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Salam ! Welcome to Iran
Une fois la frontière passée, la route descend sur plusieurs dizaines de kilomètres et on se retrouve finalement 1000 m moins haut qu'à Dogubayazit. Il fait chaud, beaucoup plus chaud que dans les montagnes ... Et ce n'est que le début. On arrive en fin d'après-midi dans la petite ville de Maku et notre première préoccupation sera d'essayer de trouver un dictionnaire et une carte correcte de l'Iran, et pas seulement en Farsi si possible, c'est mieux pour la lire ... Impossible. Malgré l'aide de plusieurs gentille âmes, la ville n'est visiblement pas assez habituée aux touristes ... On passe donc la soirée tranquillement dans un petit hôtel et je me pavane devant le miroir à tester différentes manière de mettre mon foulard en copiant les jeunes filles que j'observe discrètement dans la rue depuis mon balcon. Ici, très peu de burka ou de chador. Les jeunes filles nouent un foulard coloré autour de leurs têtes en laissant très soigneusement dépasser le plus possible de cheveux. Maquillage et rouge à lèvres sont de rigueur.
Beaucoup de jeunes sourient et gloussent en nous regardant passer et certaines nous questionnent en anglais: Welcome to Iran ! Where are you from ? What do you think about Iran ? Et re-gloussement (traduction: Bienvenue en Iran ! D'où venez vous ? Que pensez vous de l'Iran?). La plus part ne prennent même pas le temps d'écouter nos réponses ... Mais on est déjà impressionné par le nombre de personnes, jeunes et vieux, qui parlent plus ou moins bien anglais. Ca nous change de la Turquie où presque seuls nos hôtes de couchsurfing pouvaient tenir une conversation normale avec nous.
En prime, en moins de 3 heures, on aura déjà reçu en cadeau 2kg de cerises par des militaires (bon d'accord elles étaient dégueu), un petit dictionnaire de secours par un samaritain qui nous guide dans la ville (bon d'accord il coûtait 60 centimes) et deux glaces par l'hôtelier (est ce qu'il nous aurait pas arnaqué sur le change ?) ...
Le lendemain matin, on se prend en main et on quitte Maku avec le lever du soleil (ou presque) Il fait chaud, mais on est tellement contents d'être ici qu'on avance bien et à midi on a déjà fait plus de 65 km (d'habitude c'est plutôt 30 km ... et encore !) Les paysages sont assez monotones mais la circulation n'est vraiment pas l'enfer promis par certains récits de voyageurs ... Pourvu que ça dure ...
Première invitation
Vers 17h, on s'arrête dans ce qui ressemble à un petit village pour demander de l'eau et très vite, c'est plus de 15 hommes qui sont autour d'Eric et presque autant de femmes qui sont autour de moi ... A peine le temps de se faire comprendre qu'on fini dans une des maisons à boire le thé en compagnie des enfants, des cousins, oncles et voisins venus voir les étrangers. Malgré notre motivation pour rouler encore un peu, leur gentillesse et notre envie de pouvoir discuter un peu avec eux feront qu'on restera là ce soir.
C'est notre première invitation en Iran et comme toute première, on découvre plein de choses qui nous paraissent presque normales après deux semaines ...
- - La tenue vestimentaire :
Très vite, j'aurais l'obligation par la mère de retirer mon foulard et de me mettre à l'aise, c'est à dire, en manches courtes ... Je comprendrais assez vite que la plupart des iraniennes sont désolées pour moi de la tenue vestimentaire que je dois adopter dans leur pays. La tenue islamique est de rigueur dans tous les lieux publics mais dans les maisons, les gens font ce qu'ils veulent : parfois elles gardent leur voile (mais est-ce parce que Eric est là ?) parfois elle se mettent en short dès qu'elles rentrent à la maison ...
