Buenas !
4 jours que nous sommes revenus sur la terre ferme. 4 jours pour se réacclimater au ... climat et aux standards de vie "routard". Lire : se réhabituer à l'ambiance du quartier à touriste (là où on trouve à se loger pas cher), qui est la même à peu près partout dans le monde, se réhabituer à faire rentrer nos 10 sacoches dans des chambres à peine plus grande que le lit, se réhabituer à dormir avec des boules quiès pour ne pas trop subir le bruit du ventilateur et le rythme de vie décalé de la majorité des autres "routards" (ou bien c'est nous qui sommes décalés à nous lever avant 10h ??), se réhabituer à se faire à manger et donc à manger du riz et des pâtes.
Pour ce qui est de la Colombie, on doit dire qu'on ne s'attendait pas à ça : le centre de Cartagène est tout beau, tout propre, avec des beaux bâtiments coloniaux, une jolie enceinte fortifiée, avec plein de touristes colombien (c'est la semaine sainte, donc les vacances et visiblement ils adorent cette région) et plein de touristes comme nous aussi. Ce qui fait que c'est aussi beaucoup plus cher que prévu et ça c'est pas vraiment une bonne nouvelle. Ah oui, on a aussi vu plus de policiers en 4 jours qu'en 2 ans réunis, mais c'est probablement à cause du "Congrès des Amériques" à partir du 14 avril, qui regroupera tous les chefs d'état du continent américain, du Canada au Chili.
Ca c'était pour le centre ville.
Quand on en sort c'est une autre histoire. Pour le fun, on s'est fait un aller-retour de 20 km à la gare de bus pour anticiper un peu (on y reviendra) et là, fini le calme et volupté, c'est retour au chaos. Au delà de 3 km du centre ville, les routes sont dans le pire état qu'on ait jamais vu, des trous de 10 cm de profond cotoient une chaussée en béton brut de chez brut pas terrible pour un vélo sans suspension ... Pour ce qui est du code de la route, on en revient aux bonnes habitudes de la conduite à l'oreille, on écoute les klaxons, on suit le flot et tout va bien. Passé cette frontière des 3 km, fini aussi les jolis centres commerciaux Carrefour, on retrouve les petits marchés sympathiques dont l'odeur se rapproche étrangement de celle d'une décharge. Il y a aussi les charettes avec les chevaux, mais les touristes sont remplacés par du bric et broc et les chevaux sont un peu mois propres et fringuants ...
Tout en contraste donc.
Par contre les gens sont jusqu'à maintenant plutôt sympathiques, souriants et assez tolérants avec notre espagnol qui tire encore un peu sur l'anglais. C'est assez marrant car pour la première fois de ce voyage, la langue par défaut pour se saluer entre touristes est bien l'espagnol et plus l'anglais. L'immense majorité des touristes rencontrés sont depuis plusieurs semaines ou mois en Amérique centrale ou du sud et n'utilisent plus que l'espagnol ou presque. C'est très bien comme ça, pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression que mes 8 ans d'études d'espagnol me servent à quelque chose :) Maria Dolorès Pirès Dominguez, si tu me lis ... (blague privée pour mes ex-collègues du lycée). Bon il y a toujours quelques malins qui essaient de profiter de notre couleur de peau (on est à nouveau un peu clairs par rapport à la moyenne) mais on devrait arriver à s'en sortir.
Aujourd'hui on se remet sur la route, on retourne à la gare routière donc, pour prendre un bus à destination de Bogota. Un bus oui, car ces 800km de presque plaine nous prendraient au moins 2 semaines et qu'on préfère passer du temps dans la montagne. 20h de route au programme, si toute fois on arrive à passer l'épreuve de la négociation du prix pour les vélo et du chargement sans rien casser. Jamais un moment de plaisir pour nous, mais en prévision on s'est bien relaxés à la plage hier après avoir dégusté quelques croissants (ça a du bon la colonisation) et quelques fruits tropicaux.
PS pour le petit Rémy A. : ton email ne marche visiblement plus ... fait nous signe quand tu lis ça !