne sera pas non plus le Pacific Pearl : pour les repas, tu manges ce que tu as dans ton assiette, pour les loisirs, tu as le droit de rester dans ta chambre et pour la camaraderie, pas grand chose d'autre que des matelots qui mettent peut être un an à gagner ce qu'on va dépenser en 20 jours ; question intégration, il va y avoir un gouffre à combler.
Alors puisque c'est si cher et que l'ambiance ne s'annonce pas tip top, peut-on vraiment considéré que c'est "décement possible" de se passer de l'avion ? (voir première interrogation)
Contrairement au passage entre le Timor et l'Australie, cette fois le bateau est là, il peut nous emmener et le timing est vraiment bon par rapport à notre super planning. La situation est donc infiniment moins aléatoire qu'au Timor. Et puis il devrait quand même y avoir quelques activités sympas, genre essayer sa combinaison de sauvetage, s'entrainer à tirer une fusée de détresse, etc. Certains ont même eu droit à une soirée barbecue avec bal improvisé. Lydie se réjouit déjà d'être la seule fille pour faire danser tout le monde ! Et enfin, ce n'est pas quand on sera rentrés, avec un travail et 4 semaines de vacances par an, qu'on aura envie d'en passer 3 sur un bateau au milieu de nulle part. On a l'occasion d'essayer maintenant, c'est probablement une expérience assez hors du commun et ça nous emmène là où on veut aller. Pour nous, c'est finalement tout à fait suffisant comme raisons et on fera de notre mieux pour s'adapter au reste.
Pourquoi aller en Colombie ?
On aurait bien aimé arriver plus au sud, vers Valparaiso là où on préfèrait a priori aller, mais on a pas trouvé de bateau qui faisait ce trajet dans notre créneau temporel (notre visa expire le 19 mars et le niveau de vie en NZ ne nous permet pas de rester bien plus longtemps). La Colombie est la destination la plus au sud qu'on trouvé donc la solution la moins longue pour atteindre Ushuaïa sans y passer encore 2 ans. Et puis ça sera peut être la Colombie, mais peut être pas : ces bateaux ont un itinéraire prévu, mais au gré des fluctuations des prix des marchandises transportées, la destination finale n'est pas garantie ! Et finalement, encore une fois, on est bien contents de se laisser porter par cet état de fait.
Trouver un bateau n'est pas évident, le réserver encore moins (du moins dans notre cas). Beaucoup de paperasse, d'erreurs dans les prix, de visites chez le médecin à prévoir pour prouver qu'on est pas en trop mauvaise santé (il n'y a pas de docteur sur le bateau), un vaccin contre la fièvre jaune à faire pour Lydie, des visas à prévoir... bref plein de trucs qui donnent l'impression qu'on ne pourra jamais monter dans ce bateau. En plus, le désenchantement Néo-Zélandais a provoqué des chutes de motivations qui ont considérablement allongées certaines prises de décisions.
Comment rentrer depuis l'Argentine ?
On ne le sait pas encore. On essayera peut être de trouver à nouveau un bateau mais on préfère attendre de voir comment se passe ce premier trajet.
Et voilà ! C'est comme si c'était fait ! En plus le docteur vient de signer nos certificats d'aptitude aujourd'hui, donc tout roule et il ne nous reste plus qu'à s'occuper de deux trois bricoles avant d'être fin prêts pour continuer. Juste des millions de trucs en fait. Vivement qu'on soit dans le bateau, on n'aura plus à s'inquiéter de rien puisqu'on ne pourra rien y faire !
Mais depuis un fermier nous a offert sa pelouse pour camper et du ravitaillement fait maison, on s'est bien marré avec Julien au camping à Dunedin, et vue la route chargée qui nous attendait on a pris un bus pour Christchurch pour s'éviter quelques dénonciations de mauvais conducteurs. Positive attitude ! Là on vient de passer 2 jours à Christchurch chez Greg de Warmshowers et comme presque toujours, c'était vraiment sympa ! On reprend les vélos après presque 4 jours sans rouler et on remonte au nord où on espère pouvoir marcher et faire du kayak sans trop se ruiner. Encore des routes en gravier au programme, tant mieux !
Hors des sentiers battus ...
Nous quittons la capitale de Nouvelle-Zélande un dimanche au petit matin. Les rues sont désertes et on arrive en avance au port pour embarquer à bord du Bluebridge (le Pont Bleu) pour une petite croisière de 3h en direction de l'île du sud. Le prospectus de la compagnie fait l'éloge de cette traversée comme étant "une des plus belle croisière de moins de 3h du monde". On se croirait presque en Malaisie, à la recherche du "plus haut - plus beau - plus fort". Nous on profitera surtout des canapés à l'abri du vent pour faire un somme, la nuit d'hier ayant été bien courte à refaire le monde avec Megan.
