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Petit résumé d'Ouzbékistan – Première partie (la suite viendra... un jour...)
« On » m'a demandé de raconter le passage par l'Ouzbékistan... Alors je vous emmène dans mes bagages pour vous montrer un peu ce que j'ai trouvé là-bas.
Après un long mais agréable voyage en train et bus, j'ai retrouvé nos deux voyageurs à Bukhara, à peu près au centre du pays. Eux m'attendaient déjà là depuis un ou deux jours, après avoir passé la frontière plus au Nord vers Nukus, visité quelques forteresses et la vieille ville fortifiée de Khiva, et aussi traversé un désert au passage. Rien de bien spécial quoi.
Rejoindre Bukhara depuis la capitale Tashkent est a priori relativement facile par le train qui met quelques heures. Sauf que des trains, il n'y en a pas non plus cinquante par jour, et qu'en période de vacances (le 1er Septembre est la fête nationale, on y reviendra...) les gens se déplacent beaucoup et les trains sont vite remplis... Reste le bus donc, dont je vous passerai les détails pour le moment, on aura l'occasion d'y revenir plus tard aussi.
Enfin donc, j'arrive à Bukhara pour les retrouver. Ou plutôt l'inverse parce qu'à vrai dire je me sentais un peu perdu sans savoir où aller dans le centre d'une ville inconnue d'un pays étranger. Bon, certes, il y en a certains que ça ne dérange plus, c'est même un peu la routine mais bon... On se retrouve donc et aaaaah c'est bonne vieille virilité fraternelle ! Il a failli me déboîter une épaule, j'ai pas dû passé loin de lui briser la nuque ! J'en rajoute bien sûr, mais ça manque un frangin sur qui on a l'habitude de taper, alors forcément, vous comprenez...
Passés les bisous et autres embrassades passionnées, direction l'hôtel. Et oui, faut pas croire, on les croit toujours perdu au fond des bois ou en plein désert, mais non Mesdames et Messieurs, c'est la belle vie ! Vous ne vous fierez plus à leurs bobards. Je les soupçonne de planter la tente de temps en temps pour faire une pause dans la journée, et faire deux ou trois photos pour nous faire croire qu'ils dormaient au milieu de nulle part... L'hôtel donc, et surtout la douche. Lydie n'a pas voulu me le dire pour ne pas me vexer, mais franchement, vous y croyez-vous qu'on sent la rose après 6 jours de train ? J'en viens presque à me demander si ils n'ont pas revu leurs standards olfactifs un peu trop à la baisse...
Déjà tant de questions... me voici donc inconsciemment investi d'une mission : y répondre, et essayer de comprendre. Quel est leur état d'esprit ? Se sont-ils bien adaptés à leur nouvelle vie ? Comment ? Qu'est-ce qui les pousse encore en avant après tout ce qu'ils ont déjà vu et vécu ?
Pour trouver tout ça, continuons un peu notre récit. Dès les premiers pas dans Bukhara commence la valse des enfants qui demandent comment on s'appelle, des vendeurs qui veulent tous savoir d'où on vient (la réponse Suisse, France et Allemagne les intrigue toujours un peu...), de sympathiques commerçants qui proposent à tout coin de rue de changer vos dollars, etc. On rentre assez vite dans le bain, surtout avec des guides pareils. Et vas-y que je te négocie ça à gauche, et que je te rembarre un arnaqueur à droite, ça n'arrête pas ! Mais Bukhara, ce n'est pas seulement ça, même si elle ne serait probablement pas tout à fait elle-même sans. C'est une vieille cité, un des centres névralgiques de la célèbre Route de la Soie. Alors forcément, on n'est pas déçu du voyage : dès la sortie de l'hôtel, on se retrouve sur une place qui selon Eric fait un peu Disneyland. Bon, là il ne faut pas oublier que ses références ne sont plus trop les mêmes... Pour moi elle est très jolie cette place, peut-être un poil trop touristique avec son petit parc et ses restaurants, mais rien de bien gênant au final. Surtout avec l'architecture qu'on trouve tout autour : de belles façades de mosaïques au fronton caractéristiques, les boutiques du bazar « à touristes » qui s'étalent dans les rues adjacentes, cette couleur ocre omniprésente, etc. Dépaysement complet pour moi. Encore plus lorsqu'on arrive finalement au clou du spectacle : le fronton d'une vieille Medressa (une école théologique musulmane) faisant face à l'entrée imposante d'une mosquée, le tout sous l'oeil attentif du grand minaret. Des mosaïques à n'en plus finir, des briques, des motifs, des coupoles toutes plus bleues les unes que les autres. Magnifique, superbe, impressionnant.
