Dans les Andes

Nous avons pris deux jours de repos à Vilcabamba. Petite ville ou grand village réputé pour être l'endroit où il y a le plus de centenaire dans le pays. C'est vrai qu'il fait bon vivre par ici, il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, les montagnes environnantes sont très jolies, il y a quelques marches à faire dans la forêt ou au bord de la rivière...

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Beaucoup de "gringos" l'on d'ailleurs bien compris et la majorité des échoppes sont tenues par des expats. On entend beaucoup parler en anglais et les prix sont 4 fois plus cher que partout ailleurs en Equateur.
Heureusement que dans notre auberge, il y a 3 autres cyclos ! On ne sortira pas beaucoup et nos soirées on les passera à discuter tubus, selle brooks et kilomètres (Marc, ça te rappelle quelque chose ??) ;) ça nous fait du bien surtout que ça faisait longtemps qu'on avait pas recroisés des deux-roues comme nous. Et puis on revoit aussi Julien qui est déjà en amérique du sud depuis quelques mois mais que nous avions rencontré à Siem Riep au Cambodge, il y a plus d'un an de ça !

On quitte Vilcambamba et ses pizzas sous le soleil et dans la poussière. La route est en travaux mais pour l'instant on ne voit pas encore le résultat mis à part le barrage routier au début de la montée qui arrête les voitures, mais pas les vélos. On nous avait prévenu, depuis Vilcabamba, le goudron, c'est fini ! Alors on roule ...

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Le prochain village est à 60 kilomètres environ, mais nous n'y arriverons pas ce jour là. Après les premières montées-descentes traditionnelles du paysage Equatorien, la route monte pour de bon et s'enfonce dans le brouillard et bientôt la pluie. Vers 16h30 on commence à chercher un coin pour dormir, mais les falaises abruptes ne laissent aucune place et c'est finalement de nuit que nous trouverons 2m2 de terrain plat, au bord de la route et pas trop dans la boue ...

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La boue d'ailleurs, c'est ce qui nous attend pour les 2 jours qui suivent. Les camions et les pelleteuses s'active tant bien que mal pour essayer de déblayer la route là où il y a eu des éboulements, creusent la montagne pour élargir la route qui est parfois juste suffisante pour que l'on croise un bus. 3 ans que les ouvriers sont sur le chantier et sur les 120km qui séparent Vilcabamba de Zumba seuls 10km sont bétonnés. Nous pronostiquons encore 20 ans de travaux. Minimum.

Nous ferons une pause de midi à Valladolid, où absolument rien ne se passe. Des jeunes glandes sur la place humide, une petite dame amène ses 5 litres de lait à la boutique qui va en faire un fromage douteux, que le restaurateur de la ville achètera quand même, avant de préparer un repas au mari de la fermière. La boucle est bouclée, l'argent tourne en boucle. Seul quelques cyclistes de passage et un combat de coq de temps en temps permettent de faire entrer quelques billets neufs dans la boucle.
Eric à passé une sale nuit, fièvre et mal au ventre, on décide de pousser jusqu'à Palanda, 18km plus loin et de se reposer. Les 18km de descente se feront en presque 3h en ayant qu'une seule idée en tête: ne surout pas poser le pied par terre. On a rarement vu une route dans un état pareil. On avance en se disant que ça ne peux pas être pire, et à chaque virage on voit qu'on s'est trompé. De la boue, de la boue, et de la boue. On aurait du faire comme tous les gens d'ici, et s'acheter des bottes ! On ne peut même pas se rattraper en regardant le paysage puisque nous sommes dans le brouillard et de toute façon beaucoup trop concentrés à regarder 2 mètres devant nous pour rester sur les vélos.
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Etonnemment la boue ne colle pas trop et on arrive à bien éviter les gros cailloux. Je dois souvent enlever mes chaussures pour passer les guets, Eric préférant la technique du forcing. Arrivés à Palanda on se dit qu'on a beaucoup de chance. Nos vélos sont pleins de boue, nos sacoches sont brunes, nos freins usés, nos habits souillés, mais nous ce n'est que temporaire. Palanda est à l'image de notre matériel et on se demande bien comment ce gens font pour vivre dans ce merdier (exusez l'expression j'ai rien trouvé de plus approprié) à plus de 6h de route de la première ville digne de ce nom (lire : plus de 4000 habitants).