Arrivés à Picton, on laisse bien tranquillement débarquer avant nous les dizaines de vans et camping-cars qui se pressent et après un passage au supermarché on file en direction de Blenheim où nous attendent Sue et Dennis de la communauté Warmshowers. Un lit, une douche chaude et une tarte au poulet sur la table mais aussi un vrai partage et pour nous l'occasion à nouveau de découvrir la vie des habitants vu de l'intérieur.
Avec un détail en plus pour cette fois, puisque Dennis est aveugle et Sue est malvoyante. Nous sommes impressionnés par la facilité de Dennis qui met la table et prépare à manger après avoir fait 25 km à vélo avec Eric. En tandem bien sûr. Sue avait pour habitude de piloter le vélo mais depuis que sa vue s'est détériorée elle n'est plus en mesure d'assurer leurs sécurité. En faisant partie de Warmshower, ils entretiennent la bonne réputation hospitalière des Kiwis tout en profitant d'un petit tour en tandem ! Très belle expérience, Sue et Dennis nous ont marqués par leurs joie de vivre, leur optimisme et ils seront dans nos pensées les jours qui suivent.
Pour notre itinéraire sur l'île du sud, nous avons décidé d'appliquer le plan: "route orange." Notre carte étant très précise, les routes principales très fréquentées sont en rouge, les routes non-goudronnées et donc pratiquement désertes sont en oranges. On décide donc qu'à chaque fois que cela sera possible, on évitera les rouges et emprunterons plutôt les oranges. Pour notre santé morale et pour notre sécurité !
Molesworth Station
Et les jours qui suivent, on les passera sur une piste qui traverse la plus grande ferme de Nouvelle-Zélande. Pas moins de 300 km de tranquillité, loin de la circulation, des chauffards mais aussi des supermarchés. Nous avons avec nous des réserves pour 4 jours, cela n'était plus arrivé depuis la Stuart Highway dans le centre de l'Australie. Nous passerons les jours suivants avec pour seule compagnie quelques moutons mérino, les aller-retour du ranger et des cyclos !
La route est vallonnée, goudronnée sur quelques portions au début puis nous laisse enfin une douce impression de liberté. On se cache du vent pour monter la tente, on se lave dans la rivière et on profite du ciel étoilé pour se remémorer les mois passés sur la route ...
Il nous faudra bien 3 jours et plus de 3500 mètres de dénivelé pour rejoindre Hanmer Spring et retrouver la civilisation. 3 jours de montagnes, de rivières et de camping sauvage sans barbelés ... Un "presque" paradis cyclo (presque, parce que infesté de sandfiles) ;) Vincent et Sabine partis devant nous laissent des messages sur la route pour nous indiquer le jour et l'heure de leur passage. Eux font les détours pour aller voir les points de vue, nous on se contente de tracer et on finira par les rattraper et rouler ensemble encore pour quelques jours.
Côte Ouest
Hanmer Spring, célèbre pour ses sources d'eau chaude et ses bains ou nous ne ferons pas halte. Le supermarché de la "ville" retiendra toute notre attention et on se lance pour la traversée de la "haute montagne" en direction de Greymouth, sur la côte ouest. Je dis "haute" et "montagne" mais même si ça grimpe pas mal pendant les jours qui suivent, on ira jamais bien plus haut que 1000 mètres. La réputation de la côte ouest la précède, et pendant les jours qui suivent nous seront littéralement envahis par les sandfiles. Elles nous attaquent à chaque arrêts et nous sommes obligés de nous couvrir de la tête au pied dans un look assez ridicule de chaussettes-par-dessus-le-pantalon et de nous couvrir de produit anti-bête-qui-piquent tellement concentré qu'il déteint les habits ...
Chaque pause, chaque soirée et chaque matin devient pénible à vivre, et on se demande bien comment on pourra supporter de faire la route jusqu'aux glaciers (Franz Josef et Fox de leurs prénoms) quelques 400 km plus au sud. Au minimum 5 jours à supporter ces bestioles. Le deuxième soir, nous ne sommes plus tout à fait sûr de pouvoir tenir et on pense même à prendre un bus pour abréger le supplice. Que de beaux mots direz-vous, mais aussi petites soient-elles, ces bêtes volantes nous pourrissent la vie et on ne pense qu'à ça ! Mais on ne se démonte pas pour autant, ce serait mal nous connaître ! Alors on roule, contre le vent, en cherchant un coin à camper entre les barrières et en prenant notre mal en patience.