« Ah ouais si quand même, c'est pas mal... » Pas mal oui, ça dépend du point du vue ! Je ne dirais pas qu'ils sont blasés, mais c'est vrai que des mosquées et des coupoles bleues, ils en ont vu un bon petit paquet depuis la Turquie, alors forcément ça fait relativiser... Mais ils sont quand même un peu impressionnés par ce qu'ils voient eux-aussi. Quelque part ça me rassure un peu... Moi c'est surtout l'ambiance qui m'a marqué : très peu de monde, pas un touriste à part nous bien sûr, pas un bruit, tout ce qu'il faut pour être impressionné par ce qu'on a devant les yeux. Alors malgré tout ce qu'ils ont vu, je crois (je suis sûr même) qu'ils ont bien apprécié aussi...
La visite continue : un autre bazar avec des tapis plus grands que mon appart', une forteresse aux murs obèses, une vieille tour vestige de l'emprise soviétique, etc. Tiens, et si on y montait dans cette tour ? Hein Lydie ? Il faut juste faire un peu attention aux barbelés et à ne pas mettre les pieds là où c'est trop rouillé, mais le panorama en vaut la peine. Elle a bien essayé de nous faire croire qu'elle avait peur mais bon, on ne nous la fait pas, elle qui dort à poings fermés quand les loups hurlent à la mort à 10 mètres de la tente... Ah mais non c'est vrai, c'était une blague ça, ils dorment à l'hôtel rappelez-vous ! Mais la chaleur commence à se faire ressentir assez violemment, il est grand temps de faire une pause.
C'est l'occasion de découvrir la gastronomie locale. Il existe deux plats dont les Ouzbeks sont semblent-ils assez fiers, et pour vous les faire découvrir, voici un petit jeu très simple : il vous suffit de relier le nom du plat à sa description.
Shashlyk | Plat de riz généralement assez gras, avec d'autres choses dedans telles que carottes et même des bouts de viandes. Cuisiné dans une grande casserole avec beaucoup d'huile, il paraît que les hommes les plus vigoureux boivent l'huile qui est restée au fond ... (NDLR : l'histoire ne dit pas si l'auteur l'a bu ...) |
Plov | Brochette de viande en morceaux ou hachée, généralement servie avec des oignons et/ou des tomates, et dont la qualité peut être très variable. Peut aussi contenir du gras, parce que comme disait un pote, « le gras c'est la vie »... |
Alors, avez-vous trouvé ? Bon d'accord, c'est pas trop dur, je trouve aussi que le Plov porte bien son nom... Ceci dit, s'il est bien préparé (ou plutôt si on n'a pas vu comment il a été préparé), ça passe plutôt bien, surtout pour des cyclistes toujours en mal de sucres lents. Et de toute façon, tout passe à peu près bien avec une petite bière... Même un mauvais Shashlyk de viande hachée, c'est dire !
Rajoutez à ça le pain rond aplati au milieu (un peu comme une pâte à pizza avec presque que des bordures très épaisses et un peu rassie) et les somsas qui ont bien souvent fait office de déjeuner et vous aurez une bonne idée de ce qu'on mange là-bas. Pour faire passer tout ça, rien de tel qu'une bonne razade de thé (pour changer de la bière) et une petite sieste... Bon par contre, tout ça est un peu ridicule maintenant qu'on a eu droit à l'épisode du mouton kirghize photos à l'appui mais bon, je n'avais qu'à terminer mon récit plus tôt !