Notre nuit de sommeil réparatrice tant espérée pourra encore attendre, c'est samedi et jour de mariage. Tout le village profite des choix musicaux catastrophique du DJ qui ne s'arrêtera pas avant le lever du jour pour laisser la place aux coqs (encore eux !!) Même avec nos boules quies nous aurons de la peine à fermer l'oeil de la nuit !

En quittant Palanda le matin du 10 juin, la route est plus sèche, s'en est fini de la boue, du moins pour l'instant. La patronne de l'hôtel nous a offert une dizaine de bananes pour la route et plus loin un gars du chantier croisé hier nous force à prendre ses oranges. Si il savait comme nous les avons savourées, ses oranges ! Les côtes à 15% ou plus nous font suer, le soleil tape fort et on à l'impression que la route n'en finira jamais.

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Qu'elle est dure cette route du bout du monde, il faut croire que ça se mérite de passer au Pérou ! Nous arriverons finalement au poste frontière de La Balsa après plus de 3 jours hors du temps. Le village frontière se résume à un poste de police et une boutique ou nous dépenserons nos derniers dollars pour des caramels et des biscuits. On passe le pont et on va réveiller l'officier Péruvien qui piquait un somme, juste avant la pause de midi. Un tampon, un enregistement à la police et nous voilà au Pérou.

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Côté Péruvien, la gastronomie de change pas beaucoup. C'est donc après un poulet-riz que nous attaquons ce nouveau pays. Et alors qu'on se remet en selle, nous voyons arriver Ian, Irlandais rencontré à Vilcabamba et qui avait  tracé pour pouvoir trouver une télé à temps pour voir perdre son équipe au foot. Ca nous rappelle quelque chose ... On le laisse procéder aux formalités et reprennons la route sous un soleil écrasant.
Nous sommes à moins de 1000m d'altitude et les environs sont très secs. Alors que Jean-Luc a souffert de la boue il y a moins d'une semaine, nous avons une piste sèche à partager avec les camions. Le soir arrive et nous n'avons plus d'eau, nous décidons alors de pousser jusqu'à la rivière comme la veille et espérer trouver un coin pour camper au bord de l'eau.

Au fond de la vallée il y a un gros village, alors on demande pour dormir sur le terrain de foot. Un petit attroupement se forme vite autour de nous, on fait toujours beaucoup d'effets en sortant tout notre barda. Tente, réchaud, filtre à eau, on a l'impression d'être des magiciens ! Les enfants nous regardent les yeux grands ouverts et les pieds sales, les ados rigolent dans leur coin sans oser s'approcher.

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Et puisque on a dormi au bord de la rivière, le lendemain matin il nous faut remonter de l'autre côté de la montagne. C'est la règle, on monte, on arrive au sommet, on redescend tout jusqu'à la rivière et on recommence. Ce matin on repart alors que tous les villageois étalent leurs grains de café sur des baches pour les faire sécher au soleil. Chaque famille s'y met et depuis en haut le village prend peu à peu des allures de patchwork...

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San Ignacio, une douche, des petites échoppes pour faire des réserves pour les quelques jours de vélos qui nous séparent de Chachapoyas. On prend le temps de nettoyer un peu nos vélos, la boue et la poussière ce n'est pas très bon pour les chaines et les roulements. Je fais un tour au marché, Eric un tour chez le coiffeur et on reprend la piste qui cette fois suivra plus ou moins la rivière.
Après 80km on retrouve le goudron et les vallées que nous traversons sont très belles, mettant notre moral au beau fixe. L'Equateur c'était sympa, mais les derniers 400km avant Vilcabamba étaient très monotones alors qu'ici nous passons des rizières aux cactus, pas un jour ne passe sans qu'on se dise: "C'est beau, hein !!?"