Franz Josef et Fox
On retrouve la mer et on arrive finalement dans un de ces endroits du monde, où la glace tombe presque dans la mer et où tout le monde veut l'admirer ! On profite d'être dans le coin pour se payer une journée de repos dans le fameux camping à 20 euros le mètre carré. Le temps de faire 6h de marche dans la forêt, histoire d'apporcher le glacier sans dépenser les quelques 180$ par personne pour avoir le privilège de marcher sur le glacier avec un guide. Quand on rentre, je demanderai à mon papa de nous emmener dans les Alpes, ça coûtera bien moins cher ! ;)
La balade nous fait grimper dans la forêt et on est presque les seuls alors qu'aujourd'hui il fait grand beau. Seul le va et viens incessant des hélicoptères gâche un peu la tranquillité du lieu, mais la vue sur cette rivière de glace n'en n'est pas gâchée pour autant.
Hors des sentiers battus ?
On reprend ensuite la route en direction de Wanaka, en passant encore vite fait voir le deuxième glacier de la région, Fox. Des dizaines de touristes venus en car débarquent alors que nous pique-niquons à l'abri du vent sur le parking. Sur tous les bus des différentes compagnies concurrentes des autocollants vantant le tour le plus authentique, le plus vert, le plus challenging, le plus "off the beaten track" - hors des sentiers battus. Ça nous laisse perplexe quand on voit quelques jeunes filles descendre du bus en talon aiguille pour aller faire la marche de 40 minutes pour accéder au pied du glacier. Ces tours opérateurs qui vendent de l'aventure à toutes les sauces et où finalement tout le monde se retrouve au même endroit. Comme quoi là encore tout est une question de marketing et je suis perplexe quant à mon avenir professionnel. Le monde est maintenant grillagé, structuré, accompagné ... Difficile de vraiment sortir des sentiers battus et de vraiment partir à la découverte d'endroits peu courus. C'est dans ces cas là que nous sommes très heureux de posséder notre propre moyen de transport. Personne pour nous donner des horaires ou nous imposer des pauses et au contraire, on s'arrête quand on veut et aussi longtemps qu'on le souhaite.
Queenstown
Le 30 janvier, on arrive dans ce qui ressemble à une vrai ville (11'000 habitants) et nous passerons 2 jours à nous reposer chez Melissa et Simon. Parents de deux adolescents, ils ont fait plus de 5000 km tous ensemble l'an passé dans les contrées Canadiennes. On plante notre tente dans leur jardin, on suit attentivement la visite de leur verger, de leur poulailler et de leurs ruches et on prendra même le temps de regarder le premier épisode du Seigneur des anneaux !
Queenstown c'est "la" capitale de l'aventure par excellence. Bâtie autour du lac Wakatipu avec des vues magnifiques des montagnes (Les Remarkables, ça ne s'invente pas!) où l'ont peux skier en hiver (mais nous sommes en été !) L'aventure ici, se décline à toute les sauces et surtout pour ceux qui ont plus de 200$ à dépenser par jour pour leurs loisir. Saut en parachute, à l'élastique, rafting, hors-bord... Tout y passe, et ce sont des jeunes ultra-branchés qui font marcher les commerces du coin.
Walter Peak et Mt Nicholas
Pour nous, vous l'aurez deviné, ni hors-bord, ni saut en parachute, on préfère prendre un vieux bateau à vapeur et traverser le lac Wakatipu pour rejoindre le début d'une piste doit nous conduire pas très loin de Te Anau. Bon ... 1$ la minute de bateau par personne quand même, touristique on avait dit !
On croisera deux autres cyclos et une voiture le long de ces 90 km non-goudronnés et on profitera de paysages très clichés (montagnes-lacs-moutons) La route est belle et tranquille, on ne regrette finalement pas d'avoir payé les $35 pour traverser avec le vieux rafiot. Parfois il faut se donner un peu de peine, et aujourd'hui on est surtout contents de profiter une fois de plus de la tranquillité de la campagne.
