Comme si rien ne pouvait adoucir la transition entre le Timor Leste et l'Australie. Pas même un bateau. Nos espoirs en arrivant à Dili se résumaient à croire à un miracle et Peter et son bateau avaient presque matérialisé ce miracle.
Il aurait pu nous raconter l'Australie jour après jour et nous faire oublier petit à petit les 7 mois qu'on vient de passer en Asie. On aurait eu le temps de réviser un peu notre anglais et de s'habituer à un accent qui rend même les salutations d'usage incompréhensibles. Mais c'est à croire que rien ne pouvait vraiment atténuer le choc des cultures qui nous attendait, pas même un bateau. Plus d'un an qu'on cherchait une solution pour traverser cette mer de Timor. 600km à peine. Une broutille. Mais cette broutille aura eu raison de nos heures de recherches et de motivation. Une nuit de réflexion nous avait presque motivé à rester, pour y croire encore. On avait presque commencé une mission en tant que volontaires dans l'organisation du "Tour de Timor", course cycliste (ça ne s'invente pas ...) emblème du pays qui débute le 11 septembre, et qui nous aurait permis d'attendre un bateau à moindre coût. Mais le contre coup de la déception était trop fort. On était trop fatigués d'essayer d'y croire encore et plus rien ne nous donnait un semblant d'espoir.
Alors Lydie a réservé 2 aller simples pour Darwin et j'ai astiqué les vélos pour éviter les problèmes à la douane australienne. A 6h le lendemain matin nous étions devant une porte d'embarquement qui ressemble à toutes les portes d'embarquement du monde, à 7h nous étions dans un avion qui ressemble à tous les avions du monde et à 8h nous posions le pied sur le sol australien, télé-transportés au dessus de ces 600km de mer en moins d'une heure, sans même avoir eu le temps d'oublier les 100$ de surcharge de bagage à payer pour prendre un avion quasi vide.
Après 3 jours passés à s'acclimater à Darwin, l'appel du désert est fort. On a déjà rencontré 3 autres cyclos (dont un allemand rencontré 6 mois auparavant au Laos), on a vérifié les vélos, fait des réserves de bouffe et tout est prêt maintenant pour partir vers le sud en passant par un petit parc national.
En espérant que le vent ne soit pas trop fort, car dans la région, il sera probablement de face ...
PS : Des photos d'Indonésie et du Timor en bonus.