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On traverse rapidement la petite ville de Bagua Grande. Beaucoup de circulation, un centre assez moche et de toute façon on a envie de camper. En sortant de la ville, un motard nous arrête et nous déconseille sérieusement de planter la tente dans le coin, soit-disant dangeureux. D'habitude on ne s'en fait pas trop, le "dangeureux" se limitant aux loups, aux serpents ou aux araignées. Mais là il nous prévient que des bandes viennent se battre par ici le soir, alors ça nous fait beaucoup moins rigoler et on décide de demander à un fermier un coin dans l'enceinte de sa ferme. Après qu'il ait scrupuleusement fait semblant d'étudier nos passeports (c'est la première fois), on arrivera à lui faire comprendre qu'on est pas des voyous et on finira par planter la tente dans son jardin. 30 min plus tard, il vient nous voir avec des noix de coco qu'il ouvre en 2 sec avec sa machette, sans tuer le chien qui visiblement adore aussi les cocos et qui s'approchait bien près ... On ira se coucher tranquille après avoir pris une douche.

Le lendemain la route continue de sillonner au milieu des rizières et puis la vallée devient de plus en plus étroite et fini par monter dans des gorges que nous suivront jusqu'au croisement pour Chachapoyas. Avant la pause, on fera un petit crochet pour aller voir la cascade de Gocta, une des plus haute du monde à quand même 770m. Impressionnante même sans beaucoup d'eau et la ballade était très sympa.

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Chachapoyas, 9h15 du matin après une route qui monte en lacets avant la chaleur du milieu de journée. On se trouve un hôtel pas cher, tellement bon marché en fait qu'on changera dès le lendemain pour un endroit de plus haut standing. Si on prend un hôtel, c'est pour dormir (plus ou moins au calme) avoir une douche si possible chaude et profiter d'internet. Mais comme on pourra le constater, au Pérou nos 3 exigences sont très difficile à dénicher. Alors après presque 3 semaines de douches froides, celle de ce premier hôtel nous sciera un peu les jambes et on filera chez le voisin chez qui l'eau est chaude et qui  en plus, a internet ... On profitera de la ville pour se reposer un peu, faire connaissance avec les vendeuses de la boulangerie d'en face en leurs rendant visite 4 fois par jour. Pour les petits pains français, les glaces crèmeuses fait maison à 1 sol (CHF 0.35 / € 0.20), les beignets et les gâteaux à la coco etc ...

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Chachapoyas c'est aussi le moment de se remettre en question. Pas facile de vivre 24/24h ensemble et on aimerait bien faire quelques jours chacun de notre côté, comme nous l'avions déjà fait en Thaïlande. Mais ce n'est pas aussi facile qu'en Asie, une route isolée et très difficile nous attends et en plus on a perdu un cadenas, alors on remet notre idée de pause pour plus tard.

Le 20 juin (après avoir perdu 2h pour faire un retrait à la banque), nous faisons en sens inverse la route qui nous à mené ici, 12km de descente avant de dire au revoir au goudron pour les prochains 250 kilomètres. La journée ne sera pas longue. Nous nous arrêtons à Tingo après une courte étape le long de la rivière. Demain, nous marcherons jusqu'à Kuelap, ruines d'une citadelle pre-Inca et de sa ville constuite entre 900 et 1100 avant JC. 9 kilomètres qui montent à pics jusqu'à 3000 mètres d'altitude et une visite étonnante de ce lieu vraiment magnifique. Etonnante parce qu'on est vraiment sous le charme et qu'on ne s'attendait vraiment pas à prendre autant de plaisir à visiter ces ruines et étonnante aussi parce que ce n'est malheureusement pas (que) de ça dont on se souviendra.

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Une photo avec le retardateur, un sprint de Eric pour apparaitre sur la dite photo et un soi disant guide qui nous sermonne parce qu'on ne respect pas le lieu, son pays, sa culture et sa petite personne ... car on court au lieu de marcher ... Il menace d'appeler les flics (parce qu'on courait sans rien casser) et quand Eric le prie de bien vouloir mettre ses paroles en actes, il se retourne et lui balance un fichu coup de poing dans le ventre en le menacant de mort. Euh, pardon ?? Echanges tendus, re-menaces de mort. On à la boule au ventre et on décide d'attendre qu'il finisse le tour avec son touriste pour s'expliquer calmement. Eric commence par s'excuser, mais puisqu'il n'y a aucun signe interdisant de courir nous ne nous rendions pas compte que nous faisions quelque chose de mal (si tant est que c'était vraiment mal). Le monsieur recommence son sermont et quand il a fini on lui demande quand même si il réalise ce qu'il a fait (coup et menace de mort) et si sa réaction était vraiment justifiée ? Il riposte que de toute façon on ne peux pas parler avec des français ce à quoi on répond qu'on est pas français (à moité vrai) et il rétroque qu'on peut bien être Suisse, Canadien ou Belge, on est tous pareil: arrogants, impolis, irrespecteux et sur ce, il s'en va en nous tournant le dos. Et dire que ce monsieur doit parfois guider des francophones ...