Reprenons un peu notre chemin à travers Bukhara. Le centre historique de Bukhara n'est pas vraiment très vaste, mais on arrive quand même à se perdre dans les petites rues de terre où les gamins jouent au foot sans pour autant oublier de nous interpeller avec leurs « Hey Mister, what's your name? ». Et au gré de cette balade, on finit par trouver (on le cherchait un peu quand même) le petit coin super sympa qui valait bien la peine de venir jusque là. Char Minar nous attendait, pas vraiment impressionnant comme l'étaient la Medressa et la Mosquée, mais tout à fait charmant. En fait, un petit « palais » qui doit son nom aux quatre tours qu'il élèvent vers le ciel aussi bleu que ses coupoles (Char Minar = 4 tours ou minarets, c'était la porte d'entrée d'une Medressa). Encore une fois, nous sommes les seuls touristes, et la fille du propriétaire de la boutique se précipite pour nous ouvrir et nous faire découvrir ses merveilles.
Mais voilà déjà la fin d'après-midi et la lumière devient tout simplement magique sur les murs ocre : il est temps de voir ce que peuvent faire nos appareils photos... Quel meilleur terrain de jeu que le minaret du matin ? Là bien sûr c'est encore plus beau, plus prenant. Vous vous en doutez, on s'en donne à coeur joie jusqu'à ce qu'il fasse vraiment trop sombre. Mais ces façades de mosaïques éclairées par le soleil couchant, c'est quand même quelque chose...
Assez parlé de la ville peut-être. Même sans la connaître très bien, je crois pouvoir dire qu'il y a une chose qui n'a pas changé chez Lydie : son goût pour les bonbons et autres sucreries... Les deux pauvres paquets que je n'avais courageusement pas mangé pendant les longues heures de voyage n'ont pas résisté bien longtemps une fois sortis. Et encore je ne vous parle pas des glaces ! C'est à ça qu'on voit qu'ils se sentent toujours touristes en vacances ! Ceci dit, ils peuvent se permettre vu le nombre de kilomètres qu'ils ont parcourus et le nombre de kilogrammes qu'ils ont perdus (mesdames messieurs les parents, non, ne vous inquiétez pas, ils mangent bien, dorment bien, profitent bien).
Tiens en parlant de cyclistes... Figurez-vous qu'à Bukhara, on ne voit pas que des vieux bâtiments historiques et des marchands. On trouve aussi des Français qui, devinez quoi ?, font du vélo. Le monde semble parfois bien petit... C'est donc l'occasion pour moi de vous parler un peu de ce monde à part, de ces gens un peu bizarres... je veux bien sûr parler de
L'étrange communauté des gens qui font le tour du monde à vélo
Tout d'abord, un petit avertissement : quoique vous lisiez ou entendiez à propos de ces gens-là, ne les jugez pas trop vite. « Avant », ils étaient des gens « normaux » eux aussi, alors faites attention, ça pourrait vous arriver à vous aussi...
Alors pour commencer, il faut savoir les reconnaître. En général, un bon indice est qu'ils sont sur un vélo. Ou alors ils ont un vélo pas bien loin. Mais on peut toujours les confondre avec les cyclistes du dimanche... Il nous faut donc un deuxième indice : le bronzage. Le style zébré lunettes-Tshirt-sandales, ça fait son p'tit effet. Mais là encore attention, ça ne marche pas s'ils viennent de partir (ou si ils roulent tout nus, mais j'en ai pas encore croisé...). Pour être sûr de les reconnaître, ils va donc falloir s'approcher un peu plus.
Et là on commence à les entendre parler. Si après 3 minutes de conversation avec eux vous avez abordé au moins un des sujets suivants (liste non exhaustive mais presque), vous saurez à qui vous avez à faire :
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Le vélo et tous ses composants : cela inclut bien sûr toutes les petites pièces qu'on ne saurait nommer que par truc ou machin mais qui apparemment ont un nom bien défini. Toute la carcasse y passe, mais on retrouve souvent des stars telles que la selle Brooks en cuir ou encore les fameux pneus increvables Marathon de Schwalbe...
