Turquie - Conclusion.

Bon d'accord, on est deja en Iran, mais il restait a finir de raconter la Turquie ...

Des photos supplementaires aussi ...

Après notre journée de M, il restait seulement 60 km pour atteindre Dogubayazit, dernière ville avant la frontière Iranienne qui est 35 km plus loin. Le paysage est magnifique en arrivant : la ville ressemble a une oasis au milieu des montagnes beige, avec d'un côté le Ishak Pasa Palace et de l'autre le Mont Ararat, sorti de nul part, qui fait le malin du haut de ses 5137 m, et qui marque la fin de la Turquie.
Pendant plusieurs kilomètres, on pédale avec des frissons en se souvenant tout ce qu'on a vu et de tous les gens qu'on a rencontré pendant ces 6 semaines en Turquie.

On passera 2 jours à Dogubayazit, logés dans le bureau de Mehmet, guide de montagne, en compagnie de 3 polonais/es. Au programme : pique-nique, glandouille, soirée avec des polonais et slovaques avec Magit au Sas et Mehmet au chant, visite du palace et préparation de l'arrivée en Iran : changer de l'argent et surtout adapter la tenue vestimentaire : une tunique qui doit cacher les bras et les fesses pour Lydie et un short qui doit cacher les genoux pour Eric. Mauvaise nouvelle : on a encore perdu un truc : la carte de l'Iran ... :( et impossible d'en trouver une ici ... on naviguera à vue pour le début de l'Iran ...

Mehmet est un peu grande gueule mais après 2 jours on le trouve finalement assez cool. On a juste l'impression qu'il attend beaucoup trop de nous, enfin ... de Lydie, en retour. Il appelera Lydie "My partner" dès qu'il saura qu'elle travaillait dans une agence de voyage, en pensant qu'elle lui enverrait 50 touristes intéressés à grimper le Mt Ararat.
(Euh ... Mehmet, t'es gentil, mais là elle a plus de travail et à Neuchâtel, il n'y a pas 10 personnes par an qui veulent  aller faire les guignols avec des kurdes à 5000m d'altitude à côté de la frontière Iranienne."
(NB : et pourtant si ils savaient comme c'est beau et comme les gens sont sympas, ils y en aurait sûrement beaucoup plus ... ;) )

Leus deux dernières semaines auront été beaucoup plus dépaysantes que les premières.
Les paysages des plateaux est beaucoup plus sec ... C'est pas difficile, on a fait 4 semaine sur la côte de la mer Noire qui a la réputation d'être extrêment pluvieuse ... (On a eu de la chance avec seulement 2 jours de pluie dans cette région)

Les moeurs se font plus strictes : Il y a moins de femmes dans les rues, mais ils y en a quand même, contrairement à ce que certains Turcs et livres touristiques laissent penser, et pas forcément voilées ... Il est mal vu de se fréquenter publiquement sans être mariés et l'alcool se fait plus rare dans les magasins.
En plus les casernes militaires et autres check points le long de la route font bien ressentir les tensions entre le gouvernement turc et le PKK kurde. Plusieurs attentats ont d'ailleurs eu lieu dans le sud de la Turquie dans les jours précédents, toujours sur des cibles militaires.

Après avoir discuté longuement avec des étudiants et des jeunes profs, ces différences de moeurs sont un sujet important pour eux : si ils n'ont pas de bon résultats à leurs concours, ils ne pourront pas aller étudier ou enseigner où ils le souhaitent et se retrouveront parachutés inévitablement dans les villes du sud est du pays. Les étudiants se plaignent de ne pas pouvoir fricoter comme ils le voudraient, et les enseignant galèrent avec des enfants qui ne parlent pas forcément turc mais kurde. A Diyadin, les profs rencontrés nous ont même raconté des histoires de règlement de comptes sanglant entre voisins de villages pour des problèmes de cours de récréation ...

Mais pour finir, on aura toujours été bien accueillis et les gens étaient toujours contents de voir des touristes dans leur région ! On regrette juste de ne pas avoir passé plus de temps dans cette région kurde afin de se faire une idée un peu plus précise de ces différences culturelles.

Passeports !

En repartant, on ne pense plus du tout au passé, mais surtout à ce qu'il nous attend et Lydie est un peu (beaucoup) stressée.
Le Mt Ararat est sympa, pour la première fois il a enlevé ses nuages pour nous saluer :)

Comme pour toutes les frontières jusqu'à maintenant, il faut présenter les passeports un nombre inclaculable de fois. La majorité des contrôleurs sont plus curieux qu'utiles ; un seul est vraiment important : celui qui met le tampon.
Un petit contrôle approfondi de mon passeport en Turquie et c'est bon pour la sortie
Pour l'entrée, c'est un peu plus compliqué. On passe un grillage : deux molosses déguisés se demandent d'où on vient avec les vélos. Ils sont à peu près autant arrogants que parresseux et ils leur faudra quelques minutes pour daigner lever leurs fesses de leur chaise pour enfin nous montrer où ils faut aller pour faire la queue. Pourtant si ils nous avaient bien guidés tout de suite, on aurait peut être pas vu la zone de quarantaine où 30 hommes et 30 femmes, bien séparés, qui attendent de passer ...
Dans la queue, je suis content d'être avec Lydie : les hommes n'osent pas s'approcher de trop près des femmes. Parce que entre eux, c'est le grand amour ... avec un grand C, comme Coups de Coudes.

Finalement le gentil officier est complètement débordé et on passera dans les coulisses en compagnie de 3 autres jeunes français. 30 min plus tard, on a rempli un nouveau formulaire et seuls les français ont dûs donner leurs empreintes digitales ; ou bien devrait-je dire seuls les hommes ? Le mystère reste entier.

On reprend les vélos et un dernier gentil officier prend encore 10 min pour vérifier que ses 5 collègues précédents ont bien fait leur travail.

Ca y est ! c'est bon ! On est officiellement en Iran !

La suite au prochain épisode.