Bien, très bien. On a carrérment les boules, alors on file voir le gardien pour lui expliquer la situation. Eric courant pour prendre une photo, le coup de poing, les menaces de mort et notre incompréhension totale face à cet abruti. Très étonnamment le gardien prend son travail très au sérieux, nous dit qu'il ne connait pas ce guide mais fait tout pour le savoir. Relève le numéro de plaque de sa voiture, téléphone à la police de Tingo et nous dit d'aller porter plainte au commissariat une fois de retour au village. Eric est tendu, alors pour se calmer il va faire les 9km du retour en courant et passera le reste de l'après-midi au poste. L'affaire n'ira malheureusement pas plus loin, les flics n'ont pas réussi à intercepter le guignol, on espère juste que ce fameux guide aura ré-entendu parler de nous et qu'il réalise (????) qu'il n'aurait pas du perdre son sang froid alors qu'il était en service et frapper bêtement un touriste. Bref, si vous devez un jour monter dans une voiture immatriculée M1K 955, de la compagnie MILLONES TOUR avec un petit gros barbu qui sait parler espagnol, anglais allemand et français, méfiez vous, il est peut être dangereux et recherché par les flics.

Le soir on se change les idées en discutant avec deux français bien sympa qui dorment dans la même auberge que nous. Et en passant, nous n'avons pas de chambre. Le patron de l'établissement nous a laissé camper gratos dans son jardin. Il parait qu'il y a deux autres cyclos, encore des français, avec des vélos bizarres qui ont fait pareil il y a 3 jours. Il y a donc deux vélos couchés devant nous, mais avec toute cette avance, pas sûr qu'on arrive à les rencontrer.

La route et les jours qui suivront seront des plus durs. On doit commencer par monter à 3600m d'altitude, sous la pluie. Et plus on monte, plus il fait froid, on ne voit rien puisqu'on est en permanance dans les nuages et on se demande bien ce qu'on fout là. La piste est difficile, de gros cailloux qui nous ralentissent et le plus dur pour moi c'est les pauses qui se font rares et courtes, parce qu'on a quand même moins froid en roulant.

On passe une première nuit sous un abri juste après Leymebamba. Mais la nuit est mauvaise, la pluie sur un toit en tôle ça fait un boucant d'enfer et notre sommeil n'est pas très réparateur. La deuxième journée est identique. La route fait des lacets et on se rend bien compte de là ou on doit aller. ça ne monte pas tellement raide, maximum 7%, mais ces lacets font des kilomètres, ça en devient hyptnotisant. Et puis tout d'un coup nous sommes au sommet. 3700m. Il ne pleut plus alors qu'on passe le dernier virage et devant nous s'étale les montagnes dont on rêvait ! Les Andes telles qu'on se les imaginait, en mieux. Le soleil est de la partie, on se dit que finalement ça en valait bien la peine.

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Il est 16h, on commence à descendre et une fois de plus on dormira sur un terrain de foot entre les 3 maisons qui forment ce petit village de montagne. Les enfants sont sales, les t-shirts troués et les pieds nus dégeulasses alors qu'il y a l'eau courante (mais pas d'électricité) On a de la peine à comprendre ce manque d'hygiène alors que ce n'est pas l'eau qui manque. Chacun fait bien comme il veut, mais ces gamins là vivent dans ce qui serait pour nous la décharge municipale. La jeune fille qui nous questionne doit avoir 21 ans et déjà 3 bambins qui sont dans le petit groupe à nous observer. En plus de la tente et du réchaud, cette fois c'est notre thermos et notre éplucheur qui font sensations. On a parfois l'impression de ressembler à des clochards avec notre matériel vieux presque 3 ans qui tombe en ruine, nos pantalons trempés et sales de la montée de ce matin et pourtant on fait encore très bourgeois face à ces villageois qui survivent dans ces montagnes.