- Les maisons :
Même si elles sont assez moches de l'extérieur (selon les standards européens ... ), l'intérieur est souvent assez beau et bien fini avec souvent la climatisation. Mais la chose la plus remarquable est qu'il n'y a (quasiment) pas de mobilier : une télé sur un meuble à roulette, parfois un canapé et 2 fauteuils mais bien souvent pas de table, pas de chaise, pas de buffet. Pas de babioles, de souvenirs, de photos ... C'est plutôt le genre épuré. Par contre le sol est couvert de tapis et de coussins. Évidement, aucune chaussure ne doit passer le pas de la porte.
Ce "design" est valable aussi pour les chambres : à peine une petite armoire et très rares sont les lits en dur. On dors sur ce qu'on a appelé les "lits iraniens" : des matelas pliables remplis de laine et que l'on peut ranger assez facilement et sur lesquels on dort étonnamment bien !
- Les repas :
Les dames exclusivement préparent la cuisine, à l'exception des "kebabs" (nom générique pour des grillades), qui, comme presque partout dans le monde, sont dédiés aux hommes ... Comme il n'y a pas de mobilier, un toile en plastique posée sur les tapis au milieu du salon fait office de table et tout le monde s'assoit autour.
Du point de vue politique, cette famille était plutôt du genre conservatrice ... Ils nous expliqueront que Khomeini, le leader de la révolution islamique de 1979 est un grand homme, tout comme son successeur et l'actuel président Ahmadinejad ... Le tout en s'extasiant devant la TV gouvernementale qui passe tous les jours des reportage sur les martyrs de la guerre avec l'Irak ...
Quelques anecdotes en vrac : Un des jeunes de la famille est un policier : interdiction pour lui d'apparaitre sur les photos. Il n'a pas le droit non plus d'avoir un passeport et devra attendre 10 ans après sa retraite pour espérer pouvoir aller à l'étranger. Ceci dit, les gens qui ont un travail salarié peuvent prendre leur retraite après ... 30 ans de travail ...
Après la nuit et le petit déjeuner on repart péniblement vers 10h ... il fait déjà 35°C ... Par contre les paysage deviennent magnifiques. La rivière Aras marque la frontière entre l'Iran et l'Azerbaijan et elle a au passage taillée des gorges assez sympathiques ... Mais c'est la frontière, alors la zone pullule de militaires qui sont fatigués de ne rien avoir à faire : vers 13h, après quelques montées à 15% par 45°C, on doit négocier pour pouvoir se poser 1 heure (grand max !) à côté des familles qui pique-niquent ... Circulez ...
Plus tard, Eric ira voir une église un peu plus haut pendant que j'attends en bas. Bran le bas de combat !!! Les hommes en uniformes viendront 3 fois me demander où est mon mari et feront 3 fois l'aller retour vers l'entrée du site touristique pour retrouver Eric. Quand enfin il ressort, 3 militaires affolés lui font signe que je suis en bas et que franchement c'est vraiment n'importe quoi de laisser sa femme dans la nature à plus de 500 m de lui ... Zen les gars, je suis grande ... ça va bien se passer ...
Ceci dit, le site de l'église était magnifique, et il nous donnera surtout un bon aperçu du sport favoris des iraniens le vendredi (seul jour de repos officiel de la semaine): le pique-nique. Rien que pour ce site perdu dans les gorges, c'est une bonne centaine de familles de plus de 10 personnes qui avaient sortis la tente, le barbecue et les bonbonnes d'eau fraiche ... Mais non, pas de bière, ni de rosé ... Juste quelques bières sans alcool aromatisées à la pêche ou à la pomme pour faire comme si ...
On essaie de filer à Tabriz pour trouver une carte et un guide touristique, mais sans carte justement c'est pas facile et on se plante un peu sur les distances qu'il reste à parcourir. On se crève pour rien en pensant qu'on y serait en 2 jours alors qu'il reste en réalité plus de 200 km ... Résultat, après une nuit dans un hôtel pourri, tenu par un vieux dégeu à Jolfa, on repart difficilement et après 20 km Eric est complètement HS, pas encore habitué aux bactéries et à la chaleur iranienne ... Après délibération rapide du jury, on se dit que se taper 30km de montée par 50°C en étant crevé, c'est pas tellement super fun et que le plus raisonnable, c'est de faire du stop ... Après 5 min d'attente, un gentil pick up bleu nous embarque, en nous faisant cependant clairement comprendre de nous planquer en cas de présence policière. On apprendra plus tard que ces milliers de picks up bleu qui sillonnent l'Iran on la réputation d'être les plus dangereux conducteurs de la route ... Pas de soucis pour nous. Merci !
