On fonce !

Comme prévu, notre rythme s'est sacrément accéléré depuis Singapour ...

Après avoir récupéré nos visas indonésiens, on a voulu aller voir le point le plus au sud du sud de la péninsule malaisienne, juste pour le fun (Les puristes soulignerons que Singapour est une île, mais je répondrai que du moment qu'il y a un pont, pour le vélo, ça ne fait pas de différence ...).

Mais il n'en fut rien car ce point est en fait situé à l'intérieur d'un parc ressemblant à un guetto pour riches et dont l'entrée se monnaye à 2$ par tête ... Nous nous contenterons donc d'une photo à l'extrémité sud GRATUITE ...

Pendant 6 jours, je n'ai pas eu beaucoup de paroles positives pour cette ville ultra-moderne et ultra-riche (au sens pécunier du terme). Et pourtant ... on arrriverait presque à s'imaginer travailler ici ... Le retour à un environnement plus occidental sans doute ... Le plus paradoxal c'est que je m'imagine mal habiter au Kyrghyzstan qui nous laisse pourtant les meilleurs souvenirs depuis le début du voyage ... Comme quoi habiter et voyager sont deux choses très différentes et cette halte à Singapour nous a remis des idées en place, et c'est pas plus mal je pense.

Bref, toujours est-il que maintenant nous n'avons plus d'autre choix que de prendre le bateau, on est au bout ;) On quitte bel et bien le continent Eurasiatique, après 19'683km et 500 jours de voyage.

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Un premier ferry nous mène donc sur l'île Indonésienne de Batam, à 45 min au sud où après quelques difficultés pour trouver un hôtel, on retrouvera avec plaisir les petits stands de rue un peu crado où on mange bien pour pas cher. On est plus à un paradoxe près ...

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Le lendemain matin, retour au port pour sauter dans le Kelud, ferry pouvant transporter 4000 personnes, qui nous mènera jusqu'à Jakarta. 5 touristes blancs sur le bateau, dont Phillipe, un Belge rencontré à la billeterie, en vélo lui aussi, depuis 2 ans déjà ...

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A 15h, tout le monde est chargé et on voit encore Singapour s'éloigner au loin ...

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Pas de fioritures pour les 26h prévues : dortoirs de 200 personnes, rations de riz avec des arrêtes de poissons quand on a de la chance et 2 douches à partager ... Mais une bonne ambiance quand même avec des indonésiens et des cafards moins collants que prévu. (non je n'ai pas (encore) dit que les indonésiens sont des cafards !)

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Comme convenu, le bateau a du retard, et c'est à 22h le lendemain qu'on accoste à Jakarta. Rouler 20km de nuit dans cette ville réputée bondée ne nous enchante pas plus que ça et le bateau est tellement luxueux que finalement on reste une nuit de plus. On s'inquiète pas, les embouteillages seront là aussi demain :)

C'est finalement après 41h à bord qu'on débarque 1000km plus loin. On boit un coup avec Phillipe, on achète une carte (oui ça peut servir ...), on achète nos billets de train, on rejoint Nury qui nous loge (encore 20km plus loin ... le mauvais plan ...) on va dans un bar branché pour voir s'agiter des expats qui draguent des indonésiennes, on dort (un peu) et hop, on se casse, Jakarta, c'est déjà fini pour nous ... Marre de ces embouteillages où même un cycliste ne peut pas se faufiler entre les motos ou les voitures. La pire ville depuis le départ.

Pour le train, on reprend presque le même décor que pour le bateau : un vieux train, quelques banquettes un peu dures, des centaines d'indonésiens, 1000km et 16h de prévues avec des histoires de bagages volés dans la tête. Les marchands qui passent toutes les 3 min font l'animation en vendant du café, du riz, des balles rebondissantes, des clopes, des stylos, des nouilles, des peluches géantes, des cotons tiges, des serviettes et des éventails. Ah oui. Il n'y a pas la clim.

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Mais finalement après un nuit blanche pour moi (oui, Lydie arrive aussi à dormir dans ce bazard ...) on arrivera à Malang sans problème, avec un pull sur les épaules tellement il fait frais. La première fois depuis 6 mois ! On se pose donc dans cette ville calme et agréable pour dormir un peu et se familiariser avec la cuisine locale. On devra aussi s'habituer à voir une mosquée à côté d'une église, toutes deux héritées des différentes époques de colonisation. Les mendiants présents sont par contre une première depuis bien longtemps. La sacro-sainte cellule familliale permettait d'éviter le phénomène dans les précédents pays, mais ici visiblement pas.

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Après 2 jours, on finira par comprendre le pourquoi de ce climat frais. C'est la faute aux volcans. Il y en a 4 culminant à plus de 2000m dans un rayon de 50km. Mais ça c'est une autre histoire. On attaque le premier aujourd'hui. Après avoir roulé guère plus que 400km en un mois et demi, pas sûr que nos jambes veuillent nous emmener bien loin. Mais il paraît que le jeu en vaut la chandelle alors on mettra le temps qu'il faudra, mais on l'aura !

En route !

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