La pluie revient pendant la nuit, mais s'arrête après les premiers kilomètres du matin. Le beau temps est de retour, et devant nous 70km de descente jusqu'à Balsas. 70km à s'arrêter tous les virages pour prendre une photo et admirer le paysage. Grandiose, sans doute une des plus belle route de montagnes qu'on ait jamais faite. Et même si les montagnes sont très belles chez nous aussi, ce qui rend cet endroit encore plus magique c'est de savoir ce que ça nous a coûter pour y arriver et de se rendre compte de son isolement.

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Il faisait 8° ce matin en pliant la tente, il en fait plus de 42° lorsque nous arrivons au bord de la rivère. Et devant nous se dresse ce qui ressemble bien au jardin d'Eden. Après les rochers et le froid de la montagne, nous entrons dans une forêt de manguiers, de palmiers et de cocotiers, tout à l'air de pousser si facilement, le contraste est saisissant. On fait une pause dans un des deux restaurants de la place et on fait le plein de mangues, 4 pour 1 sol (CHF 0.35 / € 0.20) Je m'en veux encore de ne pas en avoir acheter 3kg tellement elles étaient délicieuses !

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Mais si nous ne nous sommes pas chargés plus que nécessaire, c'est parce que nous voyions la route que nous allions devoir grimper depuis longtemps déjà. Souvenez-vous ... Un col, une descente, une rivière... et ça remonte... de 880m, altitude de Balsas, nous devont retourner à 3250m... Pfffff... Des lacets qui n'en finissent plus, un virage, et la route qui monte, toujours plus haut...
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Le lendemain nous achevons la montée et arrivons presque aussitôt à Celendin. Deux motards allemand croisés plus tôt on eu vite fait de taire à nos rêves de goudron. La piste continue encore sur 60km et c'est des travaux et de la boue qui nous attendent.

Celendin, des rues étonnemment vides, on peine à trouver un almuerzo - un de ces menu du jour composés d'une soupe, d'un plat (souvent riz-poulet-lentille) et d'un sirop le tout pour 5 soles ou moins (CHF 1.80 / € 1.30) Il est plus de 14h et nos ventres crient famine ! On finira dans le resto chic de la place (menu à 6 soles) et on sortira vite fait de ce trou. Les travaux nous obligent à faire un détour, une descente et forcément derrière une montée non prévue, la route s'enfonce dans une vallée où il n'y a pas grand chose. Quelques villages tout de même, des paysans qui survivent on ne sait comment. 2 vaches, 1 cochons un peu de maïs, quelle misère. Mais nous sommes agréablement très surpris par la gentillesse des gens que nous croisons. Nous nous attendions à une version Andines de l'Indonésie, d'autres cyclos nous ayant prévenus de la fréquence des "gringos, gringos, gringos" lancés lors de leurs passage. Alors oui, certains nous interpelle par ce sobriquet dont nous avons de la peine à nous habituer. Mais la plupart, surtout les enfants, nous saluent par des "Buenos Dias, como estas?" Si certain nous regardent passer la bouche ouverte d'étonnement, ils répondent toujours poliment à nos salutations. Déjà 3 semaines que nous avons franchi la frontière, et nous n'avons pas vu le temps passé. Pour l'instant le Pérou est une belle grande surprise.

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A Sucre, un paysan nous accepte dans le pré de son cheval, qui lui, ne veut pas de nous et vient manger la tente et nous force à tout replier de nuit pour aller voir ailleurs :) Mais on y rencontrera quand même un ex champion de VTT péruvien qui nous offre du miel !
Un dernier col à 3700m, une nuit assez fraiche à 3400m et nous voilà enfin (déjà?) à Cajamarca. Avant d'arriver en ville on fait vite un saut dans les bains des sources thermales de la ville bien nommée de "Banos del Inca" et on profite de quelques jours ici pour faire nos corvées habituelles. Lessive, internet, nettoyage du réchaud et changement d'un piquet de notre tente qui a déjà cassé, demi-finales de foot et bientôt, juste devant nous, la Cordillère blanche qui nous attend ...