Doubtful Sounds et Percy Saddle
Avant d'arriver dans la région des fjords du sud, nous rêvions de pouvoir louer des kayaks et de faire sur l'eau ce que d'habitude nous faisons sur 2 roues. Partir 2 ou 3 jours avec des vivres et notre tente et se balader dans les bras de mer entourés de montagnes. Mais voilà, ici tout est bien encadré, programmé et cadenassé : si nous voulons pagayer sur Milford ou Doubtful Sound, il nous faudrait débourser presque 200$ par personne et par jour pour un tour guidé, sans compter les repas. Pas de location possible sans guide. Glupps.... Ce n'est évidemment pas dans notre budget. Une petite virée de 3 jours nous coûterait l'équivalent d'un mois de budget sur la route... Alors non, on en avait très envie, il parait que c'est magnifique mais on ne peux vraiment pas se le permettre.
Mais, parce qu'il y a un mais, on est dans une région spéciale et ce n'est pas tous les jours qu'on peut approcher des fjords de près. Alors on esquisse un plan B.
Et même aujourd'hui j'ai de la peine à juger si c'était vraiment un bonne idée. L'attaque est lancée le samedi 4 février au matin, on se rend à vélo au petit port de Manapouri au bord du lac du même nom. De là on prend un bateau jusque de l'autre côté du lac (toujours 1$ la minute) en compagnie de 60 autres touristes qu'un bus attend de l'autre côté, où se trouve la plus grande station hydro-électrique de Nouvelle-Zélande.
Jusque là, c'est les doigts dans le nez. Pour nous pas de bus évidement et pour aller à la mer, ce sera donc 22km et 700 mètres de dénivelé dans le brouillard pour atteindre Deep Cove, de l'autre côté de la montagne et ne rien voir du tout (ou presque) du fjord. Un peu déçus, on trouve quand même un chouette coin camping au pied d'une cascade et on se couche en espérant que le temps sera découvert demain. On aura entre temps bravement résisté à l'appel d'une douche chaude et d'un lit proposé par le gérant de la seule auberge du lieu ; de toutes manières on va transpirer aussi demain. Le lendemain justement, coup de bol, une fois qu'on a fait le chemin dans l'autre sens et qu'on rejoint le sommet pour la deuxième fois, on mange notre repas de midi avec une vue comme rarement. L'ambiance est calme et on profite vraiment de ce moment privilégié.
Et puis évidemment, ça se corse. Une fois de retour à la station électrique le plan c'est de ne pas reprendre le bateau et on s'engage sur la piste pour rejoindre Borland Lodge, à moins de 70 km de là. Nous avons des réserves pour 4 jours, on se dit que c'est largement jouable. Sur notre carte, la piste se transforme en chemin de VTT et c'est indiqué sur notre brochure touristique, l'accès est réservé aux cyclistes et il se peut qu'on doive porter les vélos pendant 1h. Etant donnés tous les avertissement inutiles vus lors de nos dernières randos, on se dit que ça doit vraiment pas être si terrible, même pas un panneau danger à l'horizon ! Alors on se lance et après avoir pousser les vélos sur presque 6 km (et plus de 1000 mètres de dénivelé!) on part en repérage pour voir à quelle sauce on sera mangé le lendemain. Et là, en regardant en contre bas depuis le sommet, on se dit qu'on a un petit problème. On voit bien la route qui continue là-bas au fond de la vallée, mais entre elle et nous, il y a environ 1 km de forêt et histoire de bien débuter, une bonne petite pente bien raide agrémentée d'un pierrier. Pourtant on voit aussi les petites flèches oranges, typiques des chemins de randonnées et aussi des traces de roues, preuve que d'autres cyclos sont déjà passés par là avant nous. On se donne la nuit pour réfléchir, rebrousser chemin ou tenter de passer quand même. Une soirée tranquille à regarder la lune, faire du pain et réfléchir à comment faire demain.
Je ne sais pas si la nuit porte conseil ou pas, mais en se réveillant, on se dit qu'on a pas du tout envie de repayer les $43 par personne pour retourner à Manapouri en bateau, alors on commence à descendre en suivant tant bien que mal le sentier et en ajoutant quelques cairns en route pour faciliter le passage des suivants. On débute avec 3 sacoches chacun, histoire de ne pas perdre l'équilibre. On descend pendant 20 minutes puis on remonte chercher le reste de nos bagages, puis un nouveau voyage pour les vélos. Au bout d'une heure, on arrive à la fameuse flèche orange qu'on voyait depuis en haut, mais nous ne le savons encore pas, la journée est loin d'être finie ...
Le chemin est très peu emprunté, avec pour conséquence des éboulements et des arbres couchés par des avalanches. Le tout bloque le chemin et rend la recherche des petites flèches orange assez longue. Je repense au: vous devrez "peut-être" porter vos vélos pendant 1h.