Arrivés à Tabriz en moins de 2h, on rejoint Hanif, prof d'anglais, qui prendra presque trop soin de nous. Ne pouvant pas nous logés dans la maison de ses parents, il paiera l'auberge pour nous et annulera ses cours pour nous aider à trouver une carte décente et pour nous faire visiter la ville. Entre temps, je serai allée récupérer un guide touristique pas cher à l'office de tourisme officiel de la ville, qui vend des copies des célèbres guides de voyages ... C'est même gratuit si tu dis que tu es venu en vélo ... Très bon guide, Hanif nous fera visiter la mosquée et le bazar, tout en nous expliquant longuement sa vision de l'Iran d'aujourd'hui ...
Après 2 jours de visite et de récupération, on décide de prendre le bus de nuit pour Téhéran pour lancer au plus vite les demandes de visa qui peuvent se révélées assez longues ... Après une discussion houleuse avec le chauffeur sur le surcoût de transport des vélos, on embarque pour un Space Mountain de 6h pour moins cher qu'à Disney. A la meilleure place, celle juste derrière le chauffeur, sans ceinture, histoire de voir le pare brise de très près en cas de coup de frein ...
L'autoroute iranienne, à première vue, c'est la loi de la jungle. Tu klaxonnes et tu passes. Nous on voit 2 voies. Eux ils en voient 3, ou 4, ça dépend de l'état des bas côtés.
Bref .. même le prix imbattable de 6$ par personne ne nous à pas permis d'arriver décontractés à Téhéran ... Surtout que quand tu sors du bus, tu as 20 chauffeurs de taxis qui croient que tes sacs sont remplis de dollars et que tu peux bien leur en donner un (1 sac, pas 1 dollar ...) pour faire 15 min de taxi. Pas de bol les gars, on a des vélos, on a pas besoin de vous ...
Téhéran ... bassades.
Mais débarquer à Téhéran sans carte de la ville c'est pas facile et c'est donc en compagnie de Mohammad, jeune étudiant kurde que nous trouverons la maison de notre hôte après avoir marché plus de 3h en poussant nos vélo. Et oui ... Mohammad il ne connaît pas la ville non plus et il a pas de vélo ... Mais il a un avantage : il sait lire le farsi ... Et il est rempli de bonne volonté :)
On arrive à la maison, et la première chose à faire avant de penser à dormir un peu, c'est de vite aller aux ambassades, parce que c'est bientôt jeudi, et jeudi ici, c'est le week-end ...
C'est donc parti pour 3 jours de bus, de métro, de taxi et d'ambassades.
Note : Pour obtenir ces visas, il faut des lettres de recommandation de la part de sa propre ambassade.
Note 2 : Les temps de déplacements sont donnés à l'échelle de la Suisse, en considérant la maison à Neuchâtel.
- Premier jour :
Eric et Lydie partent de la maison pas très frais car ils sortent du bus. Ils vont vite à l'Ambassade de France à Genève pour demander les lettres de recommandation. Ils arrivent juste à temps pour faire la demande mais il leur faut revenir demain pour les chercher. Ah oui, c'est vrai, les ambassades, ça travaille jamais après 13h ... Donc pas la peine d'aller à l'ambassade de Suisse, autant aller visiter le palais de l'ancien roi qui est à Bern. Oups, le palais il est fermé le mardi ... alors ils rentrent à la maison.