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L'équipement hors vélo : là encore on retrouve des incoutournables. Si vous ne voulez pas passer pour le dernier des abrutis, renseignez-vous un peu avant sur les infatiguables sacoches Ortlieb, la dernière tente
ultra-légère de chez Vaude ou encore les sacs de couchages (ne surtout pas confondre avec un duvet...) dont j'ai oublié la marque... On n'oubliera pas non plus le réchaud, ustensile important s'il en est.
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Le voyage en lui-même : quelle destination, quelle route, comment cela a-t-il été planifié, financé ,etc. Et bien sûr toutes les petites (més)aventures, les bons et mauvais souvenirs, les impressions laissées par chaque pays qui peuvent pas mal changer d'un voyageur à l'autre.
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Toutes les petites tracasseries administratives : là on parle des petits trucs pour obtenir des visas plus facilement, quel poste de frontière est plus cool qu'un autre, les ambassades où ce n'est même pas la peine d'aller, etc.
Voilà. Maintenant vous êtes prévenus et vous saurez à quoi vous attendre si jamais vous en croisez un. Ou deux, puisqu'ils semblent être généralement en couple, d'une trentaine d'années... Ca vous rappelle quelqu'un ?
Vous croyez que je ne me base que sur ce que j'ai vu de Lydie et Eric en une semaine hein ? Vous vous dites que gentiment je me moque de mon frangin ? Ah ah, détrompez-vous !
Tout ceci est basé on ne peut plus sérieusement sur une étude statistique réalisée sur un échantillon représentatif de cette communauté. Figurez-vous que l'Ouzbékistan semble être un des lieux privilégiés pour une telle étude : en une semaine Mesdames et Messieurs, j'ai eu le plaisir de rencontrer 7 membres de ce groupe, qui ne m'ont pas seulement parlé d'eux bien sûr, mais aussi de tous leurs compagnons qui sont quelques semaines devant ou quelques semaines derrière. Vous voyez bien que c'est un beau panel qu'on a là ! Bon, niveau représentativité ce n'était peut-être pas l'idéal par contre : un couple France – Suisse francophone, un autre 100 % France, encore un autre d'Allemagne et finalement un solitaire Allemand aussi.
Tout ce petit monde qui se retrouve en même temps en Ouzbékistan, c'est à se demander combien de membres compte la communauté au total ! Mais c'est donc si commun de partir faire le tour du monde à vélo ? Pas dit... Disons qu'en partant d'Europe pour aller vers l'Est, il y a deux routes possibles. La première, vous la connaissez bien maintenant, passe au sud des mers Noire et Caspienne et traverse donc la Turquie et l'Iran. La deuxième passe tout simplement au Nord, par la Russie.
Si vous êtes en Iran et que vous continuez vers l'Est, vous arriverez à un moment donné en Afghanistan puis au Pakistan. C'est pas donné qu'on vous laissera passer par là-bas, alors vous ferez comme tout le monde et vous remonterez vers le Turkmenistan. Et vous voilà en Asie Centrale.
Si vous êtes en Russie et que vous continuez vers l'Est, vous resterez en Russie. Premièrement ce n'est plus vraiment un tour du monde, et franchement il faut être bien motivé pour pédaler dans la toundra. Alors probablement vous redescendrez un peu vers le Kazakhstan, et vous voilà vous aussi en Asie Centrale.
Tout s'explique donc, et ce n'est pas pour rien que l'Ouzbékistan garde tant de trésors de la grande époque de la Route de la Soie. Tout le monde s'y retrouve, arrivant d'un côté, repartant de l'autre.
Fin du premier épisode... La suite prochainement avec encore plus d'aventures et d'émotions ! Vous vous dites que je bluffe, pas vrai ? Et bien que nenni Mesdames et Messieurs, le meilleur reste à venir...
Commentaires
PS: on était convaincu du coup des photos devant la tente ;-)
en attendant bisous à nos voyageurs