Partis à 10h15 du haut du Percy Saddle (la selle de percy), ce n'est qu'à 17h45 qu'on atteindra à nouveau un chemin digne de ce nom où les vélos pourront rouler AVEC les sacoches DESSUS ! 6h d'effort (et 1h30 de pause) à porter toutes nos affaires à bout de bras, à bouger des pierres, à couper des branches et même des arbres qui barraient la route et à se demander comment une brochure touristique peut suggérer un tel itinéraire même avec un simple vélo.
L'échelle du danger n'est vraiment pas la même selon les endroits ...
Le 7 février, pour la première fois depuis plus de 48h, on recroise des êtres humains. Cela ne nous était jamais arrivés en 2 ans de voyage : jamais nous n'avions passé autant de temps seuls. Ni au Kirghyzstan, ni sur la route 66 du Cambodge, ni même sur l'immense Stuart Highway dans le désert Australien (qui n'en est donc pas un).
Ça amuse beaucoup Eric, ravi de pouvoir faire quelque chose de différent de d'habitude, de tester ses limites et de "sortir des sentiers battus" ! C'est ce qu'on voulait, non ??? ;)
Et bien aujourd'hui de Invercargill où nous nous reposons depuis 2 jours, je n'arrive toujours pas à me décider si oui ou non j'ai apprécié notre petite escapade. Mes courbatures commencent tout juste à passer et l'effort physique aura été un des plus dur que j'ai eu à faire de toute ma vie.
Avec la chaleur du Turkménistan...
Avec la neige au Kirghyzstan...
Bon ok ... finalement c'était quand même bien cool ... !
PS: On a plus de 1300 photos à trier, commenter et mettre en ligne... Patience, ça viendra !
Kiwipédia - L'Encyclopédie de Nouvelle Zélande
Mise à jour 31 janvier 2012 :
Sandflies : n.f.p. Littéralement : "Mouches des sables". Insectes ressemblant à des petites mouches, qui ne vivent pas que dans le sable et qui ont la particularité d'adorer le sang humain. Elles se fournissent d'ailleurs directement à la source en mordant le moindre centimètre carré de peau qui ne serait pas couvert et elles prennent soin d'échanger le sang ponctionné par des substances hautement urticantes pour une durée minimum de 3 jours (7 si vous vous grattez).

"Propriété privée - Accès interdit - Les contrevenants seront poursuivis"
Pedallers Paradise : n.m. Littéralement : "Le paradis des pédaleurs". Guide touristique parlant de la Nouvelle-Zélande, destiné aux touristes à vélo et dont le titre montre clairement que l'auteur n'est jamais allé pédaler ailleurs qu'en Nouvelle-Zélande. Syn. : mauvaise blague pour cyclo-campeur.
Je le concède, pour une encyclopédie, c'est léger, partial, et (un peu) exagéré ... mais y'a des jours, c'est comme ça, et puis c'est tout. 10km/h de moyenne l'autre jour, 4h de vélo sous la pluie la veille, 10 piqures de sandflies par heure les autres soir, 1h30 pour trouver un coin où poser la tente hier, 6 conducteurs dénoncés en moins de 2 semaines (et ce sont seulement ceux dont on arrive à retenir la plaque) et 30$ l'emplacement foireux dans le camping ce soir. Et y'en a qui appellent ça un paradis ... on s'est vraiment fait trop d'illusions je crois ... Heureusement qu'il y a Sue, Dennis, Rick, Lynice, Megan, etc ... et deux trois paysages sympas ...
- Il pleut, il pleut bergère ...
- Joyeux Noël !
- Ca y est. On y est.
- Pacific Pearl
- Rencontres et retrouvailles
- S Y D N E Y
- A la bourre ...
- de Adélaïde à Melbourne ...
- ça, c'est fait ...
- En direct de Pimba : 7-8 :(
- Un point de vue
- Rock attitude
- Vous reprendrez bien un peu de désert ?
- 37-17
- Première à droite ... dans 1400 km
- Comme un symbole
- Salle d'attente a Dili
- Pas assez Timorés ...
- ferry, bus, plage, mantas, etcetera
- Fais comme les romains.
- Ca nous arrange pua ça !
- On fonce !
- C'est la procédure.
- Let's go Makan !
- VIDEOS - Laos
- VIDEOS - Thailande
- Mé la t'a ka t'arrêter un peu ...
- Vous faites Kua là ?
- La suite ...
- Un tour sous l'eau ...