- Deuxième jour :
Eric retourne à Genève pour récupérer ses lettres et Lydie va à l'ambassade de Suisse à Zurich pour faire sa demande. Arrivée là bas, elle apprend qu'il faut payer CH 120.- pour 3 bout de papiers mais elle se rend compte qu'elle a oublié les sous à la maison ... Elle attend Eric à Olten qui est en route et ensemble ils font vite l'aller retour à la maison pour prendre des dollars restés sagement dans les sacs. En jonglant un peu avec les métros et les taxis, ils reviennent à temps pour récupérer les lettres de recommandation Suisse mais trop tard pour faire les demandes de visas. Pour gagner du temps le lendemain, ils partent en repérage à Bâle pour trouver les ambassades Ouzbek et Kirgize.
- Troisième jour :
Départ pour Bâle, ça passe juste pour l'Ouzbekistan qui demandait un formulaire par internet qu'ils n'avaient pas fait. Ensuite ils vont payer CHF 200.- dans une banque à Zurich pour le visa Kirgize. Le temps qu'ils trouvent la banque et qu'ils en reviennent, l'ambassade Kirgize est fermée, mais ils arrivent juste au moment où le consul rentre du resto et lui refilent de force tous les documents pour que la démarche soit lancée.
Voilà. C'est parti. Nos deux héros sont fatigués mais contents. Reste plus qu'à attendre 2 semaines.
Voilà pour la partie administrative.
Pour la partie sociale voilà ce que ça donne :
Notre hôte durant cette épreuve est Arash, 29 ans, ingénieur, sportif, pas marié ... Plus précisément, il habite dans la maison de ses parents avec ses deux sœurs et son frère. Ses deux autres frères sont mariés et vivent donc ailleurs. Tous(sauf la mère) parlent bien anglais et tous sont ravis de parler avec nous et fiers de pouvoir nous montrer leur vie à Téhéran. Avec leurs conseils, cette "mission ambassade" a été un bon moyen de connaître un peu mieux la ville. 10 millions d'habitant, 15 millions avec ceux qui travaillent, à peine 3 petites lignes de métro et des millions de voitures (forcément, le pétrole coûte entre 0.1 et 0.4$ le litre ... ) On aurait pu prendre des taxis pour faire tous les trajets, mais même si c'est seulement environ 1$ les 10 min, ca revient vite cher avec les embouteillages. Alors on a préféré prendre les bus et le métro.
Et là ça change vraiment des bus de chez toi. Tu paies le ticket de bus 2 centimes par personne mais madame monte derrière et monsieur devant, pour pas que monsieur puisse regarder les fesses de madame. Par contre tu ne passes pas un trajet sans devoir subir un interrogatoire plus ou moins poussé en fonction du niveau d'anglais de l'interlocuteur assis à côté de toi : pays, métier, mariage, enfants (oui oui ils sont dans les sacoches ...), etc etc ... c'est plutôt amusant et enrichissant. Dans le métro, c'est presque pareil, sauf que madame à le droit de monter dans les wagons mixtes si elle n'est pas seule. Sinon c'est le wagon "Women only", et là, c'est le téléachat à chaque arrêt car malgré leurs voiles, elles aiment bien se maquiller et parler maquillage mais aussi parfum, habits pour enfants, chocolats, pinces à épiler, sous-vêtements, chaussures le tout dans une ambiance "poulailler" assez amusante ... Des fois tu te perds un peu, mais c'est pas grave, dans les 2 minutes quelqu'un t'accoste et te conduis à destination, si il n'arrive pas à t'expliquer correctement, même si ça prend 15 min.
Finalement, on s'entend vraiment bien avec Arash, alors il nous invite à une soirée avec ses amis. Et ses amis, ils sont cool aussi. Autour de quelques bouteilles de leur vin fait maison (Et oui, c'est pas illégal d'acheter 200kg de raisin) on apprendra qu'ils ont tous participé aux manifestations lors des dernières élections et que eux franchement, ils aiment pas trop cette petite dictature ... Ils aiment la nature et l'aventure et parlent tous couramment anglais, même sans être sortis de leur pays. Alors finalement on décide d'aller passer le week-end avec eux ...
De toutes manières on a 12 jours à attendre avant de récupérer nos passeports ...
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